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Rubrique Contribution

L’Algérie a-t-elle une politique énergétique ?

Par Belkacem Meziane, ingénieur polytechnicien
Les propos tenus par le ministre de l’Energie, M. Ould Kaddour, lors d’une conférence sur la transition énergétique et la diversification économique de l’Algérie, organisée par le Conseil de la nation, sont inquiétants à plus d’un titre. Il affirme avec certitude et conviction que notre dépendance aux hydrocarbures est encore là pour une bonne période dont il ne précise pas la durée. Il affirme aussi que nous irons certainement vers l’exploitation du gaz de schiste aujourd’hui, demain ou après-demain, d’une façon intelligente, programmée et planifiée, sans pour autant préciser l’horizon temporel vers lequel il lève les yeux pendant qu’il prononce cette sentence lourde. Et enfin, il informe que l’Algérie «souhaite» investir dans le solaire, mais cela nécessite beaucoup d’argent qu’il aimerait savoir où le trouver.

La messe est dite !!!
Ainsi donc, l’Algérie continuera à avancer tête baissée et à explorer éternellement ses gisements souterrains riches en pétrole, en gaz et en schiste pour les extraire, les transporter et les vendre en l’état sur les grandes places du monde pour subvenir à ses besoins primaires : manger, se vêtir, se soigner… Ainsi donc, nous continuerons à nous interdire de lever les yeux vers le ciel pour exploiter cette énergie intarissable qui nous descend du ciel et qui a pour nom : l’énergie solaire.
Ainsi donc, le Fonds national pour la maîtrise de l’énergie, institué depuis l’année 2000, le Fonds national pour les énergies renouvelables et la cogénération, le Programme national de développement des énergies renouvelables (2015-2030) et toute la batterie de dispositifs législatifs et réglementaires institués et mis en branle ne serviront qu’à garnir nos flamboyantes bibliothèques ou, à défaut, être mis au-devant de la scène lors des grands rendez-vous planétaires, type COP21.
L’Algérie, plus que jamais, a besoin d’une véritable politique énergétique réfléchie, chiffrée, détaillée, accompagnée et concrétisée. Le défi énergétique conjugué à la préservation et la protection de l’environnement est un défi mondial auquel nous devons sérieusement penser.
L’Algérie a d’ailleurs été de la partie et a toujours ratifié les textes qui en sont sortis. L’utilisation de l’énergie solaire dans notre pays doit être démocratisée. Les médias lourds du pays doivent être mis à contribution pour que cette forme d’énergie soit une réalité pour nos concitoyens sur tout le territoire national. Chaque KWH puisé des rayons solaires qui nous descendent gracieusement et généreusement du ciel est équivalent à quelques mètres cubes de gaz économisés pour les générations futures et à quelques milliers de dollars versés dans notre tirelire nationale.
Notre modèle de consommation d’énergie a besoin d’être mûrement réfléchi et préparé pour une véritable transition énergétique. Les millions de lampes d’éclairage public qui illuminent nos villes et nos villages peuvent être basculées vers l’énergie solaire. Des GWH équivalents à des centrales électriques peuvent être récupérés et économisés. Des milliards de mètres cubes de gaz peuvent donc être économisés.
Tous les espaces collectifs de nos cités, de nos bâtiments et de notre habitat collectif, y compris nos cages d’escalier, peuvent être éclairés grâce aux rayons solaires qui ne demandent qu’à être prolongés pour la nuit grâce aux équipements photovoltaïques. Les initiatives publiques et privées allant dans le sens de la production, de l’installation et de la généralisation de ces équipements solaires ont besoin d’être accompagnées avec toute l’attention qui leur sied. D’ailleurs un Conseil des ministres a consacré en 2017 les énergies renouvelables comme une priorité nationale.
Des compétences universitaires et scientifiques sont disponibles et peuvent être mises à disposition et à contribution pour que l’énergie solaire soit au cœur des préoccupations des responsables et des élus à tous les niveaux. Le produit national constituant la chaîne de production de l’énergie solaire à partir du rayon lumineux jusqu’à l’utilisation finale doit être mis en avant, amélioré et encouragé. Une industrie des équipements solaires émergera alors des différentes régions du pays.
Sous d’autres cieux beaucoup moins ensoleillés que le nôtre, des échéances sont arrêtées pour réduire l’énergie puisée à partir des matières fossiles polluantes et les basculer vers d’autres sources plus propres, disponibles dans l’environnement immédiat. Pendant que nous, qui disposons de contrées les plus arrosées par le soleil dans le monde, nous continuons à baisser nos têtes et à scruter nos sous-sols sahariens.
B. M.
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