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Rubrique Constances

La coc… hardie

La semaine n'a pas été riche en faits d'actualité mais elle a été tout de même spectaculaire, ce qui est loin d'être une piètre consolation. Depuis le temps que les Algériens entendent parler de «barons» de la drogue qui tombent dans les rets des services de sécurité, ils n'ont pas arrêté de se demander comment de tels nombres de magnats du trafic des stupéfiants peuvent être neutralisés alors que la drogue continue de se vendre jusque dans les cours de récréation des lycées, quand ce n'est pas des collèges. Mais les certitudes ont la peau dure et en l'occurrence, elles ne sont pas toujours sans fondement. Incrédule, le mouvement d'épaule explicite et le sourire perspicace, l'Algérien ordinaire a répondu avec un inébranlable scepticisme. A chaque fois que la presse se fait le relais paresseux de grosses «prises» annoncées dans de solennelles mises en scène, se conforte sa conviction qu’en termes de commerce de la drogue comme dans d’autres créneaux de l’activité criminelle, il n’y a que les seconds couteaux qui trinquent. Et que les quantités révélées sont toujours une partie qu’on a bien voulu rendre visible dans le but de cacher un iceberg bien plus profond et bien plus tentaculaire. Curieusement, on n’a pas beaucoup entendu parler de… barons, ces derniers jours. Pour une fois que la quantité ­— de cocaïne qui plus est — saisie est d’un tel volume qu’elle fait écarquiller les yeux, il y a comme un voile de pudeur dans l’annonce officielle. Sans doute appréhendait-on la suite, même si les certitudes ne pouvant pas tomber aussi rapidement dans la désuétude, beaucoup de monde a encore ri sous cape, avec la conviction tenace que tout est encore cousu de fil blanc. Il était déjà difficile de déboulonner ses certitudes quand il manquait les preuves matérielles qui puissent les solidifier. On réalise, maintenant que tout lui «donne raison», l’ampleur de son désarroi quant au «pays dans lequel il vit». Des magistrats, un ancien wali, le rejeton d’un Premier ministre en fonction de fraîche date, un ancien maire, un chauffeur de la police incarcérés pour leur implication dans l’affaire de trafic de drogue la plus importante dans l’histoire du pays, c’est plus qu’inquiétant. Et ce n’est pas terminé, puisque retentissent déjà, au café du commerce et bien au-delà, les promesses de ramifications autrement plus explosives. D’avoir perdu l’illusion de vivre un jour dans un pays transparent, l’opinion restera encore sur ses bonnes et vieilles certitudes. On a beau lui «livrer» quelques… intouchables, elle reste imperturbable dans ses pensées : une fois de plus, ce sont des lampistes qui auront payé. Le «contexte» étant implicitement entendu, les gouvernants n’auront même pas le privilège de tirer profit d’une situation qui, une fois n’est pas coutume, aura quand même dérogé à la règle du silence de mort. Il se dit même qu’ils en sont les instigateurs, bien ou mal inspirés. Alors…
S. L.

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