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Rubrique Constances

Ghoul, pas vraiment comme les autres

La fièvre de la Coupe d’Afrique ne l’a pas fait oublier. La vague d’arrestations de responsables politiques pour des affaires de corruption, malgré son nombre et la gravité des chefs d’inculpation, n’a pas non plus fait de lui un nom parmi d’autres qui s’ajoute à la liste, décidément interminable, des inculpés déjà en prison, sous contrôle judiciaire ou potentiellement «à suivre». On l’attendait, celui-là, pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’on disait qu’il était intouchable et lui-même était convaincu que rien ne pouvait lui arriver. 
Il le montrait un peu trop pour qu’on le croie mais on avait fini par s’y résoudre. 
Il aurait été le protégé du tout-puissant patron du DRS, il a été de tous les déploiements douteux du cercle présidentiel, puis il s’est, très vite, aligné avec les nouveaux décideurs. Le tout avec un zèle rare, une emphase chaque jour renouvelée et quelques fois une arrogance qui confine à la provocation. Quand il défiait tout son monde de lui sortir la moindre irrégularité dans tout ce qu’il a fait, il savait qu’il n’avait aucune chance de convaincre mais les Algériens savaient que ce n’est pas vraiment ce qu’il cherchait : il voulait simplement suggérer que dans sa posture, avec le niveau de ses soutiens - ou ses complices - il était tout simplement inaccessible. Ironie de l’histoire, pour son malheur,  tous ses protecteurs, réels ou virtuels, l’ont précédé en prison !
On l’attendait, ensuite, parce que son nom est associé au plus gros et plus «spectaculaire» scandale économique de l’histoire du pays. Non pas en termes de chiffres, qui restent encore inconnus, mais en termes de «retentissement». En raison de son niveau de flagrance, l’autoroute Est-Ouest a été vécue par les Algériens comme une… agression directe qu’ils se rappellent tous les jours en empruntant ses voies, en prenant connaissance de ses dégâts ou en évoquant l’ensemble du bilan calamiteux du régime. Et il l’a d’autant plus mal vécu qu’on ne ratait aucune occasion de lui rappeler que cette réalisation était emblématique de leurs… succès en matière de développement. 
De longues années de retard et elle n’est pas terminée, des réévaluations à interminables rallonges, des choix plus que douteux des entreprises de réalisation, une qualité de construction d’une autre ère géologique, des pots-de-vin à tout-va et on veut qu’on prenne ça comme un exemple de réussite. Et puisque le «dossier» n’est pas encore rouvert,  Amar Ghoul étant interpellé pour d’autres affaires, les Algériens attendent que l’occasion serve à accélérer les choses. Surtout que, la confiance étant au niveau où elle est, ils peuvent à juste titre avoir encore ce sentiment qu’on ne sort que des «broutilles», en renvoyant ou carrément en «zappant» les grosses affaires. Du coup, il s’en trouve même qui pensent que l’inculpation d’Amar Ghoul est de la poudre aux yeux. Mais l’opération anti-corruption, ayant tout de même gardé son niveau de popularité, les Algériens ne sont pas restés insensibles à «l’arrivée» de Ghoul. Comme Ouyahia et quelques autres… triés sur le volet, le bonhomme ne pouvait se fondre dans la «foule».
S. L.

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