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Rubrique Constances

Réapprendre à vivre

Une semaine après l’Aïd, beaucoup de choses simples de la vie ordinaire demeurent encore problématiques dans l’essentiel des grandes villes du pays. C’est déjà symptomatique qu’en l’occurrence, on ne parle plus que des « jours d’après ». Comme si pendant les deux autres qui constituent la « fête », la chose est entendue et qu’on n’y pense même plus en rêvant. C’est fou ce que le fait accompli prend rapidement ses aises avant de devenir la « norme » alors que partout ailleurs, y compris dans des contrées qui sont loin de notre niveau de développement, cela relève de l’aberration que le minimum de bon sens ne saurait accepter. Se résigner à « oublier », une semaine durant, quand ce n’est pas plus, le restaurant, les transports publics, les magasins d’alimentation et le… médecin, il n’y a que dans notre grand et beau pays que c’est possible. Avec un petit exercice de fiction, on se surprend à se poser d’étranges et troublantes questions, comme celle-là : le jour où la rigueur de la loi et des cahiers des charges s’imposera à tout le monde est-ce qu’il n’y aura pas de « résistance » et, tant qu’à faire, des… mouvements de protestation qui vont mobiliser tous ceux que la perspective de s’habituer à une vie… normale aura offusqués au point d’ériger des barricades pour défendre leurs «irréversibles acquis» ? Au point où en sont les choses, l’exercice n’est pas si farfelu que ça. Allez demander à un restaurateur d’ouvrir son établissement juste après les jours de fête légaux et vous aurez neuf fois sur dix cette réponse passe-montagne : je veux bien, mais il est impossible de faire revenir le personnel. Comme les patrons ont souvent plus de choses à se reprocher que leurs employés, tout le monde finit par trouver un peu son compte. Ils travaillent comme ils peuvent parce que l’employeur fait semblant de les rémunérer, ne les déclare pas à la Sécurité sociale, ne respecte pas le temps de travail légal et leur impose le Ramadhan comme exclusive période des congés. Sinon essayez de trouver un transport public et vous n’aurez même pas la chance de dénicher un transporteur à qui poser la question. Mais est-ce qu’on pose encore des questions ? Depuis quasiment quatre mois maintenant, les Algériens ont réappris à se mêler de ce qui les regarde. Ils ont découvert que tout est redevenu possible dans la foulée d’un soulèvement historique qui commence à les réconcilier avec les grands projets mais aussi avec des questions simples de la vie ordinaire. Alors ils y pensent, tout en sachant qu’il y a autant de… travail pour l’aboutissement de leurs revendications clamées dans la rue que dans celles qu’ils évoquent dans le confort des chaumières et les palabres des cafés de quartier. En attendant, le resto, le taxi, le pain et parfois le médecin restent problématiques, une semaine après l’Aïd. Et si ça peut consoler, il n’y a pas que ça !
S. L.

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