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Rubrique Corruption

Éthique dans le secteur public Règles de base

L’éthique a une histoire. Elle représente un système de valeurs, elle signifie le respect des lois et est un ensemble de comportements à forte connotation morale. L’éthique dans le secteur public et au service du public obéit à des règles et à des principes. Parmi les conduites non conformes à l’éthique, nous trouvons les notions de conflits d’intérêts, de népotisme, de copinage, de clientélisme, de trafic d’influence et de pantouflage.
 

Dans les manifestations du Hirak  depuis le vendredi 22 février 2019, les Algériens s’indignent des malversations découvertes au sein du service public et revendiquent une plus grande rectitude morale dans la gestion des affaires publiques. 
Ces scandales renforcent le sentiment que l’intégrité n’est plus une valeur de base du service public et des élites administratives. La première démarche pour promouvoir une gestion éthique du service public consiste à définir la notion d’éthique et l’ensemble des pratiques et comportements qu’elle recouvre. Il s’agit ensuite de proposer des solutions pragmatiques pour introduire les principes éthiques à la base du mode de fonctionnement de l’administration publique et promouvoir une gestion réaliste des problèmes qui se posent aux fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions. 
Pour l’opinion publique, les manquements à l’éthique dans la conduite des affaires publiques recouvrent à la fois la violation délibérée des textes pour satisfaire un intérêt privé, la faible moralité des fonctionnaires et leur engagement insuffisant dans l’exercice d’une mission qui requiert compétence et rectitude morale. 
L’éthique dans le service public renvoie aux vertus qui constituent pour la population des règles inhérentes à la direction des affaires de l’État. Elle constitue un élément fondamental de la culture sociale et renvoie à un système de valeurs communes sur lesquelles il n’est pas admis de transiger. 
L’exigence d’éthique se décline comme l’obligation de chacun de se conformer aux règles préalablement établies, dont certaines sont clairement énoncées, alors que d’autres sont à dégager de valeurs communes, selon le contexte et la position de chacun dans la société. En ce sens, l’éthique ne se limite pas au respect des lois. Elle s’étend à un ensemble de comportements à forte connotation morale.

Dysfonctionnements et 
corruption généralisée
Il n’est guère contesté que l’éthique doit être à la base du fonctionnement du service public.  Pour maintenir et encourager efficacement un haut niveau d’éthique dans le secteur public, les efforts doivent être déployés dans le cadre d’un système global et cohérent. 
Partout dans le monde, les membres du service public et les hommes politiques sont soupçonnés de s’enrichir au détriment de l’État, et l’Algérie n’y échappe pas. Sur tous les continents, on réclame le contrôle des biens des responsables publics. En Algérie, comme dans nombre de pays dits en voie de développement ou pays en transition, le service public est souvent miné par des dysfonctionnements de base ainsi que par une corruption généralisée. 
La rétention d’informations, la culture du secret, le règne de l’impunité, l’absence d’un système de responsabilité ou l’obligation de rendre des comptes pour les fonctionnaires, ne sont que quelques exemples des facteurs récurrents qui contribuent à cette situation. Cet état de fait s’explique par de multiples raisons tels la non-application des textes de loi ou leur imprécision, la paupérisation des fonctionnaires, leur méconnaissance de leur rôle, l’incompétence et le manque de perspectives de carrière, le renversement de l’échelle des valeurs dans la société et la banalisation de l’acte de   corruption, etc. 
Ce diagnostic de l’état du service public suffit en lui-même à justifier la nécessité d’une démarche éthique active pour «moderniser» un service public qui ne fonctionne pas normalement selon ses règles anciennes.

Pression de l’opinion publique
Partout, les rapports avec l’administration qui étaient fondés sur l’existence d’un pouvoir autoritaire tendent à se transformer en relation de service. L’administration est désormais perçue comme un prestataire de biens et services. Face à elle, l’usager, fort de sa citoyenneté, adopte un comportement de client et élève le niveau de ses exigences en termes d’efficacité, de qualité et de justification du service rendu. 
Cette évolution met les agents de l’État dans des situations nouvelles pour lesquelles ils n’ont pas de référent éthique. Sous la pression d’une opinion publique de mieux en mieux informée et d’organisations citoyennes, le fonctionnaire public, dont les pouvoirs tendent à s’élargir et à se préciser, est sommé d’observer strictement les valeurs d’éthique dans l’exercice de ses fonctions. Il a été prouvé, dans de nombreuses études partout dans le monde, que les scandales de corruption publiés dans la presse minent la confiance du public envers l’administration. Gouvernants et gouvernés sont de plus en plus convaincus de la nécessité de placer les règles d’éthique à la base du fonctionnement du service public.
Djilali Hadjadj

 

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