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Rubrique Constances

Où est passé le dinar ?

L’APS nous apprend que le gouverneur de la Banque d’Algérie a informé les directeurs des «banques et des établissements financiers» de la décision prise par le Conseil de la monnaie et du crédit lors de sa dernière réunion de procéder à l’émission de nouvelles coupures de billets de banque et pièces de monnaie. De nouvelles coupures des billets de banque de 500 et 1 000 dinars et une nouvelle pièce de 100 dinars seront donc bientôt mises sur le marché. L’argentier du pays n’avait peut-être pas besoin de le préciser à ses collègues. Tels que se présentent les choses, même les Algériens ordinaires ont compris qu’il ne s’agit que d’une banale opération de «relooking» de la monnaie, dans son expression la plus physiquement palpable. Mais le gouverneur de la Banque d’Algérie le fait quand même, histoire de ne laisser aucune place au doute quant aux motivations de l’opération. Il y est donc allé, avec l’effort pédagogique dans le terme et la volonté manifeste de… rassurer. Il n’est donc question que d’une «opération classique de rafraîchissement des monnaies déjà en circulation, certaines datant de plus de trois décennies, alliant, par ailleurs, les nouvelles techniques de sécurisation et de promotion de l’évolution de l’Algérie en matière de développement et de modernisation». Et comme s’il craignait de n’avoir pas été suffisamment pédagogue et prendre ainsi le risque d’être mal compris, il va au bout de son message : la mesure «ne peut être et ne doit pas être interprétée comme un changement de la monnaie nationale» ! C’est fou, ce que les gouvernants ont ce pouvoir «magique» de rassurer les Algériens sur les choses qu’ils… ne redoutent pas. Parce que le «changement de monnaie», ce n’est pas vraiment le cauchemar du citoyen ordinaire. Si ça se trouve, il y a même beaucoup d’entre eux qui le souhaitent, un peu comme on envisage le recours à une vieille potion ou un remède de grand-mère pour venir à bout d’un mal incurable. Comme la thésaurisation et les fortunes cachées ou les trésors mal acquis.
Ce ne sont pas seulement les Algériens ordinaires qui le souhaitent, la chose aurait même été envisagée en haut lieu, avant d’être abandonnée parce que cela aurait touché trop… d’intouchables. Amnistie sur la provenance ? Pas assez rassurant, manifestement, puisqu’on a déjà essayé ça à une autre échelle. Et puisqu’il ne s’agit que d’un banal coup esthétique, il est encore heureux qu’on n’ait pas poussé le cynisme jusqu’à inclure des pièces de… 1,2, voire 5 dinars qui disparaissent toutes seules de la circulation sous les coups de boutoir de l’inflation galopante et son corollaire l’érosion à n’en plus finir du pouvoir d’achat des Algériens. Avec un peu de «patience», la Banque d’Algérie aurait peut-être pu économiser le prix du métal nécessaire à la fabrication de la pièce de 100 dinars, elle n’achète déjà plus grand-chose. On n’en est plus à la disparition du dinar, l’unité symbolique de notre monnaie, ce qui était déjà inquiétant pourtant, comme symptôme. Puisque le dinar est déjà une pièce de collection, on ne voit pas ce qui va empêcher le tour des autres pièces, en attendant les billets. Rien à l’horizon économique n’indique que ça va s’arrêter.
S. L.

 

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