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Rubrique Constances

Harga et remèdes de grand-mère

Un «séminaire sur la harga» devait s’ouvrir hier à Alger. «Initié par le ministère de l'Intérieur, il a pour objectif de dégager une série de recommandations pour la mise en place de mesures visant à gérer plus efficacement la situation», nous apprend notre collègue Abla Chérif dans un article paru le même jour dans le Soir d’Algérie. Visiblement, c’est en se rendant compte que les mesures, essentiellement d’ordre «sécuritaire» qui ont été entreprises jusque-là pour endiguer le «phénomène» n’ont pas été un exemple d’efficacité, que les autorités ont décidé de passer à autre chose. Pourtant, on n’a pas vraiment l’impression que c’est le cas. A commencer par remarquer que c’est le... ministère de l’Intérieur qui est en charge de chercher des solutions à un problème alors qu’on ne peut pas dire qu’il en a naturellement la vocation. Si on avait fini par comprendre que ce n’est pas en multipliant les effectifs des gardes-côtes du littoral d’Annaba, que ce n’est pas en redoublant de «vigilance» sur les criques de Marsat-Ben-M’hidi, que ce n’est pas en rappelant les peines de prison encourues par les «candidats» à la traversée et en menaçant les passeurs qu’on viendra à bout de la harga, ou même en atténuer l’ampleur, on aurait peut-être envisagé quelque chose de plus... sérieux en la matière. Mais pour «passer à autre chose», on a commencé par... boucler la boucle : recourir aux services des imams, sommés de délivrer par un vendredi du Seigneur, des prêches dissuasifs. Pourtant, aucun observateur sérieux n’a pensé à ce genre de solutions dont, au demeurant, on n’a pas besoin de compétence particulière pour aller saisir la lame de fond : les jeunes Algériens qui vont souvent laisser leur vie en haute mer ne requièrent pas d’attention particulière, c’est le pays entier qui a besoin d’une profonde mise à niveau pour leur offrir des perspectives d’émancipation. Comme les évidences sont souvent utiles, ils ont besoin d’étudier, de travailler, de s’exprimer, de s’amuser, de ... vivre. Pas de craindre d’être pris dans un rafiot, d’aller en prison ou en enfer ! Même les parents d’Annaba, de Aïn Témouchent ou de la Pointe-Pescade, dont la détresse pouvait pousser à s’accrocher à n’importe quoi pour que leur drame ne soit pas vécu par d’autres, n’ont à aucun moment pensé aux remèdes de grand-mère entrepris jusque-là. Il fallait juste entendre les slogans repris par les jeunes de Raïs-Hamidou qui ont spontanément manifesté leur colère à Alger pour s’en rendre compte. Le Centre de recherche en anthropologie sociale, le principal intervenant dans ce séminaire, peut certainement faire son diagnostic et formuler quelques «recommandations» de solution. Le problème est qu’il n’a pas vocation à les concrétiser, parce qu’elles sont... ailleurs.
S. L.

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