Placeholder

Rubrique Constances

Bengrina défèque (encore) dans la fontaine du village

On ne sait pas si c’est une histoire vraie mais elle n’est jamais tombée dans la désuétude. D’autres histoires du terroir ont pourtant connu ce sort qui, à un moment, les a rangées dans le grenier à vieilleries usées. Pas celle-ci : il y a longtemps, on ne sait pas quand, peut-être jamais, un pauvre bougre frustré, que personne ne pense à lui, qu’il ne soit évoqué dans aucune discussion et qu’il ne soit associé à aucun fait ou parole qui marque la vie du village, a cru trouver une solution géniale pour y remédier. Sûr de l’efficacité de sa trouvaille destinée à lui procurer ce moment de consécration dont il a toujours rêvé, il est allé faire ses besoins dans la fontaine du village et il a tenu à ce que ça se sache. C’est que le bonhomme est tellement convaincu qu’il est poisseux qu’il redoutait de souiller l’eau pour rien. Après tout, rien ne le désignait comme coupable idéal et il se peut bien que les soupçons se dirigent vers d’autres. Mais s’il a « réussi » du fait que tous les villageois ont su que c’était lui, ce n’est pas ce que la légende a retenu de l’histoire qui en a fait plutôt le flop exemplaire des quêtes effrénées de notoriété. On ne sait pas si Abdelkader Bengrina connaît l’histoire mais ce serait surprenant, puisqu’à la base, on est spontanément enclin à croire qu’il ne… connaît rien du tout. Il suffit d’ailleurs de l’écouter pendant une minute pour mesurer l’étendue de son savoir. On n’a certes pas besoin d’une grande érudition pour connaître ce fait du patrimoine qu’on peut retrouver dans la bouche de toutes les grands-mères depuis toujours. Mais il doit bien y avoir des exceptions et on ne voit aucune raison que Bengrina n’en fasse pas partie. Pour autant, il n’a pas besoin de connaître la légende pour ressembler à son héros. Et pour cause, depuis son intrusion miraculeuse dans l’espace public, il a… refait l’histoire à chaque fois qu’il a eu une apparition remarquée dans les médias. Il l’a fait une fois en allant prier sur un trottoir à un moment où il désespérait d’attirer l’attention. Une deuxième fois, il n’a pas trouvé mieux que la grossière provocation. Il n’était pas un exemple de popularité, il a pensé racler là où même ses semblables n’osent pas s’aventurer : je ne suis pas amazigh, a-t-il dit, sans qu’on sache si c’est une information ou un commentaire ! Et la dernière pour la route : Bengrina se photographie en train de recevoir son vaccin anti-Covid-19. Inutile de rappeler que le bonhomme n’est pas prioritaire en la matière. Inutile non plus de dire qu’en matière de privilèges, l’Algérie newlook est encore loin. Inutile, enfin, de dire que si c’est pour promouvoir la vaccination chez les Algériens sceptiques, c’est perdu d’avance. Il aurait suffi que quelqu’un lui explique calmement mais fermement ce que ses compatriotes pensent de lui. Mais quand on va souiller la fontaine, on ne pense pas aux « qu’en dira-t-on ». Au contraire, c’est fait pour ça. La différence avec le héros de l’histoire, c’est que lui, ne l’a fait qu’une fois.
S. L.

Placeholder

Multimédia

Plus

Les + populaires de la semaine

(*) Période 7 derniers jours

  1. BMS Pluies sur plusieurs wilayas jusqu'à mercredi

  2. Le Conseil de sécurité adopte une résolution pour un cessez-le-feu immédiat à Ghaza

  3. Palestine Un avion militaire algérien d’aides humanitaires pour Ghaza se pose à Al Arich

  4. Adoption d’une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat à Ghaza Bendjama exprime ses remerciements à tous les membres du Conseil de sécurité

  5. Situation à Ghaza Attaf reçoit un appel téléphonique de son homologue américain

  6. Ligue 1 Le MCA fêtera-t-il son sacre à Tizi-Ouzou ?

Placeholder