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Rubrique Constances

Bande dessinée et bandes à part

La onzième édition du Festival international de la bande dessinée d’Alger se tiendra du 2 au 6 octobre prochain. En conférence de presse, les organisateurs étaient certainement convaincus de tenir leur «innovation» et de la livrer ainsi à la presse qui ne manquera évidemment pas d’en assurer le relai : pour le rendez-vous de cette année, il est prévu deux files pour les visiteurs. L’une, pour les hommes et l’autre pour les femmes et… les enfants. On n’arrête décidemment pas le progrès. Dans l’initiative «innovante », les passionnés de la bande dessinée, les néophytes en quête de découverte et les curieux de passage sont censés apprécier l’effort consenti pour leur confort et la commodité de leur passage. Pas seulement, parce que l’essentiel du message est ailleurs : si vous allez au «Fibda», que ce soit à l’esplanade de Riadh El Feth ou au Palais Moufdi-Zakaria qui, soit dit en passant, abrite également le ministère de la Culture, vous pouvez être tranquilles. Les organisateurs veillent : le festival de la bande dessinée est un espace soft où il n’y a pas de place pour les «mélanges de genre». Plus que «soft», veillera au respect scrupuleux de vos «valeurs». Et s’il ne peut pas être le réceptacle de tous les archaïsmes de la société en raison du manque de temps et d’espace, il en reproduira les plus emblématiques, pour votre plus grand bonheur. Il veillera ainsi à la stricte séparation des sexes. Il va même plus loin : le code de la famille a consacré le statut de mineure à vie pour la femme ? Au festival de la bande dessinée, elle fera la queue avec les mineurs, les enfants. A distance respectable de l’homme, quand bien même il serait son compagnon dans la vie. En l’occurrence, il n’y a pas que les femmes et les hommes qu’il faut tenir à l’écart l’un de l’autre. Parce que derrière tout ça et l’un étant consubstantiel à l’autre, il y a aussi un signal qui ne peut échapper qu’à ceux qui veulent fermer les yeux et se boucher les oreilles : la bande dessinée doit rester dans la vision primaire et folklorique des «mikiate», détroussée de ses projections sociétales de ses irrévérences convenues, de sa liberté de ton et de sa liberté tout court. On ne peut pas censurer le contenu des créations parce que ça serait trop flagrant et trop coûteux pour l’image ? On va en réduire ce qu’elles peuvent générer comme impact en termes de rencontres et d’invitation à la vie. Un peu, à moins que ce ne soit beaucoup, comme le ministre de la Culture nous expliquait récemment que le film de Bachir Derraïs consacré à Larbi Ben M’hidi n’était pas censuré, puisqu’il suffirait… d’en revoir certains passages pour que tout rentre dans l’ordre !
S. L.

 

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