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Rubrique Constances

Les routes de Bgayet

La fermeture des routes dans la wilaya de Béjaïa est devenue un sport régional depuis de longues années. Des raisons d’être en colère, ce n’est évidemment pas ce qui doit manquer à Bgayet comme dans le reste du territoire national. Mais il se peut qu’il y en ait plus dans cette wilaya que dans les autres. Parce que si ce genre d’actions de protestation sociale est plus fréquent à Béjaïa, ce ne doit quand même pas être du seul fait que les habitants de la région aient la rébellion dans l’âme. Quand bien même ce serait le cas, les explications ne doivent pas être aussi évidentes, tel que c’est suggéré un peu trop facilement. Béjaïa détient encore la triste réputation de ville sale, elle qui aurait pu être l’un des plus beaux joyaux de la Méditerranée, la réalisation d’infrastructures de base connaît des retards inadmissibles quand il y en a, le niveau d’investissement public est inversement proportionnel au potentiel naturel et humain de la région, des projets privés ont été contrariés ou carrément délocalisés, Béjaïa ne compte plus que sur quelques disponibilités… militantes pour prétendre à un pan de développement. C’est donc dans ces zones-là qu’il faut aller chercher des explications aux récurrentes colères citoyennes qui n’ont, par ailleurs, pas toujours été du niveau d’organisation et d’efficacité que requièrent leurs motivations. Et pour cause, y compris au sein de la population locale qui est la première à souffrir de la situation, cette forme de contestation consistant à fermer les routes n’est pas toujours accueillie avec l’adhésion et l’enthousiasme que ça aurait pu mériter. Non seulement cette façon de faire ne mobilise pas toujours mais elle suscite parfois des réactions contraires qui peuvent mener vers ce qu’il y a de plus redoutable : la division, quand la nature des difficultés et son ampleur nécessitent plus de rassemblement local. Beaucoup parmi les habitants de la wilaya s’interrogent donc légitimement sur la portée et l’utilité de ce genre de protestations. Pour ceux-là,  les choses sont simples. D’abord, ça ne règle rien du fait  que couper une route ne dérange pas outre mesure l’autorité qui, souvent, laisse pourrir. Ensuite, cela ajoute des problèmes aux problèmes, les désagréments engendrés étant d’abord vécus par Monsieur-tout-le-monde. Selon notre correspondant local, deux axes routiers ont encore été bloqués ces derniers jours dans la région. L’un au niveau de la localité de Tala-Hamza pour contester l’implantation d’une centrale à béton sur des terres agricoles. L’autre, c’est la RN 9, qui a été fermée dans la municipalité de Derguina par les villageois d’Ath-Felkai. On ne sait pas si ces dernières protestations peuvent aboutir mais on sait que l’historique des luttes du genre n’a  pas été un exemple de réussite. Au point où certains se sont laissé tenter par un brin d’humour cynique : pour ce qui est de fermer les routes, le... pouvoir est en train de faire mieux. Ce n’est évidemment pas la même chose mais rire de ses malheurs n’est pas interdit.

S. L.

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