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Rubrique Constances

Ils s’empiffrent sous les arbres et brûlent le pays

Les feux de forêt, on sait ce que c’est. Depuis le temps que nos arbres, nos maquis et nos ronces brûlent, on a eu le temps d’apprendre ça. Même pas besoin de dire que c’est « à nos dépens » pour cette raison évidente qu’on peut découvrir autrement que sa maison a cramé. Ou pire : des êtres chers y ont laissé leur vie. Nous n’avions pas besoin d’en arriver là, c’est-à-dire parvenir au bout de l’horreur pour passer l’ignorance en la matière, mais nous l’avons quand même fait. Que voulez-vous, le malheur n’a pas une seule porte d’entrée, comme il n’a pas un seuil au-delà duquel ceux qui le subissent retiennent la leçon. L’avons-nous retenue, d’ailleurs ? Ce n’est pas sûr. Mais c’est possible. Le problème est que ce n’est pas suffisant, ce n’est jamais suffisant. Il est des malheurs qu’on n’éradique pas, il est des combats qu’on ne gagne pas définitivement. C’est ainsi pour le feu et ses ravages. Peut-être un jour, loin de notre ère géologique d’autres femmes, d’autres hommes, une autre terre et une logistique de science-fiction viendront à bout des flammes, des larmes et des ruines. Pour l’instant, ruminons : un mal qu’on ne peut pas supprimer, il faut en atténuer l’ampleur. Ça manque d’ambition, ce n’est pas très rassurant et si ce n’est pas de la résignation, ça y ressemble quand même un peu. Pour autant, avons-nous tout fait pour contenir nos douleurs dans des proportions… moins douloureuses ? Pas sûr, sinon nous aurions déjà gagné ! Parce que le feu, c’est sérieux. Quand on en est à combattre les flammes, cela veut dire d’abord ceci : nous avons déjà perdu une bataille, la plus importante, la plus stratégique, la plus rassurante…, si vous voyez ce que je veux dire. En parcourant hier mon journal préféré — je ne vous dirai pas lequel mais c’est le Soir d’Algérie —, je suis tombé sur cette information qui fait état de la mobilisation de nos braves forestiers pour «rappeler à l’ordre» les incurables piqueniqueurs qui tiennent à leur… barbecue plus qu’ils ne tiennent à la prunelle de leurs yeux. Dans la foulée, ils leur lisent l’interdit en période estivale, la rigueur de la loi et les sanctions en la matière. Les forestiers font leur travail et souvent plus que ça. Et les autres ? Et ceux qui vont s’empiffrer sous les arbres pour nous brûler ? Et les gendarmes ? Et la police ? Et l’État de notre vaste et beau pays ?
S. L.

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