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Rubrique Contribution

L’Algérie, élue à l’Irena, pleinement engagée pour la réussite de la COP 26

Par Pr Chems Eddine Chitour(*)
«Quand les visages pâles auront coupé le dernier arbre, pollué le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson. Alors, ils s'apercevront que l'argent ne se mange pas.»  

(Sitting Bull, chef indien sioux)
 
C’est un fait, le climat change et la responsabilité de l’homme est affirmée. Nous avons perdu du temps du fait que les climato-sceptiques ont nié la part anthropique de ce réchauffement climatique qui fait que nous avons dépassé les 400 ppm de CO2. Que nous sommes à plus de 5 tonnes de CO2/hab. Certes on peut invoqué la rotation de la Terre qui se rapproche du Soleil selon la fameuse théorie de Milankovitch, élaborée en 1941… La responsabilité anthropique est reconnue. Que faire ? Continuer à ne rien faire et attendre le chaos promis par le GIEC si on ne fait rien hic et nunc, ici, sans délai ! Nous allons sur une trajectoire de 3°C, voire un dérapage qui va amener les 6°C à la fin du siècle. 
Cette prise de conscience a démarré depuis le Sommet de la Terre de Rio. Il y eut ensuite le protocole de Kyoto et les atermoiements de grands pollueurs qui portent une responsabilité dans les perturbations climatiques actuelles. Nous eûmes droit à 25 COP toutes aussi généreuses les unes que les autres au niveau des intentions. Notamment la COP 21 présentée comme la Solution ! Hélas, la pollution n’a pas 
été freinée. C’est un mouvement global. À l’époque, la convention cadre sur les changements climatiques avait estimé qu'il est possible de réduire de 10 à 19 Gt CO2eq les émissions de GES d'ici 2020. La planète a déjà gagné au moins +1 °C depuis l’ère préindustrielle entraînant déjà une multiplication des événements météo extrêmes. Pour respecter l’objectif idéal de l’accord de Paris, il faudrait réduire les émissions de CO2 de 7,6% par an chaque année entre 2020 et 2030, selon l’ONU.

Pourquoi compter les réserves si on doit les laisser dans le sous-sol ?
Les réserves mondiales prouvées d'énergie non renouvelable pouvaient être estimées en 2019, selon BP et WNA, à 1 187 milliards de tonnes d'équivalent pétrole (tep), 50 ans pour le pétrole et pour le gaz naturel, 132 ans pour le charbon, 128 ans pour l'uranium avec les techniques actuelles. 
Déclamé  ainsi, nous nous projetons dans un futur toujours «fossile» alors que le feu est dans la maison Algérie. Selon l'AIE, les engagements individuels des pays à la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques (COP21) sont largement insuffisants. Nous avons donc une vision bicéphale de l’énergie. Il y a ceux qui foncent dans le brouillard du développement du fossile regroupés pendant près d’un demi-siècle autour de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dont l’objectif premier est de contrer l’Opep. Et il y a les autres autour de l’Irena (Agence internationale des énergies renouvelables) qui peine à convaincre. En effet, il n’y pas encore longtemps, dans les bilans énergétiques à 2030, la part du renouvelable ne serait dans le meilleur des cas que de 20% ! C’est à décourager tous ceux qui croient en l’apport du renouvelable dans la solution à l’atténuation des changements climatiques.

La dernière annonce de l’AIE : ne plus investir dans les énergies fossiles 
Un coup d’éclair dans un ciel serein que cette annonce ! Dans un rapport récemment publié par l’AIE, «aucune exploitation de nouveaux gisements de pétrole et de gaz» ne devrait être effectuée (…). En effet, pour l’organisation, il est vital de limiter l’augmentation des températures moyennes mondiales à 1,5 °C, car il s’agit du seuil critique à atteindre si l’on veut éviter un changement climatique désastreux. (…) L’AIE a proposé une nouvelle feuille de route pour montrer les actions prioritaires qui pourraient avoir un impact significatif sur les émissions mondiales nettes de carbone d’ici les 29 prochaines années. De même, les dépenses consacrées à de nouveaux projets pétroliers et gaziers devront cesser dans les plus brefs délais, bien que les investissements dans les gisements existants puissent se poursuivre et aucune nouvelle centrale électrique de charbon ne devrait être construite si elle n’est pas dotée d’une technologie permettant de capter ses émissions. L’AIE a également ajouté dans ses recommandations que les ventes de voitures neuves équipées de moteurs à combustion interne devraient cesser d’ici 2035 afin que la part des véhicules électriques dans le parc mondial passe de 5% à 60% en 2030. C’est peut-être un début de solution et que la COP26 aura à concrétiser avec une meilleure visibilité.(1) 

Les objectifs de neutralité carbone révolutionnent les investissements
Les principales économies ont renforcé leurs engagements en faveur de la décarbonisation lors d’un sommet virtuel sur le climat. La transition vers une économie neutre en carbone offre des opportunités sans précédent pour les investisseurs. Lors de la conférence virtuelle sur le climat organisée par les États-Unis, les plus grands pollueurs de la planète se sont engagés à réduire encore davantage leurs émissions de gaz à effet de serre en vue de parvenir à une économie à zéro émission nette de carbone. Les États-Unis se sont effectivement engagés à réduire leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 50% à 52% d’ici à 2030, sur la base des niveaux de 2005. D’autres pays ont aussi revu leurs objectifs à la hausse. Le Premier ministre japonais déclare que son pays réduira ses émissions de 46% d’ici à 2030, et le Canada a porté son objectif de réduction de 40% à 45% d’ici à 2030. La Chine vise la neutralité carbone d’ici à 2060. L’administration Biden prévoit de multiplier par cinq son réseau de bornes de recharge.(2) 

L’Europe et la neutralité carbone en 2050 : le green deal
Le changement climatique et la dégradation de l’environnement constituent une menace existentielle pour l’Europe et le reste du monde. Pour y faire face, l’Europe a besoin d’une nouvelle stratégie de croissance qui transforme l’Union en une économie moderne, compétitive et efficace dans l’utilisation des ressources, dont les émissions nettes de gaz à effet de serre seront devenues nulles en 2050, où la croissance sera dissociée de l’utilisation des ressources, où personne ni aucun endroit ne seront laissés de côté. Le pacte vert (green deal) pour l’Europe est la feuille de route ayant pour objectif de rendre l’économie de l’UE durable. Avec déjà 50% de l’énergie consommée en 2030 qui serait d’origine renouvelable.(3) 
L'Allemagne va plus loin. Elle veut atteindre la neutralité carbone en 2045 déjà. Elle prévoit désormais de réduire de 65% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport à 1990, contre 55% auparavant. L'objectif est d'atteindre ensuite 88% d'ici 2040, puis la neutralité carbone en 2045, cinq ans plus tôt que prévu. «Avec cette loi, nous créons plus de justice intergénérationnelle, plus de sécurité en termes de planification et une protection climatique déterminée qui n'étouffe pas l'économie», a assuré la ministre de l'Environnement social-démocrate Svenja Schulze. 

La COP 26 : le nouvel espoir pour sauver la Terre 
Six ans après la signature de l’accord de Paris, les résultats ne sont pas au rendez-vous. En signant l’Accord de Paris, en 2015, 197 pays se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement de la planète à 2°C, voire 1,5 par rapport aux niveaux préindustriels d’ici la fin du XXIe siècle. Pourtant, ces dernières années, les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) n’ont cessé de croître pour atteindre 37,1 milliards de tonnes en 2018. Une augmentation de 2,7% sur un an. En fait, il y a eu un glissement : les pays signataires de l’Accord de Paris sont passés d’une logique de départ reposant sur «ce qui devrait être fait» à une logique actuelle reposant sur «ce que les pays sont concrètement prêts à faire».(4)
La COP26 se tient cette année en Écosse et les attentes à l'égard de cet événement sont élevées. La COP26 sera la 26e réunion de ce type depuis l'entrée en vigueur du traité, le 21 mars 1994. Cette année, elle se tiendra dans la plus grande ville d'Écosse, Glasgow, du 1er au 12 novembre. Écoutons ce que disent les organisateurs : «La COP26 sera le premier sommet au cours duquel nous examinerons les progrès accomplis —ou non — depuis la signature de l'Accord de Paris sur le climat en 2015. Cet accord, également connu sous le nom d'Accord de Paris, est en fait le plan tactique de l'humanité pour éviter une catastrophe climatique. Il reconnaît que si le réchauffement de la planète continue à dépasser 1,5 °C par rapport aux températures de l'ère préindustrielle, bon nombre des changements subis par la planète seront irréversibles. Ainsi, lors de la conférence de Paris — COP21 — des objectifs-clés ont été fixés pour nous tous afin d'éviter que le changement climatique ait des conséquences catastrophiques. Tous les signataires se sont engagés à : réduire les gaz à effet de serre ; stimuler la production d'énergie renouvelable ; maintenir l'augmentation de la température mondiale ‘’bien en dessous’’ de 2°C et viser à la limiter à 1,5°C, et engager des milliards de dollars pour aider les pays les plus pauvres à faire face aux conséquences du changement climatique. Il a également été convenu à l'époque que, tous les cinq ans, un examen des progrès accomplis serait effectué. La première devait avoir lieu en 2020 lors de la COP26, mais en raison de la pandémie, elle a dû être reportée à 2021.»(5)
La pandémie a mis un énorme bâton dans les roues, notamment en retardant d'un an la tenue du sommet. Mais d'un autre côté, la Covid nous a offert une occasion sans précédent de repenser la reprise économique post-pandémie. D'ores et déjà, le Président Joe Biden a fait des politiques respectueuses du climat la priorité absolue de son plan de relance de l'économie américaine. À la COP26, les autres décideurs du monde devront fixer de nouveaux objectifs à long terme pour lutter contre le changement climatique — et ces objectifs devraient être ambitieux et audacieux.(5)

Quels sont les objectifs de la COP26 ? 
Tout d'abord, il y avait de nombreuses questions non résolues lors du sommet précédent — COP25, à Madrid. Cela n'a pas pu aider les pays à trouver un accord sur des questions cruciales et très controversées, comme l'aide financière aux pays en développement et l'indemnisation des pays vulnérables pour les pertes économiques subies en raison du changement climatique.
Un autre point d'achoppement concernera probablement la meilleure façon de gérer un système de marchés du carbone et de crédits carbone. Il s'agit d'un mécanisme qui permettrait aux pollueurs de payer pour leurs émissions et à ceux dont l'économie est plus verte de vendre des «crédits carbone». Cela semble équitable, non ? Mais imaginez que les pays riches se contentent de payer pour un «permis de polluer» au lieu de mettre en place un véritable changement ? La priorité absolue sera d'obtenir des pays qu'ils s'engagent à atteindre des émissions nettes nulles d'ici le milieu du siècle, avec des réductions de carbone plus agressives et plus rapides d'ici 2030. Les solutions dites «fondées sur la nature» feront également l'objet de discussions. Il s'agit d'utiliser la nature elle-même pour résoudre certains des problèmes climatiques, comme l'absorption du carbone ou la plantation d'arbustes et d'arbres pour se protéger des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations ou les tempêtes de sable.(5)

La «dette morale» des pays industrialisés envers les pays du Sud 
Sait-on que 48 pays d’Afrique ont émis moins de 1% des émissions mondiales de CO2 depuis 1751? Selon une infographie du site internet Our world in data, entre 1751 et 2017, le monde a émis plus de 1 400 milliards de tonnes de CO2. Les États-Unis ont émis plus de CO2 que tout autre pays à ce jour : à environ 400 milliards de tonnes depuis 1751, ils sont responsables de 25% des émissions historiques. C’est deux fois plus que la Chine. 

Les 28 pays de l’Union européenne (UE-28) — regroupés ici car ils négocient et fixent ensemble des objectifs — sont également des contributeurs historiques importants à la hauteur de 22% ; 48 autres nations d’Afrique sub-saharienne, qui comptent un milliard de personnes aujourd’hui, n’ont émis au total que 0,55% des émissions CO2 cumulées depuis 1751.(6)

La taxe carbone de l'UE, une guerre aux pays faibles
Comment, dans ces conditions, comprendre que l’Union européenne, en partie responsable de la situation de détresse climatique de l’Afrique, pense à taxer tout ce qui rentre en fonction des émissions de CO2 ? Pour Muhammed Magassy, la taxe carbone européenne, le mécanisme d'ajustement à la frontière carbone (CBAM), vise à cibler les produits ayant une empreinte carbone significative. Malheureusement, la mise en œuvre de cette taxe aurait pour effet de punir les pays en développement, voire de les conduire à des pratiques néfastes pour l'environnement. Le projet de loi sur l'environnement du Royaume-Uni fournit un exemple de la manière dont le monde développé pourrait travailler avec le monde en développement — au lieu de le pénaliser. Il stipule que les industries britanniques prouvent que les produits importés sont produits conformément aux lois du pays d’origine. Nous, les pays du Sud, ne sommes pas le problème, après tout. Nous faisons partie de la solution.(7) 

Qu'attend l'Afrique du Sommet de l'ONU sur le climat ?
Comme l’écrit Kahofi Jischvi, «pour les pays africains, la question n'est pas de savoir comment réduire les émissions de carbone, mais comment faire face aux effets dévastateurs du changement climatique. L'Afrique représente moins de 4% du total mondial des émissions de carbone, mais le continent est le plus vulnérable en termes d'impact du changement climatique, selon l'ONU. Alors que la plupart des pays du monde s'efforcent de réduire considérablement leur empreinte carbone, en Afrique, le débat est différent. Il s'agit plutôt de trouver des moyens de faire face au nombre croissant de catastrophes liées au climat et de parvenir à un développement économique avec un minimum d'émissions de carbone. Une étude de l'ONU a estimé que l'Afrique subsaharienne aurait à elle seule besoin d'un financement d'environ 50 milliards de dollars US par an pour l'adaptation au changement climatique d'ici 2050. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) — un organisme représentant 36 des pays les plus développés du monde — a toutefois déclaré l'année dernière que le financement public du climat des pays développés aux pays en développement était passé de 37,9 milliards $ en 2013 à 54,5 milliards $ en 2017. Et pourtant, il n’y a pas d’effet palpable du fait qu’il n’y a pas de pause dans les dégâts dus aux agressions climatiques».(8)

L'Afrique déjà touchée par le changement climatique
La nécessité pour l'Afrique de s'adapter aux phénomènes météorologiques extrêmes, dont beaucoup sont liés aux impacts du changement climatique, devient de plus en plus urgente, selon les experts. Ils citent des exemples récents de cyclones, d'inondations et de graves sécheresses. «La santé, les moyens d'existence et la sécurité alimentaire des populations africaines ont été affectés par le changement climatique», a déclaré le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat il y a cinq ans environ. Plus d'une demi-décennie depuis la publication du rapport, les climatologues affirment que les effets se sont intensifiés et sont devenus plus fréquents. «Aucun continent ne sera frappé aussi durement par les effets du changement climatique que l'Afrique», a déclaré le Programme des Nations Unies pour l'environnement dans un rapport. «Compte tenu de sa position géographique, le continent sera particulièrement vulnérable en raison de sa capacité d'adaptation considérablement limitée et exacerbée par la pauvreté généralisée.»(9)
«Déjà la COP 25. Les militants en Afrique ont fait pression pour obtenir un financement afin d'atténuer l'impact du changement climatique. Une analyse de l'OCDE a montré que sur l'ensemble du financement climatique mobilisé par les pays riches, moins de 20% ont été consacrés à des projets d'adaptation en 2017. Une autre étude de l'Institut international pour l'environnement et le développement, basé à Londres, estime que moins de 10% des 17 milliards de dollars de financement international pour le climat ont été engagés pour des activités au niveau local entre 2013 et 2016. 
La principale raison pour laquelle l'Afrique n'obtient pas de financement adéquat pour l'adaptation au changement climatique est que la plupart des organisations internationales de financement ne voient pas la possibilité d'un financement bancaire car il n'y a pas de profit à court terme», a déclaré Colin McQuistan de Practical Action, une ONG aidant plusieurs pays africains dans l'adaptation aux changements climatiques. «L'Afrique est encore en grande partie une économie agricole et il s'agit principalement de petits agriculteurs... ce qui signifie que les organismes internationaux de financement de la lutte contre le changement climatique devront traiter avec ces agriculteurs individuellement, ce qui entraînera des coûts administratifs énormes.»(9) 
«Les villes des régions tropicales connaîtront des changements de température moyenne moins importants, mais elles seront confrontées à des événements climatiques plus extrêmes, tels que des pluies abondantes et de graves sécheresses.» «Pour moi, ce qui est fondamental dans cette étude, c'est que 100 villes proches de l'Équateur connaîtront un climat sans précédent dans l'histoire de l'humanité», a déclaré à la BBC News Mundo James Dyke, maître de conférences à l'Exeter University du Royaume-Uni. «Cela soulève la question de savoir s'il sera possible de vivre dans ces villes. Nous pourrions faire face à un scénario de déplacements massifs et de migrations. L'étude, publiée dans la revue PLOS One, est la première analyse mondiale de la façon dont le changement climatique peut modifier les conditions dans les grandes villes du monde. Le professeur Richard Betts, du Met Office du Royaume-Uni, qui n'a pas participé à l'étude, déclare que la recherche «contribue à placer le changement climatique dans le contexte de l'expérience humaine. Plus important encore, elle montre que de nombreux endroits connaîtront des climats entièrement nouveaux, qui sont en dehors de l'expérience humaine actuelle».(9)

La contribution de l’Algérie à la lutte contre les changements climatiques
L’Algérie est déterminée à apporter sa contribution à la mise en œuvre de la stratégie des Nations Unies pour la lutte contre les changements climatiques. Elle a élaboré le «livre blanc» sur l'impact des changements climatiques en Algérie, ainsi que les efforts que fait le pays pour en atténuer leurs effets néfastes. De plus, elle entend participer avec détermination aux travaux de l’Irena, notamment au sein du conseil et de ses organes subsidiaires, dans lesquels elle œuvrera à faire avancer les actions en faveur de la promotion et le développement des énergies renouvelables dans les pays en développement.
Ses efforts ont été appréciés. L'Algérie a été élue à des organes-clefs de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), à l’issue des travaux de la 21e réunion du conseil de cette organisation inter-gouvernementale les 25 et 26 mai. Ainsi,  «l’Algérie a successivement été élue membre, puis vice-présidente de la Commission du programme et de la stratégie (CSP), aux côtés des États-Unis, élus à la présidence de cet organe, composé de dix États membres et qui a pour mission notamment d’examiner la mise en œuvre du programme de travail, la formulation du projet de programme de travail et plans stratégiques, en vue de présenter ses recommandations à ce sujet au Conseil». L’Algérie a été élue aussi comme membre du Comité consultatif sur l'éthique pour un mandat de deux ans, au même titre que les Émirats arabes unis et l’Allemagne. Cet organe est composé de trois États membres chargés d’aider à la mise en œuvre de la politique sur l'éthique et les conflits d'intérêts de l’Irena. Notre délégation, composée de hauts représentants des ministères des Affaires étrangères, de la Transition énergétique et de l’Énergie, conduite par l'ambassadeur d'Algérie aux Émirats arabes unis,  a réitéré «l'engagement fort de l’Algérie aux efforts mondiaux dans le domaine du déploiement des énergies renouvelables et de la lutte contre les changements climatiques.(10)
Dans le même ordre, l’Algérie compte déployer au moins 1 000 MW /an en solaire éolien mais compte parallèlement développer son Plan Hydrogène Vert pour l’après 2030 en développant le Plan solaire, le dessalement de l’eau de mer et la mise en place d’électrolyseur pour être à terme un pourvoyeur des pays européens qui l’aideront à mettre en place le Plan Hydrogène Vert. Cet hydrogène pourrait remplacer le gaz naturel qui sera laissé aux générations futures. Pour la mise en place de ce ‘plan Marshall’ qui est une rupture d’avec la rente pétrolière et gazière, il faudra former des milliers d’ingénieurs et des dizaines de milliers de techniciens. La mise en place de l’Institut de la transition énergétique renouvelable (ITEER) à Sidi Abdallah est un premier jalon dans la formation de l’élite. 

Il n’y a pas de temps à perdre pour éviter la sixième extinction 
C’est par ces mots que deux hommes politiques de l’Union européenne décrivent le danger et les moyens de le contrer : «En s'attaquant au changement climatique et à la perte de biodiversité, tout le monde sera mieux loti, grâce à de meilleurs emplois, à un air et une eau plus propres, à moins de pandémies et à une santé et un bien-être améliorés. Mais, comme pour toute transition à grande échelle, les changements à venir en bouleverseront certains et profiteront à d'autres, créant des tensions à l'intérieur et entre les pays. Il n'y a pas de temps à perdre. 
Un changement climatique incontrôlé — avec ses sécheresses dévastatrices, ses famines, ses inondations et ses bouleversements massifs — alimenterait de nouvelles vagues de migration et augmenterait considérablement la fréquence et l'intensité des conflits sur l'eau, les terres arables et les ressources naturelles.»(11)
«Dans le même temps, cependant, la transition verte elle-même nécessitera des matières premières rares, dont certaines sont concentrées dans des pays qui ont déjà montré une volonté d'utiliser les ressources naturelles comme outils de politique étrangère. Améliorer l’accès à l’eau, aux soins et à une éducation de qualité, protéger la biodiversité ou combattre le dérèglement climatique : voilà autant d’objectifs essentiels à la fois pour les populations des pays en développement et la stabilité internationale. Sans aller jusqu’a parler de la dette coloniale, le fonds pour le climat censé compenser les agressions climatiques les plus criardes. L’Aide publique au développement (APD) permet de réorienter l’économie de certains pays vers les objectifs de développement durable, c’est-à-dire vers un monde plus juste, écologique et égalitaire. Cette réorientation a un coût, comme toute action publique, mais apporte à moyen et long terme d’importants bénéfices.»(11)

Conclusion
Le changement climatique est une réalité. Les pays industrialisés, malgré quelques efforts, continuent toujours à polluer. Tout se passe comme si la COP 21 qu’on avait paré de toutes les vertus allait résoudre le problème  par une discipline de chacun. Résultat des courses : près de 4 milliards de tonnes de CO2 en plus. Les atermoiements des pays riches pollueurs qui renvoient les Africains à des financiers sans état d’âme qui veulent faire des affaires sur le dos des détresses africaines morales. Pire encore, l’Europe qui s’intronise détentrice de la norme décide la neutralité carbone (green deal en 2050) et compte taxer tout ce qui rentre à partir de 2030 en terme d’empreinte carbone, refusant de fait tout ce qui vient de l’Afrique qui peine d’abord à produire avant d’arriver à produire «vert». 
La COP 26, forte de la nouvelle donne, est un espoir pour les Africains, «les damnés de la Terre» impactés durement et sans réplique contre les méfaits des changements climatiques, qui ne sont pour rien dans les 1 400 milliards de tonnes de CO2, qui aspirent à une justice écologique, une justice énergétique ou ne serait-ce qu’on appliquant les 17 recommandations du millénaire proposées par les nations Unies. L’Algérie est prête à faire son devoir pour la réussite de la COP 26 qui est, à bien des égards, l’un des derniers espoirs pour sauver la planète.
C. E. C.
(*) École Polytechnique Alger. 

1.https://www.agenceecofin.com/hydrocarbures/1805-88326-l-aie-preconise-l-arret-immediat-de-toute-activite-d-exploitation-d-energies-fossiles-pour-preserver-le-climat
2. Stéphane Monier, Lombard Odierhttps://www.allnews.ch/content/points-de-vue/les-objectifs-de-neutralit%C3%A9-carbone-r%C3%A9volutionnent-les-investissements28 04 21 
3. https: //ec. europa. eu/info/strategy/priorities-2019-2024/european-green-deal_fr
4.ClaudiaCohenhttps://www.lefigaro.fr/conjoncture/accord-de-paris-pourquoi-les-pays-ne-sont-pas-a-la-hauteur-de-leurs-engagements-20190419
5. https://www.bbc.com/afrique/monde-56747678#: ~:text =r%C3%A9duire%20les%20gaz%20%C3%A0%20effet,aux%20cons%C3%A9quences%20du%20changement%20climatique
6.https://reporterre.net/48-pays-d-Afrique-ont-emis-moins-de-1-des-emissions-mondiales-de-CO2-depuis-1751
7.MuhammedMagassy.https://www.euractiv.com/section/energy-environment/opinion/the-eu-carbon-tax-could-create-a-new-era-of-trade-wars/
8.KahofiJischviSUY10décembre2019https://www.bbc.com/afrique/region-50727320
9.https://www.bbc.com/afrique/monde-49021192
10.https://www.aps.dz/economie/122469-l-algerie-elue-a-des-organes-clefs-de-l-agence-internationale-pour-les-energies-renouvelables
11. FransTimmermans,JosepBorrellhttps:// www. project-syndicate.org/commentary/eu-geopolitics-of-climate-change-by-frans-timmermans-1-and-josep-borrell-2021-04/french?barrier=accesspaylog 26 avr.2021

 

 

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