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Rubrique Contribution

Sur l’affaire de la cocaïne et ses rebondissements

L’affaire de narcotrafic qui a éclaté, à la surprise générale, le 29 mai dernier,  à Oran, s’est révélée, dès les premiers instants, d’une gravité peu commune. Maintenant, au fur et à mesure que les jours passent, elle s’avère être l’une des affaires criminelles les plus ténébreuses et les plus inquiétantes que nous ayons jamais connues en Algérie. En effet, à peine rendue publique par les autorités publiques, l’affaire a immédiatement connu d’étonnants développements, dignes des affaires de la paralittérature noire –, celle des romans policiers et d’espionnage – d’une part et, d’autre part, des rebondissements spécifiques aux grands scandales d’Etat. Les affaires de ce genre se terminent en général très mal, à force de machinations, de manipulations, d’ingérences et d’interférences qui parasitent le cours normal de la justice.
Nous ne tarderons pas, je pense, à vérifier cela. En attendant, les interpellations et les arrestations musclées ou rocambolesques de nombreux suspects vont bon train, des commissions rogatoires internationales sont établies et transmises, dit-on, aux autorités judiciaires espagnoles et brésiliennes auxquelles nous demandons de contribuer à la recherche de la manifestation de la vérité, des avis de recherche et des interdictions de quitter le territoire national sont diffusés tous azimuts, Interpol est mis à contribution, des perquisitions sont effectuées, des saisies de fonds prononcées, des confiscations conservatoires de biens immobiliers ordonnées... Mais en fait, il n’y a rien de plus normal. C’est là le travail de routine de tout magistrat instructeur !
Ce qui est particulier en l’espèce, c’est que tout cela se produit dans une ambiance angoissante et stressante pour les honnêtes gens qui découvrent avec effroi le degré de pourriture que le pays a atteint par la faute de quelques groupes d’individus incultes, illettrés et analphabètes politiques. N’est-ce pas Berthold Brecht qui a affirmé qu’il n’y a pas pire que l’analphabétisme politique ? Et, ajouterais-je, qu’y a-t-il de plus dangereux que lui pour toute nation et tout Etat ? 

Un étrange melting-pot criminel 
Il y a dans cette grave affaire de trafic de stupéfiants un mélange de suspense policier, de renseignements de type «top secret», mais aussi de corruption à grande échelle, de prévarication indescriptible, de forfaitures telles qu’on n’en a jamais vues, de blanchiments de fonds et de capitaux énormes, soigneusement dissimulés dans des domiciles mais également au sein de fondations religieuses et dans des actions et œuvres pieuses, d’opérations de spéculation foncière sur les terrains à bâtir, de promotions immobilières louches et de spoliations de terrains constructibles, qui ne sont pas sans rappeler aux amoureux de la littérature classique les deux livres La Curée et l’Argent où Emile Zola décrit d’une manière réaliste et saisissante les noces folles de la richesse et de la politique qui se mettent en couple, le binôme diabolique argent-Etat, la prédation, la spéculation, la décadence morale de la France de la fin du XIXe siècle, phénomène de grande envergure que le Premier ministre Guizot a déclenché en prononçant, lors d’une réunion politique, ces mots catastrophiques : «Enrichissez-vous !» Aujourd’hui, chez nous, il se passe des choses qui ne sont pas ressemblantes avec ce que cet écrivain fécond et génial a écrit à propos de son pays... En ce qui nous concerne, c’est peu dire que nous pataugeons dans la fange pourrie de l’immoralité, de la criminalité et du péché. Or, pour corser davantage cette affaire nauséabonde et la rendre encore plus opaque et énigmatique, certains n’ont pas trouvé mieux que de la diluer dans de vaporeuses considérations de politique fiction.
On dilue la cocaïne, on peut aussi diluer l’affaire de la cocaïne ! Il est hélas devenu habituel chez nous de tout politiser. Beaucoup de nos compatriotes — nous pouvons le vérifier encore à l’occasion de cette affaire — ont manifestement un penchant maladif pour le complotisme et le conspirationisme. Ils se délectent de tous les récits qui leur permettent, du moins le croient-ils, de percer et de pénétrer dans le milieu fermé des barbouzes.
Quand, en vérité, la compréhension des faits et des évènements leur échappe totalement, ils croient voir derrière ces affaires la main de l’étranger et, à défaut, celle des «clans», ou, mieux encore, celle des «Srabess» ! A l’inverse, d’autres parmi nos compatriotes ne voient dans ce genre d’affaires que des scénarios montés de toutes pièces ou des opérations conçues par des esprits tortueux et mises en œuvre par des gens vindicatifs et pleins de haine dans le but de déstabiliser l’Algérie... On aime bien, dans certains milieux traditionnellement victimaires, se lamenter sur notre sort ! C’est là de plus une façon pour ces milieux victimaires de se déculpabiliser et de se défausser sur l’étranger de nos erreurs. 
Un journal électronique russe connu sous le nom de Sputnik a récemment ouvert ses pages à un individu qui lui a révélé son nom (!) tout en se prétendant ancien officier des renseignements, de nationalité algérienne et réfugié «politique» à l’étranger. Cet individu a livré à ceux qui veulent croire à ses «vérités» un infâme brouet par lequel il disculpe des personnes impliquées dans l’affaire de la cocaïne et tente d’orienter la suspicion vers d’autres personnes, notamment «les fils de...». Salissez, salissez, cela ne fera qu’ajouter de la saleté. Clairement, cela sent le règlement de comptes ! Et je suis surpris que Sputnik – agence de presse généralement bien informée — ait diffusé cette interview ! 

Le fléau de la corruption
Il y a aussi ceux qui ont d’ores et déjà décidé de ne pas voir la réalité qui, pourtant, devrait leur crever les yeux.
Car l’âme damnée de cette affaire et les personnes-clefs autour desquelles tous ces trafics et toute cette colossale affaire de corruption se sont organisés sont bien des Algériens avides et, tout compte fait, et en fin de compte, de tristes individus sans foi ni loi dignes du bagne. La corruption, dans le sens large du vocable arabe, «fassad», est une maladie de l’âme. En tant que telle, elle est incurable : 
Si à toutes les informations, aux fuites organisées ou pas – car il y en a toujours dans les affaires dites sensibles et confidentielles — et aux rumeurs qui circulent à ce jour on ajoutait «le black-out judiciaire» fait sur le dossier d’information, au motif que l’article 11 du code de procédure pénale impose le respect du secret des enquêtes et des instructions pénales, on ne saurait normalement s’étonner de la réaction, clairement suspicieuse et réservée, de l’opinion publique algérienne moyenne, à l’égard des autorités et plus spécialement de la justice. 

Justice et communication judiciaire
Or, l’article 11 du CPP, tel qu’il a été modifié par une loi du 21 décembre 2006, donne compétence aux magistrats du ministère public, c’est-à-dire aux procureurs, le droit de communiquer sur les dossiers d’enquête et d’instruction dont ils ont la charge. La modification introduite à l’article 11 du CPP dit ceci : «Afin d’éviter la propagation d’informations parcellaires ou inexactes... le ministère public peut : rendre publics des éléments objectifs tirés de la procédure et ne comportant aucune appréciation sur le bien-fondé des charges retenues contre les personnes mises en cause.»
A ce jour, le parquet n’a dit qu’une chose : le cargo Vega Mercury, à bord duquel la cocaïne a été découverte, est toujours arrimé au port d’Oran. En fait, on peut vérifier cela en allant tout simplement sur Google.
La transparence, disais-je, dans un article publié dans El Watan du 27 janvier 2009, ne dérange que ceux qui craignent la vérité. Je me permets, par ailleurs, de rappeler que dans le cadre du programme de soutien à la réforme de la justice auquel j’ai eu le privilège de participer en 2007-2009, on a organisé une conférence-débat de deux jours sur le thème général «L’éthique, la transparence et la communication judiciaires», à l’hôtel El-Aurassi, les 2 et 3 juillet 2008. On a également tenu deux séminaires de formation de trois jours chacun, les 31jav/1er et 2 fév 2009 puis les 14-15-16/mars 2009, pour initier et former une cinquantaine de magistrats du parquet à l’art et à la technique de la communication.
J’écrivais à cette époque-là que «c’est aussi de cette façon que l’on viendra à bout des lanceurs de rumeurs, des faux scoops, des vrais leurres et des machiavéliques opérations de diversion» ! Or, les magistrats du parquet continuent de procéder comme si de rien n’était, «laissent dire» et ne communiquent point. La viande importée par «le boucher» a été saisie et vendue : par qui ? Comment ? Et où est passé le produit de la vente ? On n’en sait rien... même si le ministère du Commerce en a parlé. Le parquet, lui, n’en a pas soufflé mot ! Est-ce parce que quelques brebis galeuses du corps judiciaire se sont fait prendre dans les rets de l’ignominie du boucher-narcotrafiquant Chikhi qui filmait secrètement ses «audiences» et enregistrait, semble-t-il, avec un soin particulier, les visages et les paroles de ceux qui venaient quémander ses faveurs et largesses ! 

«El bouchi», l’âme damnée des affaires
Tous les Algériens savent que cet individu a commencé au bas de l’échelle sociale comme petit artisan boucher du côté de Bouira et fini, après une fulgurante ascension sociale, comme un puissant chef d’entreprises – au pluriel – pour en fin de parcours se retrouver au fond d’une geôle. Et lâché par tous, il n’aspire plus qu’à une chose : sauver sa peau !
Dans son CV, on retient qu’il est du point de vue scolaire du niveau de fin des études primaires. Il est inculte, il est analphabète politique, mais il est doué d’un don prodigieux pour l’affairisme et la spéculation.
 Il est roublard, opportuniste. Il aimait la compagnie des «grands» et corrompait sans scrupule tous ceux qui l’approchaient.
Il a gravement fragilisé les cadres de l’administration étatique et les politiques au pouvoir en achetant leurs âmes, en les compromettant, mais craignant qu’ils ne le lâchent dès la moindre alerte, il prenait tel un vulgaire maitre-chanteur des garanties sur eux ! Il est l’archétype de l’homme qui ne s’épanouit que dans la réalisation du mal.
A ses yeux, les gens – qu’ils appartiennent à la haute administration ou à la haute politique — qu’il approchait (souvent du reste c’étaient eux qui l’approchaient et cherchaient son amitié de benefactor !) ne sont que les grands actionnaires de la grosse société anonyme qu’est devenue l’Algérie et qu’il faut mettre en coupe réglée.

L’arraisonnement du Vega Mercury
 Mais revenons à l’affaire des sept quintaux de stupéfiants qu’on a tenté  d’introduire en Algérie pour les vendre chez nous ou ailleurs, cela importe peu, car dans l’une ou l’autre des hypothèses, le tarif – au sens propre (prix de cession) ou figuré (peine encourue) — est le même ! 
Il faut indiquer ici que ce n’est pas la première fois que de la cocaïne est introduite et saisie en Algérie.

Mais il faut noter que, comparativement aux quelques saisies précédemment effectuées, celle réalisée à Oran est un record. Il faut en même temps relativiser et observer que comparée aux captures opérées à l’étranger par les services de sécurité, notamment en Espagne et en France, la saisie d’Oran reste cependant moyenne, voire modeste. Les captures et saisies de cocaïne sont de plus en plus grosses et plus fréquentes ailleurs, et autour du Bassin méditerranéen en particulier. J’en citerai celles-ci :
- Novembre 2017, l’armée colombienne a effectué dans une bananeraie contrôlée par le clan mafieux Del Golfo,  qui emploie 1 800 hommes de main, la saisie record de 12 tonnes de cocaïne. L’annonce en a été faite par le Président colombien J. M. Santos en personne. La Colombie, qui a une longue frontière avec le Brésil — ce qui n’a pas échappé à nos narcotrafiquants — a la sinistre réputation de receler — il faut le savoir — de redoutables groupes de terroristes et des mafias armées, les champs de coca les plus denses et les laboratoires de fabrication de cocaïne les plus performants. Ne s’y rend pas qui veut !
- Décembre 2017, les services espagnols de lutte contre les stupéfiants et les douanes de ce pays ont saisi dans le port d’Algesiras (Espagne), 6 tonnes de cocaïne, d’une valeur de 210 millions d’euros.
- Durant l’année 2017, les douanes françaises ont saisi sur le territoire français et en haute mer plus de 9 tonnes de cocaïne.
- La même année, les prises de cocaïne effectuées par tous les services espagnols sont passées à 32 tonnes, ce qui représente 40% de la cocaïne sud-américaine saisie dans toute l’Europe.
- Février 2018, l’Office central marocain de la lutte contre le trafic des stupéfiants a saisi dans le port de Casablanca 541 kg de cocaïne en provenance de Colombie.
- Avril 2018, les services espagnols ont saisi dans le port d’Algesiras 8,7 tonnes de cocaïne dissimulées dans des caisses de banane en provenance de Colombie. Le chlorydrate de cocaïne, c’est de la cocaïne pure. Elle coûte plus cher que le  crack et la base free, qui sont des dérivés de la cocaïne pure. L’un est obtenu en ajoutant à la poudre de cocaïne pure, du bicarbonate de soude, et l’autre de l’ammoniaque. Cela permet de tripler ou quintupler – c’est au choix — la quantité à vendre et de réaliser, en conséquence, de plus gros bénéfices. Un gramme de cocaïne pure se vend actuellement en Europe à environ 90/95 euros et plus cher encore aux USA. Les 7 q importés de Colombie par les trafiquants algériens  leur auraient rapporté : 700 000 g x90 euros=63 millions d’euros au moins. Il y avait de quoi arroser tous les protecteurs, les complices actifs, les dignitaires sur lesquels on peut compter en cas de coup dur, les services de la lutte contre le trafic des stupéfiants pour qu’ils ferment les yeux, etc., et se mettre dans la poche un dixième du tout, soit entre 6 à 7 millions d’euros qui, convertis en équivalents dinars, se transforment en 140 milliards de centimes. A bien considérer ces chiffres, on est en droit de se poser la question de savoir si les 350 tonnes de viande rouge contenues dans 6 à 7 containers à bord du Vega Mercury n’étaient qu’une couverture pour introduire à peu de frais les 7 q de cocaïne ou autrement dit : la cocaïne a été probablement payée aux Colombiens, en totalité ou pour une bonne partie, avec les devises virées par une banque algérienne, en payement de la viande achetée par l’importateur Chikhi !

Le connaissement : document probant essentiel
Pour ce qui est de la «traçabilité» de la cocaïne trouvée à bord du cargo Vega Mercury, il est, me semble-t-il, utile de rappeler que toute marchandise transportée par mer doit faire l’objet d’un  connaissement et dans certains cas d’un  manifeste, qui est un document établi en plusieurs exemplaires et indiquant :
- Le nom et la raison sociale de l’acheteur ;
- le nom et la raison sociale du transporteur ;
- le port d’embarquement et celui de débarquement ;
- la description des caisses et containers contenant les marchandises déclarées et leur valeur ;
- la durée du voyage et la date – approximatives – de la livraison à son destinataire de la marchandise ;
- les signatures des protagonistes.
Il y a aussi les certifications et éventuellement d’autres attestations données par le commandant du navire... C’est ce dernier qui, en tout cas, détenait le connaissement, lequel a été saisi entre ses mains, conformément à la loi interne, au droit maritime international et aux usages internationaux. Ce connaissement et probablement d’autres documents relatifs au navire et à son équipage sont normalement joints au dossier d’enquête remis par les officiers de police judiciaire au procureur compétent qui en a saisi le juge d’instruction spécialisé. Procéduralement parlant, on en est là, c’est-à-dire encore au début de l’information judiciaire. On ne saurait terminer cette contribution sans rappeler à nos concitoyens ces quelques autres vérités. La cocaïne n’est pas qu’un euphorisant, un excitant intellectuel, un énergisant physique, un anesthésiant utilisé en cas de forte douleur. Ce produit de l’homme recèle de multiples et graves inconvénients. La cocaïne provoque, en effet, chez ceux qui s’y adonnent des troubles mentaux et nerveux, des états dépressifs, des crises de panique, de violence, d’anxiété et de paranoïa. Elle favorise et accélère le développement des pathologies chroniques les plus mortifères, telles que les cardiopathies, les accidents cérébraux vasculaires, l’hypertension, le diabète, les cancers. Elle atrophie le cerveau. C’est un sérieux problème de santé publique d’autant plus urgent à prendre en charge  qu’il touche plutôt les jeunes.

Conclusion
Quoique l’option semble déjà prise au niveau du pouvoir exécutif de faire instruire le dossier et faire juger l’affaire par le pôle judiciaire d’Alger, une question de fond – et pas de forme, contrairement aux apparences — reste posée. S’agissant d’une affaire criminelle monstrueuse, il y est question de trafic international de stupéfiants durs, de corruption, de trafic d’influence, de prévarication, de forfaiture, de blanchiment de fonds, de spoliations, de fraudes, de falsifications, de spéculations, de faux et usages de faux. Et ce n’est pas tout, car il est possible de continuer à dérouler tel un chapelet les infractions prévues dans d’autres codes et lois spéciales. Si bien qu’on peut se demander le plus légitiment du monde si l’actuel dossier de l’affaire de la cocaïne, comme on l’a baptisée dans la presse, ne devrait pas faire l’objet de disjonctions en plusieurs dossiers. Tous les aspects de cette affaire pénale relèvent-ils vraiment des seuls tribunaux pénaux de droit commun ? 
En raison du nombre des personnalités civiles et militaires d’autorité ou de haut rang et de rang moyen qui seraient impliquées, n’est-on pas là en présence d’une affaire fondamentalement politique qui devrait être traitée par le pouvoir exécutif, en premier lieu, puis au plan pénal par des juridictions spéciales ou spécialisées ? Faut-il, au contraire, juger l’affaire pénale, en condamner les auteurs directs, les complices et ceux qui gravitent autour d’eux tels les prédateurs attirés par la charogne, avant de régler le sort des responsables politiques ? Est-elle vraiment une affaire à traiter judiciairement et régler politiquement à la fois et en même temps ? Enfin, n’est-il pas urgent, sans attendre le prononcé des jugements dans cette affaire aux multiples facettes et nombreux protagonistes, de poursuivre les opérations d’assainissement déclenchées et d’ouvrir de sérieuses études pour une réforme profonde de nos administrations centrale et locale, de nos services de sécurité, de la justice, de revoir les statuts et les régimes disciplinaires de tous les corps ? 
Z. S.

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