Lounis Aït Menguellet et les cafards rescapés de l’apocalypse nucléaire

Un essaim de mouches excrémenteuses est lâché depuis quelques jours sur le monumental Aït Menguellet alors qu’il se prépare pour son concert de l’Accor Arena de Paris. Soldats sans honneur sans gloire, ils y vont. Ils n’ont pas de nom, ils n’ont pas de voix et ils n’ont pas de visage. Il y a plus grave : ils en ont et ils ont le toupet de l’afficher. Il y a pire : il paraît qu’ils servent une… cause que Lounis Aït Menguellet contrarierait. Ou… combattrait, tant qu’à faire ! Dans son œuvre gigantesque ou dans son exemplaire parcours d’homme ? Les deux, bien sûr, on ne devient pas une mouche excrémenteuse en service commandé pour se gêner. Les ignominies, il faut les pousser jusqu’au bout, sinon, elles perdraient tout leur sens. De sens, elles n’en ont pas mais que voulez-vous, il y a des commodités de langage dont on ne peut pas se passer. Il paraît qu’ils sont au service d’un… idéal que Lounis aurait abandonné. Il y a plus grave : il n’a jamais été le sien, qu’ils nous disent. Mais il y a toujours pire. Allez, n’ayons pas peur des mots, l’idéal, Lounis l’aurait carrément trahi ! Quand on est une mouche excrémenteuse lâchement lâchée contre un chanteur qui flirte avec dieu-poème, on ne se refuse rien. Quand on ne sait pas la portée du geste, on ne va pas s’encombrer avec le sens des mots. Ils seraient des militants de tout. De la Kabylie, du kabyle, de tamazight, des libertés, des droits de l’Homme et des… zommes, eux les zombies qui traquent le poète et le poème, refont sa vie, retracent son itinéraire et redessinent jusqu’à la trajectoire de son regard. Ils y vont, l’insulte crasse et le mensonge grossier, ils y vont, eux les cafards rescapés d’une apocalypse nucléaire. Ils y vont, la bêtise comme étendard et pour arme l’imposture. Ils sont incurables. Ils veulent le pays sans ses meilleurs enfants, ils veulent une langue sans ceux qui la portent au firmament, ils sont le problème qui prétend à la solution. Un essaim de mouches excrémenteuses est lâchement lâché depuis quelques jours contre Lounis Aït Menguellet. Ça vole au ras des pâquerettes, les évidences sont souvent utiles. Lui s’apprête à chanter au cœur de Paris. Il va le faire comme il l’a toujours fait depuis plus d’un demi-siècle et une infinité de lumière. Il paraît qu’ils appellent au boycott de l’événement. Masochistes avec ça ! C’était clair dès le départ mais quand on est une mouche excrémenteuse, on ne fait pas attention aux revers, on est dans la raclée permanente. Alors une balle dans la fesse… Samedi à l’Accor Arena, Lounis va chanter. Il y aura des milliers de spectateurs, des montagnes de tendresse et de la magie plein le bouquet. C’est juste ainsi, n’y voyez aucune réponse. On ne répond pas à un essaim…, si vous voyez ce que je veux dire.
S. L.