Placeholder

Rubrique Corruption

Commerce et échanges économiques Très peu de relations de l’Algérie avec les pays les moins corrompus du monde

L'Algérie n'a pas de relations économiques avec les 10 pays les mieux classés de l’IPC (Indice de perception de la corruption). Les résultats de l'IPC 2017, rendus publics en février 2018, confirment encore une fois que la grande corruption dans les transactions commerciales internationales prend des proportions de plus en plus inquiétantes.
L'Algérie est devenue un «acteur» important de ce type de corruption, et il faut s’interroger pourquoi 3 principaux fournisseurs de l'Algérie et qui n’obtiennent pas un bon classement dans l’IPC — l'Allemagne, l'Italie et le Japon (membres du G8) — n'ont toujours pas ratifié la Convention des Nations unies contre la corruption de 2003 ! Dans le classement de 2007, il était déjà apparu que les relations économiques et commerciales de l'Algérie avec les 10 pays en tête de ce classement, donc les «moins corrompus» — Danemark, Finlande, Nouvelle- Zélande, Singapour, Suède, Islande, Pays-Bas, Suisse, Norvège, Australie, ne représentaient même pas 1% de ses importations ! 10 années plus tard, c’est toujours la même chose, c’est juste la liste de ces 10 pays qui a légèrement changé : Nouvelle-Zélande, Finlande, Danemark, Norvège, Suisse, Singapour, Suède, Canada, Luxembourg, Hollande.
«Dis-moi avec qui tu commerces, je te dirai si tu es corrompu…»
C’est l’environnement direct dans lequel évoluent l’agent public et l’agent privé qui va permettre et favoriser l’émergence de la corruption. L’organisation et la gestion des administrations publiques en Algérie souffrent trop souvent de lourdeurs et de dysfonctionnements qui vont les rendre particulièrement vulnérables à la corruption.
La multiplication des réglementations contraignantes et complexes, et la faiblesse des contrôles y sont des caractéristiques fréquentes.
Voici pour 2017, la liste des 10 premiers pays fournisseurs de l’Algérie (pour un montant de 32,5 milliards de dollars d’importations sur un total de 46 milliards de dollars), et entre parenthèses leur classement dans l’IPC 2017 : Chine (77e), France (23e), Italie (54e), Allemagne (12e), Espagne (42e), Corée du Sud (51e), Turquie (81e), Etats-Unis (16e), Argentine (85e), Brésil (96e). Le lecteur remarquera qu’aucun des 10 pays les moins corrompus ne figure dans cette liste.

L’Algérie continue de bouder
la Convention de l’OCDE qui pénalise la corruption de fonctionnaires étrangers dans les transactions commerciales internationales
Plus grave, l’Algérie ayant obtenu, en 2017, la très mauvaise note de 3,4 sur 10 et la 112e place, 4 de nos pays fournisseurs obtiennent aussi de très mauvais scores , de 4,1 (Chine) à 3,7 (Brésil) ! Et (très mauvaise) cerise sur le gâteau de la corruption : 9 des 10 pays fournisseurs de l’Algérie – hormis la Chine — ont signé la Convention de l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques, dite «organisation des pays riches») contre la corruption. Pour rappel, la Convention de l’OCDE de 1997 sur la lutte contre la corruption établit des normes juridiquement contraignantes tendant à faire de la corruption d’agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales une infraction pénale.
Elle prévoit également un certain nombre de mesures permettant une mise en œuvre efficace de ses provisions. Il s’agit du premier et du seul instrument international de lutte contre la corruption ciblant «l’offre» de pots-de-vin à des agents publics étrangers. L’adhésion à cette convention est ouverte à tout pays — même les non-membres de l’OCDE — pour peu qu’il satisfasse à certains critères : malgré toutes les tentatives de cette organisation depuis au moins 15 ans pour la faire adhérer, l’Algérie n’y a jamais donné suite, alors que l’Afrique du Sud a signé cette convention.

Gangrène toutes les formes de gouvernement…
La corruption ne respecte pas les frontières, ne fait pas de distinctions économiques et gangrène toutes les formes de gouvernement.
À long terme, aucun pays ne peut se permettre de supporter les coûts sociaux, politiques ou économiques qu'induit la corruption.
Il n'y a pas si longtemps, corrompre des agents publics dans des pays étrangers pour obtenir des marchés constituait une pratique commerciale, sinon acceptable, du moins tolérée dans de nombreux pays.
Aujourd'hui, le dossier de la corruption fait partie des principales préoccupations des pouvoirs publics à l'échelle mondiale car ses répercussions dramatiques sur le développement économique et ses effets corrosifs sur la stabilité politique et les institutions démocratiques sont devenus de plus en plus évidents. Aucun pays n'est entièrement exempt de corruption.

Dégénérescence générale du tissu social
Mais lorsque la corruption prend des proportions telles qu'elle risque de freiner la croissance économique et contrarier les efforts accomplis en vue d'instaurer une bonne gouvernance, elle entraîne la dégénérescence générale du tissu social. Obstacle au développement durable, la corruption peut éventuellement aggraver les disparités économiques et favoriser la criminalité organisée. En fait, si la corruption se développe sans entrave, la démocratie peut difficilement s'épanouir, la liberté se répandre, la justice prévaloir. Depuis quelques années, les efforts accomplis à l'échelle internationale pour combattre la corruption, encourager la transparence et accroître la responsabilité prennent de l'ampleur, parce que l'on comprend mieux le coût politique, économique et social de la corruption.

Baisse de la qualité des services publics
S’il est difficile de chiffrer les coûts de la corruption de par la nature même des pratiques en cause, il est clair que, compte tenu du niveau des enjeux, les économies ne peuvent se permettre d’en supporter le poids, surtout dans les pays en développement.
En termes de coûts directs, la corruption entraîne des pertes financières énormes pour l’État, la réalisation d’achats ou de projets non prioritaires, voire totalement inutiles, le renchérissement des prix et la baisse de la qualité des services publics. En termes de coûts indirects, la corruption provoque la fuite des investisseurs étrangers, crée des distorsions dans le fonctionnement de l’économie de marché et porte un préjudice socio-économique aux entreprises compétitives.
Elle a un impact négatif sur le cadre et la qualité de vie (architecture, services publics, santé, etc.), sur les ressources humaines où la «confiance» prévaut sur la compétence et peut générer un climat de risque où les responsables intègres sont parfois menacés de violence.
Djilali Hadjadj

Placeholder

Multimédia

Plus

Les + populaires de la semaine

(*) Période 7 derniers jours

  1. BMS Des averses orageuses vendredi et samedi sur plusieurs wilayas du pays

  2. Intempéries Quatre personnes secourues à Tizi-Ouzou

  3. Air Algérie annonce la suspension de ses vols à destination de la Jordanie et du Liban

  4. Son prix dépasse de près de 3 $ celui du Brent Le pétrole algérien reprend de la hauteur

  5. Maroc 5 ans de prison pour un militant ayant dénoncé la normalisation avec l'entité sioniste

  6. Sfisef (Sidi-Bel-Abbès) Lumière sur l’assassinat des 3 taxieurs retrouvés enterrés dans une ferme

Placeholder