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Rubrique Constances

La pluie, pourquoi faire ?

Il a encore plu à Tébessa. «Encore» parce qu’au point où en sont les choses, on ne sait plus s’il faut considérer la pluie comme une belle offrande du ciel qu’on devrait attendre «comme la pleine lune», pour reprendre la fameuse formule du terroir. Ou au contraire une calamité à appréhender, la peur au ventre. Bien sûr, la pluie, on en a toujours besoin, ça remplit les barrages, ça vivifie la terre, ça arrose les vergers et les forêts… Il n’y a qu’à comparer les moissons céréalières des années pluvieuses avec celles où le ciel a été moins généreux pour s’en rendre compte. En l’occurrence, il ne faut même pas se poser de questions quand les services agricoles annoncent des récoltes «exceptionnelles» de blé et d’orge. Quand c’est le cas, n’allez pas chercher d’autre explication, il y en a une seule et vous l’avez à portée de main : il a plu plus que les années précédentes. 
Les services du ministère de l’Agriculture ont beau s’échiner à nous convaincre que c’est le résultat d’un effort de développement consenti grâce à l’investissement de l’Etat, il n’y a pas grand monde pour en croire un mot. Il y a certainement un peu d’exagération sur la question mais on n’exagère que les situations qui y prêtent le flanc.
Du coup, le cynisme populaire va plus loin : avons-nous vraiment besoin de la pluie qui ne nous donne au final que des catastrophes, avec leurs lots de dégâts matériels, dont la réparation est à chaque fois laborieuse ? Ou pire, puisqu’il y a souvent mort d’hommes ! Il arrive même qu’on en fasse de l’autodérision, avec une sacrée pointe d’humour noir : puisqu’il pleut toujours au Canada et aux Etats Unis pour nos céréales, en Argentine et au Brésil pour nos viandes, en Suisse et aux Pays Bas pour notre lait, on peut bien s’en passer et nous épargner ainsi les inondations, forcément coûteuses en biens matériels et en vies humaines ! Il a «encore» plu à Tébessa et un enfant de cinq ans l’a payé de sa vie, emporté par les flots. 
Des plongeurs de la Protection civile sont à la recherche de dizaines de disparus et il faut espérer que le bilan humain de la catastrophe ne s’alourdisse pas. Pendant ce temps, un «mouvement dans le corps des walis» a été reporté. Il paraît que les walis de l’est du pays sont tous mobilisés en raison de la catastrophe. On pensait qu’ils l’étaient avant ça mais si c’était le cas, ça se saurait. 
Dans la foulée, il est question d’argent, beaucoup d’argent débloqué pour… prévenir les inondations. Un peu tard, toujours tard, s’agissant de «prévention». On en reparlera sûrement l’année prochaine. 
Enfin, on en reparlera s’il pleut, même si on ne sait toujours pas s’il faut le souhaiter ou en trembler.
S. L.

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