Placeholder

Rubrique Constances

Le commissaire Lazouni, la route mortelle, la télé et l’espace public spolié

Comme dans les beaux rêves, tout est parfait ou presque. La télé a ceci de magique quand le sujet, c’est-à-dire les images et les commentaires, n’a pas d’autre motivation que l’illustration d’une réalité épineuse, quand elle n’est pas dramatique. Il arrive souvent que la Télévision nationale, « publique », si on s’en tient au statut de… l’entreprise et… laisse tranquille la nature des services qu’elle propose aux Algériens, nous livre quelques facettes, exemplaires en la matière. La dernière en date tient dans un bout de reportage surpris par votre serviteur hier sur Canal Algérie. Le thème n’a rien d’original, la manière de le traiter aussi. Pourtant, il ne manque ni de pertinence ni d’opportunité dans le sens où il est en rapport direct avec le quotidien des citoyens qui vivent les manifestations comme un fait accompli, un mal désormais fatal et souvent une injustice difficile à supporter. Tout le monde se souvient du commissaire Lazouni, son calme légendaire, sa grande maîtrise du sujet et sa pédagogie rare. Problème, il n’est « que » commissaire de police, il n’est ni réalisateur, ni journaliste, ni responsable de média. Il fait donc son métier plutôt bien mais ça ne compense pas le reste. Une complaisance parfois criminelle avec les chauffards, des… collègues ripoux, des magistrats aussi ripoux que soumis, une logistique routière d’un autre siècle, l’alcool au volant comme si on était à la maison… Le brave commissaire Lazouni (paix à son âme) n’a pas pu faire grand-chose et les « brillantes » performances de l’Algérie classée parmi les pays dont les routes sont les plus mortelles en sont la meilleure preuve irréfutable. Depuis la retraite, puis le décès de l’attachant policier — dans un pays où il n’y en pas beaucoup — , les choses n’ont pas changé et pas seulement dans le domaine en question. Parce que dans le genre, l’ENTV nous en sort régulièrement, avec… la sympathie de Lazouni en moins ! Tenez, hier, il était question de l’occupation de l’espace public par des commerçants ou des « riverains » sans scrupules. S’agissant du sujet d’hier, il était question des obstacles sur la voie publique pour empêcher des automobilistes de stationner ni même de s’arrêter. Les policiers étaient « gentils » et… lisaient le droit à des contrevenants attentifs et compréhensifs. Il y en avait un qui se croyait vraiment dans son bon droit, « parce que les livreurs de marchandises repartent systématiquement quand ils ne trouvent pas où s’arrêter ». Personne ne lui a rappelé que les livreurs ne… livrent pas quand ils veulent mais à des heures précises mais est-ce qu’il y a un règlement pour ça ? Déjà que ce n’est pas gagné quand la loi est là, on imagine ce que ça donne quand il n’y en a pas ! Les jeunes policiers qui… accompagnaient les caméras de l’ENTV n’ont ni la maîtrise ni le charisme de leur illustre supérieur. Ils ont quand même quelque chose de commun avec lui, ce ne sont ni des réalisateurs ni des responsables de télévision.

S. L.

Placeholder

Multimédia

Plus

Placeholder