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Rubrique Constances

Libérer les détenus

A moins de tenter la bonne vieille méthode qui consiste à pousser sa faute jusqu’au bout pour la justifier ou au moins l’expliquer, ceux qui ont emprisonné des centaines d’Algériens pour avoir exprimé d’une manière ou d’une autre leur opinion n’ont pas d’autres choix que de les libérer. D’abord parce que s’entêter  dans la logique répressive est contre-productif pour le pouvoir. Si les arrestations-emprisonnements pouvaient servir à quelque chose en matière de dissuasion, ça se saurait, depuis des mois qu’on interpelle, juge, condamne et systématise la détention provisoire. On y a «travaillé» tous les mardis, tous les vendredis et souvent entre les deux journées de contestation, pour faire dans la «prévention» ou pour se donner des conditions opérationnelles plus commodes et surtout moins visibles. Le moins qu’on puisse dire est que ça n’a pas servi à grand-chose. Ou plutôt si, dans le sens que les décideurs n’attendaient pas. Depuis, le mouvement populaire s’est irrémédiablement installé dans la durée, la mobilisation a pris du volume et  la détermination s’est renforcée chaque jour un peu plus. Ensuite parce que la «rigueur de la loi», comme… l’indépendance de l’institution judiciaire dont on a voulu vendre l’indépendance et la liberté d’action au point d’agir toute seule comme une grande, n’a jamais dupé personne. Si l’argument pouvait convaincre, peut-être qu’on ne pousserait pas jusqu’à créer ex nihilo des chefs d’accusation pour l’écrasante majorité des détenus du mouvement populaire condamnés ou en détention provisoire. Certains de ces motifs n’existent dans aucune disposition légale, dans aucun cas jurisprudentiel. Enfin, parce qu’il est pour le moins difficile d’imaginer que le pouvoir envisage d’organiser une élection dans un mois sans… tenter quelque chose qui soit un tant soit peu différent des certitudes qui l’ont inspiré jusque-là. Il y en a qui ont attendu ce geste à l’occasion du 1er Novembre mais, manifestement, c’était trop… loin de l’échéance présidentielle et par-dessus tout, le pouvoir n’a pas l’habitude d’accéder à une demande quand il en suspecte l’émanation. Même sous forme de vœu pieux, l’attente a été mise sous le boisseau ou carrément évacuée. De toute façon, il est loin d’être évident que la libération des prisonniers donne les résultats que le pouvoir pouvait en attendre. Depuis le début du mouvement populaire, chaque victoire a été appréciée pour ce qu’elle est : une étape sur le chemin de ses objectifs. C’est aussi pour cela qu’il ne faut en minimiser aucune, surtout pas le retour parmi les leurs des détenus. Lucide mais pas moins engagée, la fille de Bouregaâ en est l’illustration avec sa déclaration où elle préfère son père en symbole vivant et libre qu’en martyr.

S. L.

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