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Rubrique Constances

Zizou et l’Algérie décontractée

Sollicité pour donner un avis sportif sur la participation algérienne à la Coupe d’Afrique des Nations, Zinedine Zidane a surpris tout le monde en déclarant qu’il attendait de la sélection du pays de ses origines qu’elle fasse une bonne compétition pour honorer le peuple sorti dans la rue. Il a surpris d’abord parce que d’une manière générale, l’homme est d’un tempérament réservé et prudent, il ne s’exprime que dans la limite de ce qu’il fait et connaît le mieux, le football en l’occurrence. Ensuite parce qu’il sait très bien que sur la question du pays de ses parents, tout ce qu’il dit peut «être retenu contre lui» et il n’est pas homme à ouvrir des polémiques extrasportives dont les résultats peuvent toujours entamer son image d’icône du football mondial, jusque-là intacte même si elle a eu à traverser quelques turbulences d’où elle est sortie sans encombre. Parmi ces «épreuves», il y a eu cette visite en Algérie où tout a été programmé pour l’entraîner dans une… proximité avec le pouvoir politique qu’il n’a pas souhaitée, encore moins demandée. Tout le monde se souvient de son élan du cœur pour partager ses succès et sa notoriété  alors à son summum. Entraîné dans l’ «intimité» familiale des Bouteflika, il y a été avec sa courtoisie habituelle, avant de se rendre compte que les sollicitations au sommet de l’Etat algérien n’étaient peut-être pas si vertueuses que ça. Il n’y a pas eu grand monde pour surenchérir outre mesure sur ça parce que… c’est Zizou, mais il a dû se rendre compte a posteriori de la manœuvre et ce qu’elle aurait pu générer comme dégâts sur son image. Depuis, Zizou a appris à communiquer et gérer en professionnel tout ce qu’il entreprend publiquement. En mettant cette fois-ci un mot dans son propos qui va au-delà du foot, il sait ce que cela peut apporter à ses fans algériens et à lui-même. Ce n’était pas évident pour autant, il sait la « sensibilité» des siens, élevés dans le soupçon de tout ce qui vient de « là-bas», quand ce n’est pas carrément dans la paranoïa du «toute la planète nous veut du mal». Il sait que le pays de ses origines s’est décontracté dans la foulée d’un soulèvement qui est en train de révolutionner la vie des Algériens, leur mode de pensée, leurs réflexes et leurs rapports à l’autre. Enfin, si tant est qu’on considère Zidane comme un «autre». S’il sait que les Algériens sont toujours viscéralement attachés à l’indépendance de leur entreprise de changement, il sait aussi, et c’est nouveau, que les marques de sympathie et de solidarité qui lui viennent d’autres pans de la terre sont souvent sincères. Si le système a entretenu la suspicion sur ce plan, cela procède d’une volonté de maintenir le citoyen dans l’isolement et d’empêcher l’ouverture qui peut aider à sa chute, non pas par «l’ingérence» mais par l’échange et l’inspiration. L’Algérie se détend, c’est manifeste. Personne n’a osé dire à Zizou que c’est un… Français, vous vous rendez compte ?
S. L.         

 

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