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Rubrique Constances

Harragas : ils ont raté leur traversée ou leur suicide ?

«Les gardes-côtes de la station maritime de Annaba ont intercepté, dans la soirée de samedi, à une dizaine de milles marins au large de Ras-el-Hamra, 14 candidats à l’émigration clandestine, âgés de 18 à 29 ans… », nous apprend notre correspondant local dans l’édition d’hier. Des situations comme dans le cas précis où de jeunes harragas et leurs passeurs se font prendre comme des bleus, il n’y en a pas beaucoup… malheureusement et quand la presse nationale rapporte une de ces « prises », on commence spontanément, humainement, par remercier le ciel d’avoir épargné un drame de plus, à un pays qui n’en a vraiment pas besoin, tellement les sources de malheur font florès. Bien sûr, telle est la réaction la plus lucide. Pour autant, il est des questions dont on ne peut faire l’économie, même si elles surprennent, chagrinent et choquent parfois. En voilà une : un convoi de « candidats à l’émigration clandestine » intercepté par les services de sécurité, avec tous les prolongements que cela implique, c’est un voyage ou un suicide raté ? Voyons un peu l’ordre des péripéties dans une… entreprise de harga et la classification de ses issues possibles, histoire de se faire une idée sur la question et – éventuellement – sur la réponse. Le candidat à l’aventure périlleuse commence par se livrer une vraie bataille interne avant de prendre sa décision. Parce que quoi qu’on dise, ils ne sont pas tous des fous téméraires qui se lancent en haute mer et advienne que pourra ! Puis, la traversée coûte cher, même si on a tendance à l’oublier et ces jeunes-là ne roulent pas sur l’or à l’évidence, sinon, on l’aurait su. Puis, il faudra bien trouver un passeur, parce qu’en dépit des apparences et de la rentabilité, l’offre dans le créneau n’est pas si abondante que ça. Ça rapporte gros mais c’est très risqué. Et un passeur, ça ne se cherche pas seul, il faut un groupe, des affinités et de la confiance, on n’affronte pas les vagues en haute mer avec des inconnus. Arrive l’étape que nous livre l’actualité annabie ces derniers jours comme en d’autres fois. Les gardes-côtes sont particulièrement vigilants même s’ils ne peuvent pas tout surveiller tout le temps, les « délateurs » nombreux et les volte-face fréquentes. Enfin, il y a la traversée proprement dite et là, les choses ne sont pas trop compliquées : on va au bout ou on laisse sa vie. Ce n’est pas terminé quand on est au bout. De toute façon, ce n’est jamais terminé pour ces jeunes-là. La galère peut commencer dans le meilleur des cas. Sinon, le retour au pays après la joie et la générosité des centres de rétention ou « mieux », des commissariats. Pour cela, les harragas n’ont pas besoin d’aller si loin, en Espagne, en Italie ou en Grèce. Des commissariats, il y en a dans leur pays. Il y a même un tribunal après, juste avant la prison. Quand on se fait prendre à quelques milles marins de Ras-el-Hamra sur la côte bônoise, on a raté son voyage ou son suicide ?

S. L.

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