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Rubrique Constances

Le mur face à la perspective

On a beau dire que pour les Algériens ordinaires, histoire de ne pas dire la majorité, l’élection présidentielle d’avril prochain est le dernier de leurs soucis, il doit bien se passer quelque chose qui ébrèche la formule. D’expression consacrée aux contours d’inébranlable certitude, elle est peut-être en train de redevenir ce qu’elle n’aurait jamais dû cessé d’être : une formule accommodante, même si le terreau de son développement n’a jamais manqué de fertilisants. On l’a entendue dans la bouche de paresseux scrutateurs d’idéal, on l’a perçue dans le confort non assumé de planqués notoires, dans le désarroi des silencieux impuissants, dans la parole qui ne dit rien de ceux qui ont le cul entre deux chaises et parfois, hélas, dans la bouderie de vaillants combattants gagnés par la résignation. Il doit bien se passer quelque chose. Il y a cet indicateur dont le sérieux a été rarement démenti : ça parle et pas seulement dans les cercles d’initiés qui ont souvent été trompeurs sur la réalité des choses. Il y a cette raison dont on ne saurait faire l’économie : le pays a atteint un niveau d’inquiétude qui met tout le monde dos au mur et le système une décrépitude qui le place au seuil de la désintégration organique. Il n’est même plus en mesure de trouver l’énergie, les outils et les hommes qui puissent lui permettre de sauver le minimum formel : l’attelage de survie. Alors, il fait dans le bric et le broc.

Ce n’est certes pas nouveau mais ça va être la première fois qu’il le fait sans conviction, sans détermination, dans le sens le moins vertueux des deux termes. D’avoir mis tous ses œufs dans le même panier, d’avoir tout misé sur un homme artificiellement maintenu en vie politique, de n’avoir jamais imaginé le moindre compromis qui lui permette de souffler, d’avoir ignoré les questions de bon sens et d’avoir poussé le pays au paroxysme du désespoir, il en est à apprécier l’étendue de son incurie. Non pas parce qu’il se découvre des états d’âme mais parce ses propres perspectives se referment. On en parle et pas seulement dans le confort des nids douillets. Reste le… reste, à commencer par ne pas seulement en parler. Même usé jusqu’à la corde, le système n’a peut-être pas dit son dernier mot. Il sait que les moyens d’un second souffle peuvent lui venir y compris de l’attitude de ceux qui veulent le changement et s’investissent pour qu’il advienne. Les errements ou simplement les erreurs d’appréciation ne sont pas encore au bout de ce qu’elles ont pu causer comme dégâts.
Alors, on peut espérer que ce scrutin soit celui de la rupture. C’est un rêve compliqué mais pas interdit. Ou alors l’envisager, avec ses résultats, comme esquisse d’une proche perspective. En tout cas pas comme un «non-événement», la formule n’est même plus accommandante au point où en sont les choses.
S. L.

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