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Rubrique Constances

La grève, la Kabylie et les faits

A Béjaïa, des automobilistes font du «covoiturage économe» pour aller s’approvisionner en carburant dans les wilayas limitrophes. Parmi eux, il y en  a certainement qui, le soir venu, s’installent devant leurs claviers pour écrire, la main sur le cœur et la tête dans les nuages, qu’il… n’y a pas que la Kabylie qui fait grève. Et d’expliquer, toujours avec le même allant, que pour des raisons que tout le monde connaît tellement elles sont «évidentes», le taux de suivi de la grève générale ne peut pas être le même partout. Puis d’ajouter que le niveau de conscience politique étant en Kabylie à un niveau que le reste du pays ne peut logiquement pas suivre, il faudra patienter en faisant preuve de pédagogie pour y parvenir, surtout que le mouvement populaire a déjà fait avancer  bien des choses dans ce sens. Quitte donc à prendre le risque de cette «inégalité» dans l’adhésion nationale à une action, péremptoirement déclarée  pertinente et donc forcément prometteuse en résultats, il faut, maintenant qu’elle est lancée, la mener jusqu’au bout. Avec ce raisonnement, il n’est manifestement pas question de discuter de la pertinence de la grève, qui serait déjà une réussite en dépit de tout. Pas même de relativiser ses résultats, on a tout prévu pour expliquer les raisons qui ont fait qu’elle n’a ni mobilisé dans les proportions qu’on veut bien faire admettre, ni été aussi efficace qu’attendu. Dans certaines localités de la wilaya de Tizi Ouzou, les alertes indignées ont été lancées deux ou trois jours avant le début de la grève. On a d’abord commencé par se «désoler» pour la ruée vers les achats de produits alimentaires, histoire de se mettre à l’abri. Mais dans la foulée, on a découvert «mieux» à accabler : les marchands de fruits et légumes qui ont doublé leurs prix et fait d’un moyen de combat une opportunité d’enrichissement. L’occasion fait le larron. La formule est vieillotte mais on n’a pas encore trouvé mieux pour illustrer ce genre de situations. On a vendu plus cher avant la grève mais aussi… pendant. Plus cocasse encore, ces derniers ont même prétendu faire œuvre utile, voire… militante, en bravant la grève pour sauver le citoyen de la disette ! Parmi ceux qui les accablent, il y en a qui, le couffin plein et les certitudes en bandoulière, vont du même pas se féliciter que dans leur localité, la grève a été un exemple de réussite. A Tizi, à Béjaïa et Bouira, les faits du genre peuvent différer. Ils sont dans une large mesure anecdotiques en ce sens qu’ils ne contredisent en rien l’adhésion à l’action dans la région, mais ils ne sont pas dénués de sens. Le très faible taux de suivi dans le reste du pays, lui, n’a peut-être pas besoin d’être expliqué avec les arguments «classiques» mais d’être médité dans le feu de l’action. Ce n’est pas en se donnant raison qu’on aura… raison.

S. L.

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