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Financement pour faciliter l'accord international sur le changement climatique

Par Nadjib Drouiche
L’ampleur de l'impact environnemental du changement climatique est encore incertaine, alors que les preuves scientifiques récentes sont de plus en plus inquiétantes (Giec, 2018) et de nombreux gouvernements prennent des mesures décisives afin d'éviter des catastrophes : inondations, incendies et sécheresses.
La transition vers une économie à faible émission de carbone nécessite un large éventail d'instruments financiers et d'innovations qui auront des répercussions considérables sur les marchés, les entreprises et les investisseurs.
La finance joue donc un rôle de plus en plus accru et déterminant dans les négociations internationales sur le changement climatique. Cela s'explique, en grande partie, par la nécessité de disposer de ressources financières importantes pour atteindre les objectifs d'atténuation afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi pour l'adaptation, dans le but d'aider les communautés à s'adapter au changement climatique et à réduire les effets néfastes du changement climatique... Cependant, il y a aussi des raisons politiques.
Dans le cadre de l'accord de Copenhague de 2009, les pays développés se sont engagés à porter à 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 les financements publics et privés liés au climat destinés aux pays en développement (CCNUCC 2010).
Cet engagement était nécessaire pour surmonter l'impasse critique dans laquelle se trouvait la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Dans cette optique, une nouvelle institution financière, la Glasgow Financial Alliance for Net Zero (Gfanz), a été lancée en avril 2021 dans le contexte de la COP26 par l'envoyé spécial des Nations unies pour l'action climatique et les finances et la présidence de la COP26, en partenariat avec la campagne «Race to Zero» de la CCNUCC, afin de coordonner les efforts de tous les secteurs du système financier pour accélérer la transition vers une économie mondiale nette zéro.
Le Gfanz rassemble des alliances indépendantes et sectorielles pour relever les défis de la transition vers le zéro et met en relation la communauté financière avec la campagne «Race to Zero», les scientifiques et experts du climat et la société civile.
Cette alliance regroupe 450 établissements financiers et investisseurs de 45 pays représentant 40% des actifs financiers de la planète et 130 000 milliards de dollars d’actifs et s’engage à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Des institutions financières de premier plan ont déjà fait preuve d'une ambition et d'une action croissantes. Les plus grands propriétaires et gestionnaires d'actifs au monde, qui contrôlent plus de 37 000 milliards de dollars américains, ont rejoint la campagne «Race to Zero» des Nations unies (la plus grande coalition nette zéro au monde), représentant 509 villes, 23 régions, 2 162 entreprises, 127 des plus grands investisseurs et 571 universités.
Grâce à ces efforts, la Gfanz soutiendra les progrès de l'article 2.1c de l'Accord de Paris, facilitera les conversations avec le système financier au sens large et les experts de l'action climatique, le cas échéant, afin de soutenir les collaborations techniques des membres, d'établir des connexions et d'aider à débloquer le rôle crucial de l'infrastructure du système financier, et aidera à débloquer le rôle habilitant du secteur financier pour la transition de l'économie vers le net zéro : un engagement de 127 pays et plus. Gfanz rassemblera les alliances net zéro existantes dans un cadre holistique et cohérent en s'appuyant sur les coalitions et chantiers déjà existants plutôt qu'en les reproduisant.
La Gfanz est dirigée par un groupe de pilotage qui se réunit régulièrement depuis l’année 2021. Il rassemble des représentants de la haute direction, centrés sur l’alliance nette zéro, signataires de la Gfanz.
Le groupe définit les orientations, fournit un forum pour la coordination stratégique entre les leaders de la finance zéro sur les campagnes, les plans de travail et la manière de maximiser l'économie réelle et l'impact sur le monde réel, œuvre à catalyser la collaboration technique et suivra les progrès.
Sa création pourrait permettre à la COP27 de proposer des plans concrets en matière de réduction des émissions de carbone, en traduisant les importantes promesses de capitaux de la COP26, avec des investissements clairement définis. Parmi les objectifs que permettrait ce fonds d’atteindre serait, de prime à bord, de tenir la plus ancienne et la plus emblématique promesse des pays industrialisés de l'octroi de 100 milliards de dollars de financement climatique aux pays en voie de développement. Le fait que cet engagement n'ait pas été réalisé comme prévu en 2020 a été reconnu comme un abus de confiance lors de la COP26.
Le respect de cette promesse en 2022 contribuerait à restaurer la confiance dans les négociations climatiques et à définir les étapes à suivre pour atteindre les objectifs de zéro émission à court, moyen et long terme dans les 12 mois suivant l’adhésion des 450 pays membres du Gfanz.
La COP27 va attirer de nombreux investisseurs internationaux en Égypte — mais peut-on les convaincre de déployer davantage de leurs capitaux ? Elle sera un moment de vérité pour les promesses de financement du climat qui ont déjà été faites — et un moment pour prendre de nouveaux engagements qui répondent à la gravité des perspectives climatiques.
Il ne s'agit pas seulement d'accroître le financement du changement climatique, mais aussi, et c'est essentiel, d'améliorer le financement et de le rendre plus équitable afin d'éviter l'éco-blanchiment et de répondre aux impératifs de la justice climatique.
N. D. 

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