Placeholder

Rubrique Constances

Mouloud, pétards et pétard mouillé

La police et la gendarmerie de Sétif et ses environs ont saisi près de 400 000 unités de «pétards et autres produits pyrotechniques» au cours des opérations de lutte contre le «fléau», ou le phénomène, selon qu’on affectionne les termes… explosif ou soft. Est-ce que cette quantité est énorme ou insignifiante, en considérant l’ampleur de la pétarade nationale qui retentit avant, pendant et après chaque Mouloud ? D’abord ce paramètre d’appréciation dont on ne peut jamais faire l’économie, même s’il est galvaudé jusqu’à se faire un peu vieillot : le manque d’enthousiasme à la tâche en la matière des services de sécurité étant de notoriété publique, combien d’ «unités» ont échappé à leur vigilance pour les  400 000 sur lesquelles ils ont réussi à mettre la main ? Et pour une vingtaine de grossistes associés qu’ils ont interpellés dans leurs descentes, combien ont «travaillé» tranquillement parce qu’on n’a pas mis la fermeté et l’engagement déclarés ou parce que d’autres sont «tolérés» ? Ensuite cette certitude qu’on peut entendre dans la bouche de Monsieur tout-le-monde sans manquer pour autant de pertinence, le vieux bon sens ayant encore de beaux jours à tirer : on n’aurait peut-être pas besoin d’effort d’investigation pour parvenir aux entrepôts cachés pour saisir une telle quantité, voire bien plus. Il aurait suffi de faire le tour des… étals à ciel ouvert installés dans tous les recoins de la ville et ses prolongements immédiats ! Ceci pour rester à Sétif, qui n’a fait qu’inspirer ce texte. Multiplions alors les questions «ouvertes» sur le reste du territoire dont rares sont les bourgs qui échappent à l’explosif délire. Chaque année, des interpellations et des saisies dans la foulée sont signalées par la police. Chaque année, les mêmes réactions de l’opinion avertie ou des Algériens ordinaires : pourquoi ces «bons coups» ont très rarement permis de «remonter les filières» pour parvenir aux containers qui ne tombent tout de même pas du ciel ? Pourquoi la vente est elle aussi libre pour un produit… interdit ?
Cela fait toujours sourire dans la commissure des lèvres. De ce sourire entendu de gens à qui on ne la fait pas. On sourit à chaque fois qu’on annonce une saisie «record» et une interpellation et à chaque fois qu’une patrouille de police «chasse» de petits vendeurs qui vont installer leur «table» cinquante mètres plus loin, irrités d’être dérangés. Et quand on voit ou entend les discours, et maintenant les prêches, de «sensibilisation» sur les dangers de l’usage des produits explosifs, on rit carrément à gorge déployée. Sinon, encore une question de bon sens, vieillotte, aussi : pour comprendre une chose, il faut chercher où est l’intérêt. La nonchalance dans la répression de cette pratique s’explique doublement : elle génère de gros intérêts et elle est liée, à tort où à raison, au fait religieux, appréhendé avec une extrême frilosité. Pour ne pas dire plus.
S. L.

 

Placeholder

Multimédia

Plus

Les + populaires de la semaine

(*) Période 7 derniers jours

  1. Coupe du monde de gymnastique L'Algérienne Kaylia Nemour s'offre l'or à Doha

  2. Affaire USM Alger - RS Berkane La décision de la CAF tombe !

  3. Demi-finale aller de la Coupe de la CAF Le match USM Alger - RS Berkane compromis, Lekdjaâ principal instigateur

  4. Le stade Hocine-Aït-Ahmed de Tizi-Ouzou pourrait abriter le rendez-vous La finale se jouera le 4 mai

  5. Coupe de la CAF, le match USMA-RS Berkane ne s’est pas joué Les Usmistes n’ont pas cédé au chantage

  6. Temps d’arrêt Lekdjaâ, la provocation de trop !

Placeholder