Deux faits d’été illustrent la propension de l’Etat à
venir cycliquement nous régler des problèmes qui… n’existent pas. Ou
n’auraient jamais dû exister. D’abord cette histoire de carte «Chifa».
Elle a été tellement problématique dans son usage depuis sa création
qu’on se demande si elle a vraiment servi dans les proportions qu’elle
devait. On a d’abord attendu longtemps, depuis que l’idée a été portée
sur la place publique, avant qu’elle ne soit mise en service. Il fallait
d’abord que les assurés déposent leurs… dossiers alors que leurs données
enregistrées au sein des services de la Sécurité sociale auraient
logiquement suffi. Et s’agissant de «dossiers», on sait que
l’administration publique y va rarement de main légère. Ensuite, il
fallait attendre sa délivrance. Les assurés ont attendu et ils ont fini
par l’avoir dans des délais qui ont varié selon la fortune de chacun.
Selon la performance de son agence, selon ses entrées et, parfois,
carrément selon l’humeur de monsieur l’agent. Puis, il fallait que les
officines pharmaceutiques s’équipent pour l’utilisation de la carte.
Cela a encore été laborieux mais ça a fini par arriver, avant que ne
surgisse cette histoire de «réactivation». Régulièrement, des assurés se
voient rabroués par le pharmacien qui leur apprend que leur document est
obsolète. Il sont renvoyés vers leurs agences de Sécu où il n’est jamais
évident de s’en sortir à moindre frais. Il paraît que bientôt, les
cartes seront directement «réactivées» dans les pharmacies. Il aurait
peut-être fallu commencer par ça ou trouver une autre formule efficace
et pérenne. Mais l’Etat adore régler nos problèmes, quand il n’y en a
pas. Ou qu’il n’aurait jamais dû y en avoir.
Ensuite, cette histoire de plages. Il était question de concession, ensuite ils nous ont promis de «régler le problème» en les… restituant aux collectivités territoriales. Puis, sous prétexte de «créer de l’emploi», ils ont cédé les parkings et le sable à des bandes de racketteurs sans état d’âme. Ils sont maîtres des lieux, imposent leurs prix et leur «idée» de la baignade et prennent possession des lieux qu’ils gèrent en coupes réglées. Ils sont arrogants, agressifs et parfois violents. Les parasols, c’est eux, les tables et les chaises, c’est eux… la plage, c’est eux ! Chaque été, l’Etat promet de sévir. L’été d’après, il promet de régler le problème qui n’a pas été réglé l’été d’avant. Cette année, l’Etat a encore trouvé la solution au problème… qu’il a créé. Avant, il a dû faire un effort monstrueux pour trouver un… problème à sa solution. Parce que maintenant, ce sont les batailles rangées entre «concessionnaires» qu’il essaie de calmer. Quand la paix sera revenue, les estivants sauront par quelle bande leur baignade sera «prise en charge». Bonnes vacances sur le sable fin, l’Etat veille.
S. L.
Ensuite, cette histoire de plages. Il était question de concession, ensuite ils nous ont promis de «régler le problème» en les… restituant aux collectivités territoriales. Puis, sous prétexte de «créer de l’emploi», ils ont cédé les parkings et le sable à des bandes de racketteurs sans état d’âme. Ils sont maîtres des lieux, imposent leurs prix et leur «idée» de la baignade et prennent possession des lieux qu’ils gèrent en coupes réglées. Ils sont arrogants, agressifs et parfois violents. Les parasols, c’est eux, les tables et les chaises, c’est eux… la plage, c’est eux ! Chaque été, l’Etat promet de sévir. L’été d’après, il promet de régler le problème qui n’a pas été réglé l’été d’avant. Cette année, l’Etat a encore trouvé la solution au problème… qu’il a créé. Avant, il a dû faire un effort monstrueux pour trouver un… problème à sa solution. Parce que maintenant, ce sont les batailles rangées entre «concessionnaires» qu’il essaie de calmer. Quand la paix sera revenue, les estivants sauront par quelle bande leur baignade sera «prise en charge». Bonnes vacances sur le sable fin, l’Etat veille.
S. L.