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Rubrique Constances

L’État marchand de tomates

Nous sommes à près d’un mois du Ramadhan et le ministre du Commerce a réuni les responsables de ses services «déconcentrés» à la Safex. Unique point à l’ordre du jour, l’approvisionnement en légumes, fruits, viandes et… épices durant le mois de jeûne. M. Djellab n’a pas convoqué ses cadres pour discuter mais pour concrétiser des mesures déjà prises dans ses services… concentrés. On ne sait pas si moins d’un mois, c’est peu ou trop de temps. En l’occurrence, on a connu des années où on s’y est pris beaucoup plus tôt et d’autres où on l’a fait à la dernière minute, un peu comme on s’efforcerait à faire quelque chose par acquit de conscience. Et d’abord cette question dont il est difficile de faire l’économie : pourquoi, diable, doit-on prendre des mesures «spéciales» pour nourrir les Algériens pendant un mois dans l’abondance et «veiller» à ce que les prix ne flambent pas ? Et ces deux autres qui en découlent . La première : pourquoi le ministère du Commerce veut-il assurer la disponibilité de produits qui… n’ont jamais manqué depuis longtemps ? La seconde : pourquoi veut-il contrôler des prix… libres ? Combattre la spéculation. Ah, la spéculation ! Il y a autre chose, ça revient, c’est lassant à la longue mais c’est… le Ramadhan. Quand, pendant un mois, ça consomme dix fois plus que le reste de l’année, les prix ne peuvent pas rester à leur niveau habituel, aucun marché du monde ne résisterait à la ruée. A la Safex, le ministre du Commerce a annoncé l’ouverture de «marchés itinérants» et instruit ses services de les organiser. Ce n’est pas nouveau, ça revient chaque année et les résultats n’ont pas toujours été heureux. C’est différent cette fois-ci parce que ce sont les producteurs qui vont vendre leurs produits ? Dans la forme, peut-être. Sur le fond, un Etat qui vend des tomates pour baisser les prix et un Etat qui «organise» une opération «du producteur au consommateur» parce qu’il faut bien faire quelque chose pendant le Ramadhan, c’est à peu près la même chose. Autre nouveauté : il paraît que le ministère du Commerce va mettre en place «un système d’information en temps réel» avec une «cellule» mobilisée pour intervenir à chaque fois qu’une perturbation du marché ou un pic des prix est constaté dans une région. Histoire de ne pas arrêter le progrès, on informatise les aberrations commerciales. Et les agents de contrôle, que le ministre a sommés de ne prendre aucun congé durant cette période si cruciale, vont intervenir en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Afin de constater si le pic ou la perturbation résultent d’une action spéculative et sanctionner les spéculateurs en conséquence. La vie sera belle, pendant le Ramadhan. Tout ce dont les Algériens n’ont pas manqué depuis longtemps sera disponible ! Les prix ? Il y aura des marchés qui vont réguler le… marché. Faites l’effort d’y aller faire vos emplettes et le lendemain, retournez à vos étals habituels. Vous serez agréablement surpris de constater comment les prix sont alignés sur ceux pratiqués par les «producteurs». Le reste de l’année ? Le ministre promet… d’essayer de maintenir le «dispositif». Ah, bon ? On pensait que ça se passait très bien pendant 11 mois !
S. L.

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