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Rubrique Contribution

La souveraineté du peuple et l’exercice du pouvoir

Par Zoubir Zemzoum
Du temps de la monarchie absolue, les peuples, excédés par l’oppression et l’injustice des rois qui se sont imposés à eux, se sont soulevés et les ont combattus, non seulement pour leur arbitraire, mais aussi pour l’usurpation de leurs titres et de leurs fonctions, surtout lorsqu’ils ont compris que ces derniers  ne tiraient pas leur légitimité de droits prétendus divins, comme ils le prétendaient, mais qu’ils avaient conquis le pouvoir par la force du glaive, de l’intrigue et de l’argent, ou par la puissance des idées et du verbe. Quelle que soit la forme des régimes qu’ils ont engendrés, du plus despotique au plus libéral, elle ne reflétait pas l’expression unifiée de leur souveraineté.
Qu’il s’agisse des monarchies et des empires d’hier ou des républiques issues des révolutions de la bourgeoisie de 1789 ou des bolcheviks de 1917, les régimes politiques, bâtis sur l’usurpation de la souveraineté du peuple, la division de la société en classes idéologiquement antagonistes, ne pouvaient, en aucune manière, répondre, totalement, aux véritables aspirations des peuples. 
Un bref regard sur le développement historique de ces régimes et un simple bilan de leurs résultats matériel et immatériel nous renseigneraient mieux sur la finalité dramatique de l’un et l’essoufflement et la déconfiture de l’autre.
La montée des mouvements souverainistes, en ce début du XXIe siècle, dans les pays du Nord comme dans ceux du Sud, attestent des échecs de ces expériences de démocratie politique et de démocratie sociale. 
Cette montée du souverainisme est l’expression véritable  de la prise de conscience des peuples de la nécessité de récupérer leur souveraineté une et indivisible, seul moyen qui leur reste pour mettre un terme à de tels régimes basés sur la division de la société en classes idéologiques antagonistes, pour bâtir sur leurs vestiges la nouvelle république qui émanera du souverainisme sociétaliste dont se réclament, actuellement, tous les mouvements contestataires et revendicatifs des sociétés. Une république dont le système politique, le modèle de développement économique et social et la trajectoire sociétale répondent aux attentes et aux aspirations de la société. Une société qui, à partir de cette nouvelle conquête républicaine et l’institution du nouvel ordre national qui en est sous-jacent, se battra, désormais, pour l’instauration d’un nouvel ordre mondial, prolongement logique du nouvel ordre national qu’elle aura parachevé. 
Si par le passé, le peuple n’avait pas  pris conscience de l’importance du pouvoir que lui confère cette souveraineté, c’est parce qu’il n’a pas su trouver, entre autres aléas, la meilleure manière de l’exercer. Devant les difficultés rencontrées pour assumer cette responsabilité il avait préféré céder cette mission, après la Révolution de 1789, à la bourgeoisie, avant-garde de sa révolution contre la monarchie, et aux communistes, en 1917, qui ont dirigé sa Révolution  contre les tsars de Russie. Trahi par ces formations politiques, représentatives d’idéologies antagonistes qui ont confisqué et morcelé sa souveraineté, le peuple a fini par tirer les enseignements de ces expériences dont il garde de mauvais souvenirs.
Conscient, aujourd’hui, des conséquences de cette ignorance et faiblesse à la fois, sur l’affirmation et l’exercice de son pouvoir, il a décidé de militer, de nouveau, pour la reconquête de sa souveraineté, une et indivisible, pour instaurer le régime républicain auquel il a toujours aspiré. 
Aujourd’hui, indépendamment du temps écoulé et des expériences vécues, il sera de nouveau confronté, après l’instauration de la nouvelle république, aux mêmes problèmes de gouvernance. Pour résoudre cette équation, il doit, impérativement, trouver la réponse idoine aux deux exigences sous-tendues par l’institution de ce nouveau régime républicain. 
La première concerne l’unicité de la souveraineté du peuple et la meilleure manière de la protéger contre les contrecoups des luttes idéologiques et politiques, contre les rivalités religieuses, ethniques et régionalistes qui ont participé, par le passé, à sa fragmentation et, de ce fait, à l’affaiblissement de son pouvoir décisionnel, voire à la confiscation pure et simple de sa souveraineté. 
La seconde est celle relative à la forme de pouvoir recherchée qui garantisse, au peuple, son exercice réel et son contrôle, ainsi qu’à l’adaptation des modes organisationnel et fonctionnel des institutions de la nouvelle république aux exigences de la volonté de participer effectivement, individuellement et collectivement des citoyens à la prise des décisions concernant le devenir collectif de la société.
Pour surmonter tous ces obstacles, il ne lui reste qu’une alternative : s’émanciper des antagonismes idéologiques et politiques d’hier. Pour ce faire, il devrait  opter pour un mode d’organisation démocratique de la société qui puisse permettre au peuple de protéger l’unité de sa souveraineté des tentatives de sa fragmentation, sous la pression des luttes idéologiques imposées par le multipartisme, et au citoyen, débarrassé des influences malsaines des luttes partisanes, de dialoguer sereinement avec ses concitoyens et de conjuguer les efforts de tous pour œuvrer à la solution de tous les problèmes qui se posent à la fois au citoyen, individuellement, et à la société, collectivement. 
Voilà, à notre avis, le débat prioritaire que l’avant-garde de ce mouvement révolutionnaire devrait engager immédiatement. Et ce n’est qu’à l’issue de ce débat et les conclusions qui en seront dégagées qu’il lui sera possible de formuler le projet de société répondant aux  aspirations matérielles et immatérielles de toute la société, d’énoncer, dans la loi fondamentale, les modalités d’application, aux plans institutionnel, organisationnel et fonctionnel, des lois qui vont régir le système politique et définir les grandes orientations du modèle de développement économique du pays.  
Z. Z.

 

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