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Rubrique Constances

Panique : on a produit trop de patates !

Il paraît que l’année a été très bonne pour la pomme de terre. La production est tellement «exceptionnelle» que les agriculteurs, les services locaux de l’agriculture et même le ministère ne savent plus quoi en faire. Les images de la télé, les comptes-rendus des journaux et les micros tendus dans l’arrière-pays utile ne le disent pas vraiment en ces termes mais, manifestement, on n’est pas loin de la… panique ! Question un peu naïve mais très spontanément venue à l’esprit : dans un pays où on est… inquiet parce que la récolte de patates a été «bonne», qu’est-ce qu’on aurait fait si elle était mauvaise ?  Les mauvaises langues n’ont pas hésité à inverser la donne et la question : c’est quoi une «bonne année» pour la patate, finalement ? C’est quand la production de patates est suffisante pour la consommation locale ? Quand, il y a un léger déficit qui permet d’en importer juste un peu ? Quand l’écart entre l’offre et la demande est tel qu’il faut préparer les bateaux pour aller en chercher dans des champs plus fertiles ? Et enfin, quand le surplus implique logiquement qu’on prépare les bateaux pour prendre la mer dans l’autre sens avec à bord le tubercule de Mascara, de Mostaganem et des nouvelles étendues nourricières du Sud ? 
La réponse aurait pu être simple. D’abord parce qu’elle est… simple mais aussi et surtout parce qu’elle n’aurait jamais dû être posée. Le problème, à moins que ce ne soit la… solution, est que personne ne l’a posée, la question. Elle s’est posée, toute seule comme une grande, avec ce branle-bas de combat suscité par… l’abondance de la pomme de terre. D’autres mauvaises langues, plus féroces et plus perspicaces que les premières, ont déjà la réponse qui tue à portée de main. La panique est « normale», qu’ils nous disent. Les agriculteurs, les services de l’agriculture, le ministère de l’Agriculture, les mandataires et les vendeurs d’étal et les consommateurs sont habitués au manque, ils ne peuvent donc logiquement pas être préparés à la surabondance. Enfin, appelons là ainsi. Alors, on s’est rappelé qu’il y a des choses, pourtant d’une autre ère géologique, auxquelles on n’a pas pensé. Ça s’appelle le stockage, la transformation et — éventuellement — l’exportation. Et c’est maintenant qu’on en parle. Le consommateur dans tout ça ? Il n’a rien vu venir en termes de prix, en dehors de la baisse, insignifiante, due à l’arrivée de la patate de saison. Du coup, lui revient l’histoire de la… neige et de la pluie, à ne pas confondre avec la pluie et le beau temps. Quand elles ne viennent pas, c’est la sécheresse. Quand elles sont là, ce sont les inondations et les isolements, des catastrophes, quoi ! Un dicton kabyle auto-flagellatoire résume la question : «Nous ne supportons ni la faim ni le rassasiement .»
S. L.

 

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