Par Nadjib Drouiche(*)
La gestion de l’eau est l'un des plus grands défis à la continuité et à la croissance des entreprises. Les entreprises de divers secteurs - de l'énergie à l'agriculture en passant par l’agroalimentaire ont besoin de l'eau dans toute leur chaîne de valeur. Ils investissent dans l'accès à l'approvisionnement en eau ainsi que dans l'amélioration de l'efficacité des infrastructures liés à la production et à la gestion de l'eau.
Les entreprises impliquées dans la production des eaux ont également un rôle essentiel à jouer pour garantir l'accès à l'eau à leurs clients et à la population. L'urgence supplémentaire vient de la pression croissante des consommateurs, des clients, des investisseurs et de la société civile pour que les entreprises puissent honorer leurs engagements. Cela comprend certainement la façon dont les entreprises gèrent l'eau.
La dure réalité est que l'eau est limitée, la demande augmente, est mal gouvernée, sous-évaluée et il n'y a pas d’alternatives. Environ quatre milliards de personnes dans le monde vivent dans des régions pauvres en eau et de stress hydrique. Près d'un milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable et près d'un million de décès par an sont dus à des maladies d'origine hydrique. Le Groupe des ressources en eau pour 2030 a prévu que d'ici 2030, le monde sera confronté à un écart de 40% entre l'offre et la demande d'eau si les affaires se poursuivent comme avant, y compris en ce qui concerne les politiques publiques et l'utilisation de la technologie.
L’introduction de solutions numériques comme l'intelligence artificielle (AI), l’internet des objets (IOT) et la télédétection. Ils auront un rôle de plus en plus important à jouer dans la lutte contre les risques liés à l'eau pour la continuité des activités et la croissance à travers les chaînes de valeur. Une leçon qui ressort de plus en plus clairement de la pandémie de Covid-19 est que les solutions analogiques de gestion de l'eau ne sont plus viables pour garantir des opérations durables et résilientes.
L'AI doit être à l'avant-garde pour résoudre les défis concernant la quantité et la qualité de l'eau. En changeant fondamentalement la façon dont le travail est effectué, les entreprises peuvent faire un grand pas en avant pour résoudre les défis liés à la gestion de l'eau dans leurs opérations. Par exemple, plusieurs entreprises agroalimentaires dans le monde utilisent des technologies d'AI pour gérer l'utilisation de l'eau afin de relever les défis complexes auxquels sont confrontées les ressources en eau.
L'adoption des technologies numériques de l'eau s'accélère désormais dans les secteurs industriels et des services publics de l'eau en réponse aux problèmes croissants de pénurie d'eau et de mauvaise qualité. La pandémie de Covid-19 rend cela encore plus urgent. Cela a conduit à une concentration croissante sur la continuité et la résilience des entreprises pour les secteurs industriels et des services publics. La digitalisation et la transformation dans les secteurs des services d'eau pour la consommation humaine ainsi que l’eau pour l’industrie ne suffiront pas à elles seules à résoudre les défis de l'eau. Les entreprises des secteurs public et privé doivent travailler ensemble pour adopter une culture de l'innovation et apprendre à faire évoluer les solutions technologiques numériques. Dans ce contexte, les technologies numériques de l'eau représentent un apport essentiel de la gestion de l'eau, et l'IA aura un rôle important dans la stratégie durable de l'eau.
N. D.
(*) Centre de Recherche en Technologie des Semi-Conducteurs pour l’Énergétique.
Coronavirus : eau potable et eaux usées en Algéri
L'épidémie de la maladie respiratoire, connue sous le nom de Covid-19 (Corona virus disease 2019), continue de se propager dans le monde entier. En Algérie celle-ci a commencé à se propager à partir du 25 février 2020, lorsqu'un ressortissant italien avait été testé positif pour le SARS-CoV-2, puis à partir du premier mars un foyer de contagion se forme dans la wilaya de Blida.
L’approvisionnement en eau potable, d'assainissement et d'hygiène (WASH) est essentiel pour protéger la santé humaine durant la propagation de cette maladie infectieuse, notamment le Covid-19. Cela contribue à prévenir la transmission interhumaine du virus Covid-19.
Dans de telles circonstances, en l'absence d'informations spécifiques aux coronavirus, la présence du coronavirus dans les eaux doit être connue afin de garantir la sécurité du personnel exploitant la qualité des eaux produites ou épurées.
Les connaissances scientifiques disponibles actuellement sur la présence du coronavirus dans les eaux montrent que le coronavirus a le potentiel de rester actif dans les environnements aquatiques pendant des heures ou des jours. Bon nombre de ces études ont également montré que les pratiques de désinfection de l'eau et des eaux usées comme celles de la désinfection au chlore couramment utilisée en Algérie protègent la santé publique.
Par ailleurs, d’après les études menées, il s’avère que l’effet des désinfectants est plus efficace sur le coronavirus que sur les bactéries, telles que E. Coli, espèce communément surveillée pour s’assurer de la salubrité de l’eau destinée à la consommation. Par conséquent, les processus standards de désinfection des eaux utilisées en Algérie sont considérés comme très efficaces pour inactiver le coronavirus avant qu'il n'entre dans l'environnement, avec une réduction de virus cible de 4 log (99,99%) ce qui devrait être efficace pour protéger le consommateur. Ces opérations ainsi que les doses de désinfectant à utiliser sont constamment surveillées par les laboratoires dépendant des services publics d’eau et d’assainissement (ADE, SEAAL, SEOR, SEACO, ONA...). La morphologie et la structure chimique du virus Covid-19 sont similaires à celles d'autres coronavirus de substitution humains pour lesquels il existe des données sur la survie dans l'environnement et sur l'efficacité des mesures d'inactivation par désinfection. Par ailleurs, en tant que virus enveloppé, le coronavirus peut être inactivé relativement facilement. Les indicateurs pathogènes, tels que E. Coli et coliformes fécaux, ont une résistance à la désinfection plus élevée que le coronavirus. De plus, les taux de survie des coronavirus dans les eaux usées et les eaux de surface diminueront certainement à mesure que la température de l'eau augmentera avec le début du printemps et de l'été.
Ceci dit, la vitalité fragile du coronavirus en milieu ouvert réduit la menace de contamination de l'eau brute, ce qui représente une garantie supplémentaire pour la qualité des eaux destinées à la consommation.
En outre, le secteur de l'eau en Algérie continue de suivre les directives de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui stipule que des mesures supplémentaires ne sont pas nécessaires car la désinfection en particulier, permet une inactivation rapide du virus Covid-19. D’autres mesures préventives peuvent être appliquées afin d’améliorer la sécurité de l’eau. Elles se résument à la protection de la source d'eau (souterraine ou de surface), traiter l'eau au point de collecte, de distribution, ou de la consommation, et veiller à ce que l'eau traitée chez les consommateurs soit stockée dans des conteneurs nettoyés et couverts.
Dans les zones rurales ou éloignées où une filière de traitement des eaux n’existe pas et où l’alimentation s’effectue à partir de forages, un certain nombre de technologies de traitement de l'eau domestique sont efficaces pour éliminer ou détruire les virus, y compris l'ébullition ou l'utilisation de techniques membranes hautement performantes, l'irradiation solaire et, dans le cas des eaux non turbides, l'irradiation UV et le chlore libre correctement dosé. Bien entendu le lavage régulier des mains et du visage est une forme efficace de lutte contre le coronavirus.
Cette idée est pratiquement proposée par tous les médecins.
N. D.
