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Rubrique Corruption

L’ACCÈS À L’INFORMATION POUR TOUS Un instrument pour la transparence de la vie publique

Le citoyen algérien brimé, ignoré sous le poids du pouvoir répressif, autoritaire et policier, s’est vu léguer une place de simple «indigène» mineur dans son propre pays. Le fait que les citoyens soient souvent peu organisés et ne disposent pas toujours de leaders d’opinion authentiques réduit considérablement la capacité d’agir contre la corruption dans un pays comme l’Algérie qui connaît une prolifération de la corruption.
Aussi, la réhabilitation de l’entité individuelle que représente le citoyen dans son contexte socioéconomique est indispensable pour légitimer tout régime démocratique. Plusieurs facteurs interviennent pour réduire le rôle et la portée de la liberté d’expression et de l’information dans la lutte contre la corruption en Algérie. Parmi ces éléments il y a lieu de citer :
• la fragilité et l’instabilité économique des médias ; le manque de liberté ; l’accès difficile à l’information ; le monopole des médias publics dans certains cas, etc. ;
• la censure et l’intimidation sont des pratiques habituelles. Elles entraînent souvent le développement d’une culture qui repose inconsciemment sur l’autocensure. Mais malgré l’existence d’un environnement non favorable à la liberté de la presse en Algérie, il existe des expériences variées et prometteuses, dont le journalisme citoyen sur les réseaux sociaux notamment n’est pas des moindres. Hormis quelques exceptions, le développement d’une opinion publique active dans le champ social est encore au stade de projet. Des citoyens bien informés, conscients de leurs droits et disposés à les défendre, forment un des piliers du système national d’intégrité, système qui reste à construire. Par contre, une population ignorante de ses droits et résignée constitue un terrain propice à la prolifération de la corruption. Le droit à l’information a été consacré par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 ainsi que dans l’article 9 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Toute entrave à ce droit met en péril les droits fondamentaux des citoyens, notamment leurs choix électoraux et politiques, et engendre un climat de méfiance entre la base et le sommet. Le droit à l’information est lié de façon indissociable à la responsabilité du gouvernement, qui est au cœur d’un système politique démocratique. Il est impossible d’établir une capacité à s’informer de la part des citoyens, de la presse comme du Parlement, si les activités du gouvernement et le processus de prise de décision sont dissimulés au public. D’autres mécanismes existent au sein de l’appareil gouvernemental, comme le Parlement, les tribunaux ou les instances d’arbitrage qui peuvent contrôler les abus de pouvoir de l’Exécutif. Mais, pour que ceux-ci soient efficaces, l’accès à l’information est impératif.
La loi du silence pratiquée pour favoriser la corruption
Si l’action du gouvernement algérien avait toujours été transparente, le libre accès à l’information pour tous ne poserait alors aucun problème. Livrer une information qui ne ternit pas l’image d’un gouvernement ne soulève pas de problème. En revanche, lorsqu’il s’agit d’une image négative, cela est beaucoup plus problématique. Quand l’information est embarrassante, les hommes politiques ou le corps administratif sont très souvent tentés de refuser l’accès à l’information ou du moins de le rendre difficile. Dans le contexte des pays non démocratiques — le cas de l’Algérie —, la loi du silence ou «omerta» au sein du pouvoir est couramment pratiquée pour favoriser la corruption. Ceux qui ne s’y soumettent pas sont marginalisés, parfois humiliés et exclus. D’ailleurs, le gouvernement tendance à favoriser les décisions discrétionnaires, ce qui va à l’encontre du principe de liberté de l’information. Cet environnement défavorable ne devrait pas décourager les initiatives pour un changement d’attitude permettant un accès à l’information plus libre pour le public comme pour les médias. Un peu partout dans le monde — ce n’est pas encore le cas en Algérie —, on observe l’apparition de plus en plus de législations qui facilitent le libre accès à l’information.
Non seulement le droit à l’information établirait un droit de contestation et de recours par l’intermédiaire, par exemple, d’un médiateur, mais pourrait aussi mettre en place des pratiques à respecter, même par ceux qui sont les moins susceptibles de le faire. L’adoption d’une loi sur l’accès à l’information pourrait aussi changer les attitudes qui considèrent que le maintien du secret est un comportement normal. Grâce à ce type de loi, les citoyens auraient le droit légal d’accéder aux documents gouvernementaux sans justifications préalables, et la tâche ingrate de prouver le bien-fondé d’une interdiction reviendrait à l’administration publique. Des délais nécessaires pour répondre à toutes les demandes du public pourront être définis ainsi que le maintien de la confidentialité pour certains documents bien spécifiques.
Savoir identifier des pratiques corrompues
L’adoption de lois sur le libre accès à l’information offre des possibilités nombreuses et variées et prend de l’importance pour la société civile dans beaucoup de pays à travers le monde. Lorsqu’il s’agit de lutter contre la corruption, les journalistes doivent aiguiser leurs compétences en matière de journalisme d’investigation, bien comprendre les systèmes de responsabilité publique et la façon dont fonctionnent les entreprises privées modernes et, en particulier, savoir identifier des pratiques corrompues afin d’éveiller la conscience du public à ces problèmes. C’est pourquoi il est parfois justifié, à la fois pour contrer les pratiques policières de gouvernement anti-presse libre — notamment dans les jeunes démocraties — et pour prévenir les abus dans la presse, d’établir des conseils de presse ou des comités d’éthique. Même s’ils ne sont pas toujours très efficaces, ces conseils peuvent mettre en place un forum pour recevoir les plaintes du public envers les médias et réagir quand ces derniers font preuve d’un manque de responsabilité, afin d’influencer, dans une certaine mesure, leur comportement. Les conseils de presse doivent être indépendants et dirigés par des gens qui sont respectés pour leur impartialité et leur intégrité. Ces conseils n’ont pas le pouvoir d’infliger des sanctions qui pourraient leur permettre alors de devenir des censeurs. Ils doivent plutôt être investis d’un prestige et d’une intégrité qui donneront à leurs rapports publics une grande force morale.
Djilali Hadjadj

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