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Rubrique Constances

Nationalité : la déchéance - Les étudiants d’Alger - Les étudiants de Béjaïa - Le blé de la corruption

La semaine a été pénible. Alors qu’elles sont brandies à la manière de celui qui vient d’avoir une inspiration de génie et exprimées sur le ton de celui qui vient d’inventer le fil à couper le beurre, les « sorties » gouvernementales ont plutôt le don d’irriter les Algériens qui ne manquent déjà pas de raison d’être en colère. Souvent inutiles, grossièrement formulées et limite provocatrices, des « mesures » du genre « déchéance de la nationalité » intriguent. Non seulement elles ajoutent de la colère à la colère mais en plus, elles donnent la nette impression que ceux qui les inspirent se tirent une balle dans le pied, si ce n’est dans une autre partie du corps.
La semaine a été plus ou moins pénible. Beaucoup de questions - décidément - se sont posées autour du Hirak. Il y en a qui sont pertinentes et d’autres moins. Il y en a qu’on ne peut plus repousser à plus tard et d’autres dont on ne peut plus faire l’économie. Mardi par exemple, la marche des étudiants a sérieusement fait polémique. Si ces manifestations spécifiques n’ont jamais été si spécifiques que ça, du fait qu’elles ont toujours été ouvertes, cette fois-ci, les observateurs sont sans appel : avant, on repérait des quadras et des quinquas. Maintenant, il faut vraiment chercher des étudiants dans la foule !
La semaine a été pénible. Au Conseil des ministres de dimanche passé, il a encore été question de récupérer l’argent et les biens des hommes de tous ceux qui ont été condamnés pour corruption. Pour la petite histoire, le chef de l’État aurait, entre autres, instruit la récupération de l’usine des huiles végétales implantée à Jijel et appartenant aux frères Kouninef. Petite histoire mais gros sous quand même dont la récupération sera doublement bénéfique. D’abord celle, évidente, qui consiste à aider un Trésor public dont le moins qu’on puisse dire est qu’il en a grandement besoin. Ensuite, c’est toujours  bon à prendre en termes symboliques. Des richesses volées qui retrouvent les caisses de l’État, ce n’est jamais rien. Même les questions de procédure dont on a toujours dit qu’elles sont longues est compliquées ne sont pas si désespérantes pour autant. Alors imaginons un peu : 7,5 milliards d’euros, 600 milliards de dinars… Et ce n’est jamais fini puisqu’en l’occurrence, les Algériens sont convaincus que ce qui est déclaré est toujours au-dessous de la réalité. Ils n’ont pas tort en plus !
La semaine a été moins pénible. Les étudiants de Béjaïa ont marché mardi comme des… étudiants. Non seulement ils ont veillé à ce que leur manif soit vraiment… la leur mais se sont politiquement et physiquement démarqués des islamistes désormais sommés de se prendre en charge tout seuls, avec leurs mots d’ordre et leurs troupes. Voilà qui est fait, en attendant que les choses se clarifient ailleurs, partout en Algérie.
S. L.

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