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Rubrique Constances

RND : mort et contorsions

Quand Ahmed Ouyahia a été arrêté et mis en prison, Seddik Chihab ne s’est pas posé de questions. Il s’est encore moins  encombré d’états d’âme. On ne saura sans doute jamais s’il a été vraiment son «lieutenant» comme l’avait consacré la presse dans l’une de ses trouvailles, décidément toujours touchantes de facilité. Ou alors son Brutus qui, non seulement a le savoir en moins mais aussi le… savoir-faire. S’il projetait sa liquidation politique, il n’en avait ni le courage des baroudeurs ni la roublardise des fins manœuvriers, ni la profondeur des soutiens sans laquelle toute entreprise du genre serait vaine. Le «travail» a, donc, été fait sans qu’il y soit pour quelque chose mais ce qui aurait pu être sa chance a plutôt révélé son inconsistance : incapable du moindre geste autonome, il n’avait pas non plus la bonne oreillette pour les choses sérieuses et paradoxalement, le fait de se retrouver orphelin d’… Ouyahia sans qui, il comptait pour du beurre ne l’a pas forcément servi. Dur de comploter dans les conditions qui étaient les siennes, mais il a quand même rapidement pris la mesure des opérations. Croyant certainement que les quelques mouvements hostiles ou simplement inélégants, opportunément formulés à l’endroit de son chef allaient lui procurer légitimité et crédibilité pour lui succéder au RND mais surtout dans la cour des grands. Si les autres cadors du parti ont observé un silence strict et éloquent quand leur chef s’est retrouvé à El Harrach, c’est Chihab qui a été «au charbon» pour enfoncer l’ancien Premier ministre et le priver, ainsi, de toute sympathie partisane, histoire de lui porter le coup de grâce. C’est tout juste s’il n’avait pas dit qu’Ahmed Ouyahia n’a aucun lien politique et organique avec le RND ! Et de lorgner un double objectif : se positionner dans la suite et pourquoi pas, prévenir les casseroles qu’Ouyahia n’était tout de même pas le seul à traîner dans un parti qui n’a jamais été loin du coffre-fort de la rapine. Et ce qui était moins attendu est arrivé : c’est à Azzedine Mihoubi qui a n’a pas beaucoup participé aux guéguerres internes qu’à été confié l’intérim et c’est en loup solitaire qu’il a été poussé à «l’aventure» présidentielle avec quelques ténébreuses promesses de victoire acquise. Avec un parcours moins marqué que son illustre prédécesseur, il a vécu sa désillusion dans une apparente tranquillité. Du pain bénit pour les prétendants qui voient dans le passage de fait du scrutin l’ultime chance de régénération et dans la défaite de Mihoubi un échec personnel à fructifier. Comme le FLN, le RND, avec toujours Chihab à la manœuvre se paie donc une… crise interne par laquelle il compte se refaire une santé. Se profilent déjà les prochaines échéances que le clone du parti unique calcule peut-être très mal parce que tout n’est pas tributaire de ses contorsions refondatrices et des coups de sifflet qui ne viendront peut-être pas. Chihab et ses comparses en auront déjà une idée dès demain lors du conseil national extraordinaire où il ne se passera peut-être rien. Contrairement à ce que suggèrent les petites manœuvres qui ont déjà commencé, le RND et le FLN sont peut-être déjà morts ailleurs, et ce n’est pas dans leurs rendez-vous organiques qu’ils vont ressusciter.
S. L.

 

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