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Rubrique Corruption

À l’ombre de la réunion du G7 Qu’en est-il des «biens mal acquis» au Canada ?

Après la France, l’affaire dite des «biens mal acquis» va aussi connaître un volet judiciaire au Canada. La police royale canadienne se penche sur des accusations de détournement et blanchiment de fonds publics par des membres haut placés d’une demi-douzaine de pays dont la République du Congo, l'Algérie, le Burkina Faso, le Gabon, le Tchad, le Sénégal. 
 

A l’initiative de l’ONG française  Sherpa et d’une «Coalition Biens mal acquis Canada», le volet canadien vise un patrimoine frauduleux supposé, bâti dans l’immobilier. 
Un rappel aux puissants membres du G7 qui se sont réunis les 7 et 8 juin 2018 au Québec. Et à leurs hôtes africains comme Uhuru Kenyatta du Kenya, Paul Kagame du Rwanda, Macky Sall du Sénégal, Danny Faure des Seychelles et Cyril Ramaphosa d'Afrique du Sud. 
Les yeux rivés sur le fleuve Saint-Laurent, cette brochette de personnalités ont discuté les enjeux du monde. Mais ont-ils intégrer dans les discussions la délicate question des «biens mal acquis» qui s'est invitée en marge de cette rencontre au sommet ? Très peu probable…

Des dizaines de millions 
de dollars en jeu
La Gendarmerie royale du Canada a décidé d'ouvrir une enquête sur les acquisitions immobilières de plusieurs dignitaires africains ou de leurs proches ou prête-noms. Sans laisser aucun répit après avoir conduit l'ouverture d'enquêtes en France, l'ONG Sherpa et la «Coalition biens mal acquis Canada» se sont engouffrées dans la brèche en ajoutant une plainte supplémentaire dans la traque des biens mal acquis. L'enquête du Journal de Montréal est passée par là. 
Par le titre de «filière africaine», les journalistes désignent cette inclinaison de «politiciens, des hauts gradés et des hommes d'affaires issus des régimes les plus corrompus d'Afrique francophone [qui] investissent depuis des années dans l'immobilier québécois, presque toujours sans prendre d'hypothèque ni éveiller les soupçons». 
Le journal révèle après un an d'enquête  des «dizaines de propriétés entre les mains de ministres, d'ex-ministres et autres personnalités proches de dictateurs et de dirigeants corrompus d'Afrique» pour un montant estimé à plusieurs dizaines de millions de dollars.
Un pas dans la transparence  de la vie publique ?
Ainsi des membres des régimes en République du Congo, en Algérie, au Burkina Faso, au Gabon, au Tchad, au Sénégal et au Burkina-Faso se sont offerts des appartements dans des immeubles en propriété et des pied-à-terre, destinés à être exploités pour la location ou le logement de leurs proches dans les quartiers les plus huppés de Montréal ou d'Ottawa.
 Les deux ONG initiatrices de la procédure incitent les autorités à se servir d'une nouvelle loi sanction contre les personnes reconnues «coupables de corruption et de violations graves des droits de l'Homme». «Le Canada, pays hôte du sommet du G7 2018 et participant à la convention des Nations unies contre la corruption, se doit de lutter contre ces infractions graves et envisager la restitution (des biens) au profit des populations qui auraient été gravement spoliées», écrivent-ils dans un communiqué. Pour l'heure, la police fédérale se refuse à tout commentaire en attendant que des accusations criminelles formelles soient retenues contre les personnes visées. Néanmoins, l'affaire des «biens mal acquis» vient d'opérer un glissement géographique pour jeter une lumière crue sur l'acquisition de biens immobiliers dans les pays occidentaux par des membres de régimes africains. La détermination des conditions de leur acquisition permettra sans doute de faire un pas dans la transparence de la vie publique.
Djilali Hadjadj

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