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Rubrique Constances

Taxi Driver, le chauffeur Yassir et le pigeon appelé le lapin

Hier, avec le jeune chauffeur de taxi Yassir, j’ai eu une longue discussion. Je ne sais pas pourquoi mais c’est sans doute parce qu’il fallait bien commencer par quelque chose, je lui ai demandé s’il avait vu Taxi Driver, le film. Non, il ne l’a pas vu mais il était intéressé par la mise… en route que je lui proposais. Soit dit en passant, je jure sur la tête de ma mère qu’il n’y a aucun jeu de mots prémédité en l’occurrence. La parenthèse fermée, s’il y en a une d’ouverte. Revenons quand même au «sujet» : en dépit de toute son attention, de son intérêt, de sa patience…, si vous voyez ce que je veux dire, ça se voyait bien que mon sympathique transporteur ne connaissait rien au cinoche. Quand on n’a jamais entendu parler de Robert de Niro, de Martin Scorsese et… plus grave, de Jodie Foster, on est forcément un peu désespérant mais dans notre vaste et beau pays, il y a toujours pire. Et quand on croit qu’on y est, on découvre qu’il y a «plus pire» encore, comme dirait l’autre. Après tout, Taxi Driver est sorti quand Salah Goudjil allait encore au cinéma, ce qui n’est datable qu’au carbone 14. Bien sûr, je n’allais tout de même pas l’expliquer à mon compagnon. Il m’écoutait certes avec une touchante courtoisie mais ça se voyait comme un nez rouge sur le visage du clown qu’il crevait d’envie de passer à autre chose. J’en ai donc profité pour lui raconter cette histoire, quasiment aussi lointaine que Taxi Driver mais présentait quand même un double avantage. Le premier est qu’elle ne mettait pas à l’épreuve ses connaissances, ni en matière de cinoche, ni dans un autre domaine. Le deuxième est qu’elle est peu drôle, du moins c’est ma prétention, ce qui allait détendre l’ambiance et pourquoi pas rendre plus agréable le reste du trajet qui promettait de durer, selon les indications du GPS, très fiables parce que mes très chers compatriotes n’y sont pour rien. Autre parenthèse fermée…, si vous voyez ce que je veux dire. L’histoire remonte donc à mes années lycée et elle m’est revenue parce que les sujets, qui ne sont souvent que des… prétextes pour entamer une discussion, sont souvent tirés par les cheveux et parfois cocasses jusqu’au ridicule. Dans notre classe au lycée, notre camarade Amar était tellement timide qu’il n’avait jamais parlé à une fille. On le poussait souvent à le faire et un jour, il a pris son courage à deux moins sans compter les épaules pour le faire. Dans la cour, il s’est dirigé vers Aldjia, une fille d’une grande ouverture qui ne pouvait donc pas le repousser. Le sujet, ou le prétexte ? Comme il y avait des pigeons dans la cour, Amar demande timidement à Aldjia comment on appelle un pigeon dans son village, pourtant collé au sien. Sa réponse : ah,oui, chez moi, le pigeon, on l’appelle le… lapin ! En kabyle dans le texte. J’étais très content de faire rire mon…taxi driver et il voulait en profiter pour passer à son sujet préféré : la Coupe du monde. Malheureusement pour lui, j’étais arrivé à destination au moment où il allait commencer. Il sentait qu’il n’avait pas beaucoup de temps, alors il m’a dit confusément que l’Arabie Saoudite a gagné l’Argentine, ce que je savais, qu’il allait supporter la Tunisie, ce que je ne savais pas et que le Brésil allait remporter le trophée, ce que je partage.
S. L.

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