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Rubrique Constances

Trop de soutiens, on veut des candidats !

Le premier cercle d’Abdelaziz Bouteflika ne doit pas être particulièrement réjoui par la pléthore de soutiens et d’appels à sa candidature. Si l’option du cinquième mandat se confirme, il va bien falloir passer à «autre chose». Parce que tel que les choses se présentent, ça va être difficile d’entourer le scrutin d’un minimum d’ingrédients, même formels, qui lui donneraient l’aspect d’une compétition où les apparences seraient sauves.
Et le minimum formel, c’est d’abord trouver des… candidats qui puissent tempérer un tant soit peu la certitude que tout est cousu de fil blanc. Mais ils ne vont quand même pas aller chercher ça là où c’est le plus facile, au RND ou au FLN en l’occurrence. Bien sûr, ils peuvent le faire en désespoir de cause mais ils ne vont pas aller jusque-là. D’abord parce que ce serait trop flagrant, ensuite parce qu’il va falloir, dans ce cas, piocher, non pas dans les états-majors mais à la périphérie des structures, ce qui accentuerait encore plus le folklore de l’entreprise. Dans les états-majors, il est un peu tard. Pourtant, on a bien essayé la manœuvre, avec l’idée de pousser discrètement Ouyahia vers une posture organique qui l’obligerait à voler de ses propres ailes, un peu comme on l’aurait fait avec Benflis. Mais Ouyahia est trop roublard pour tomber dans le panneau. Il a réussi à
tenir la baraque RND et le contexte ne manquait pas de turbulences pour en rajouter, au point de le virer de son poste de Premier ministre, ce qui aurait été envisagé à un certain moment. Mais si Ouyahia ne peut pas être soupçonné de velléité d’autonomie, il ne manque pas d’ambition, pour autant. Quand il rassérène à l’envi qu’il ne se présentera jamais contre Bouteflika, tout le monde ou presque aura compris : «Ça pourrait être moi à sa place.» Et jamais contexte ne lui a donné autant d’espoir que celui-là, l’éventualité que le Président renonce à une autre mandature n’étant quand même pas si invraisemblable que ça. Sinon, il faudra bien qu’il y ait des candidats. On a déjà trouvé Abdelaziz Bélaïd dans la «périphérie».
On va encore ergoter sur sa «jeunesse» et il présente l’avantage de n’avoir pas grillé toutes ses cartes en matière de liberté de mouvement, même si son parcours et l’illisibilité de son discours ne dupent personne. C’est Amara Benyounès qui se retrouve dans l’embarras, puisqu’on lui aurait «soufflé» l’idée de se porter candidat. Lui qui ne concevait sa «différence» que dans… l’attente de la candidature officielle de Bouteflika pour foncer dans le soutien, dont il a déjà livré toute l’étendue de sa disponibilité, le voilà promu à un rôle qu’il n’attendait manifestement pas. Alors il s’accroche à sa carte de quelqu’un qui attend de faire les choses dans les règles, inquiet quand même de devoir quitter le nid douillet de l’Alliance pour une perspective à risque. Sinon on tient déjà «l’islamiste» Makri, le «nationaliste» Bélaïd, peut-être bien la gauchiste Hanoune, en attendant Benyounès le «démocrate». On se prépare d’abord au scénario-certitude, on verra pour le vraisemblable.
S. L.

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