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Rubrique Contribution

Mon ami Tahar Gaïd n’est plus

Abdelmadjid Azzi
Une grande figure du syndicalisme algérien vient de nous quitter à l’âge de 90 ans, des suites d’une longue maladie. Tahar Gaïd est né le 22 octobre 1929 à Timengache, Beni Yala (wilaya de Sétif). Après des études aux médersas de Constantine et d’Alger, il exerce la fonction d’enseignant à Tighennif, anciennement Palikao, près de Mascara, puis à Alger.
Militant actif du PPA/MTLD, il participe à la lutte pour la libération nationale et  prend l’initiative d’organiser des cellules FLN à Tighennif. Syndicaliste émérite, il a été membre fondateur de l’UGTA, et a fait partie de la première commission exécutive de la Centrale, le 24 février 1956. Arrêté en mai 1956, il est détenu pendant six années consécutives dans les prisons et les camps d’internement en Algérie.  Après sa libération, au lendemain de l’indépendance, il s’est engagé, sans compter et avec conviction, avec  d’autres syndicalistes pour participer au dur combat de l’édification nationale et militer activement avec abnégation. Il est parmi les syndicalistes, libérés des camps d’internement, qui ont remis sur pied la centrale syndicale. Membre du secrétariat national, il avait la charge, en compagnie de Ali Remli et de Mohamed Fares,  de restructurer la Fédération des travailleurs de l’éducation nationale et de préparer la première rentrée scolaire de l’Algérie indépendante. Tahar Gaïd a été, par la suite, ambassadeur.
Pendant sa retraite, il s’est occupé à écrire des ouvrages consacrés à l’islam des lumières, qu’il s’est employé à vulgariser. A son actif, de nombreux livres tout aussi intéressants les uns que les autres, qui en ont fait un islamologue écouté et respecté. Il est resté soucieux et très attentif aux événements qui touchent de près ou de loin notre pays. Au lendemain de la grande manifestation du 22 février 2019, il a exprimé, en ces termes, ses sentiments : «Ces manifestations ont été une surprise pour tout le monde. Personnellement, je me disais que le changement n’aurait lieu qu’après au moins deux générations. Et voilà qu’à l’âge de 90 ans, j’assiste à une volonté de faire dégager un régime corrompu. Je peux partir tranquille pour mon pays. J’ai la conviction aussi que les martyrs ne sont pas morts pour rien, eux qui se sont sacrifiés corps et âme pour ce pays ! Je pense, en ces moments, à ma sœur Malika Gaïd, morte les armes à la main.»
Aujourd’hui, notre ami Tahar n’est plus là. Son absence dans toutes les associations auxquelles il prêtait généreusement son concours est douloureusement ressentie. Avec le décès de ce militant exemplaire, l’organisation perd un homme pétri de qualités. Dieu fasse que notre jeunesse puisse donner au mouvement ouvrier, à l’Algérie, un Algérien de cette trempe. Estimé de tous ceux qui t’ont connu, aimé de ta famille, repose en paix Tahar, tu as bien mérité de la patrie. Puisse Dieu t’accorder Sa Sainte Miséricorde et t’accueillir en Son Vaste Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»
L’enterrement a eu lieu mercredi 10 juillet 2019 au cimetière de Ben Omar.
Mes condoléances les plus attristées à sa famille, ses proches et amis.
A. A. 

 

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