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Rubrique Constances

L’été et ses fins

Une douce euphorie est en train de s’installer chez les Algériens comme si c’était le calendrier qui déterminait leur nouvelle vie. Gagnant chaque jour du terrain sans qu’elle ait forcément une explication, elle nous fait voir des niveaux d’optimisme que les comportements suggèrent partout et à tout moment sans que la réalité du terrain vienne argumenter. Quand a débuté le Ramadhan, on a tout de suite conclu, un peu par béatitude et beaucoup par accommodement, qu’on pouvait prendre des libertés avec les mesures de protection sanitaire, allez savoir pourquoi. Il est des choses comme ça, qui viennent en tête et qui se transforment en certitudes avec la rapidité de l’éclair. Est-ce que le fait de jeûne prémunit contre le coronavirus ? Apparemment, il n’y avait pas grand monde pour se poser cette question. Evidemment, dans ce genre de situation, on ne se pose que les questions dont la réponse est arrangeante. A un moment, il y a eu même une thèse soutenant que le fait de ne pas s’alimenter est plutôt un facteur encourageant la contamination. Ce n’est même pas important qu’elle soit rapidement battue en brèche par la démonstration scientifique, elle était déjà évacuée de fait. Puis, il y a eu l’Aïd. Comme si la fin d’une contrainte signifie la fin de toutes les autres, un peu par concomitance ou par effet d’entraînement, on a accueilli à bras ouverts quelques  bonheurs collatéraux que, rationnellement, on ne pouvait pourtant pas attendre, à moins d’une miraculeuse simultanéité. La fin de l’Aïd ne peut pas être la fin du Covid-19 mais confortablement installé dans l’irrationnel, on peut tout se permettre, y compris quand il s’agit de se mettre en danger. Surtout qu’en l’occurrence, les mesures de protection ne sont pas suffisantes, mal formulées et souvent mal ou pas du tout imposées sur le terrain de la vraie vie. Enfin, est arrivé l’été. Il commence à faire chaud et on n’allait pas bouder son bonheur : la chaleur allait venir à bout de la pandémie. Déjà qu’on avait avalé avec empressement et enthousiasme des couleuvres d’un autre volume, on ne va pas se priver d’une thèse soutenue, même discrètement, par quelques scientifiques. Mais comme pour les autres situations, on poussera tout jusqu’au paroxysme. Et se débarrasser de la bavette dans le même geste qui enfile la bermuda et ajuste les lunettes de soleil. Ce n’est pas du tout la même chose mais c’est quand même une… évidence. Durant les deux jours de l’Aïd, on a vu des… embouteillages à l’heure où la circulation des véhicules était interdite. Et maintenant les plages qui commencent à être envahies sans les dispositions de sécurité, de toute façon impossibles à imposer. Et le masque obligatoire maintenant ? Rien n’indique qu’on va s’y soumettre et ça se voit déjà. On est déjà convaincu que la fin du mois signifiera la fin de toutes les contraintes. L’« échauffement » a été trop intense pour ne pas ressembler au match. Même si les prolongations s’imposent.
S. L.

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