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Rubrique Courrier des investisseurs

Mohamed-Chérif Zerguine, investisseur à Constantine : «Mon projet industriel, fini à 100%, est bloqué depuis 2 ans !»

Mon unité de plasturgie, réalisée en 7 mois, est bloquée depuis 2 ans à cause d’une bureaucratie volontairement méprisante à l’endroit des investisseurs honnêtes.
Ayant une consistante expérience dans le domaine de l’extrusion, la mécanique de précision et l’automatisme industriel acquise en France, j’ai installé une première unité d’une capacité de production de 200 kg/h, qui produira des matériaux de construction (tubes sanitaires et profilés pour portes et fenêtres en PVC) et emploiera une quinzaine de personnes à des postes stables. Dans un deuxième temps, après atteinte de la vitesse de croisière de l’unité matériaux, plusieurs concepts d’extrusion sous vide viendront lancer la production de tubulures médicales (tubes d’oxygénation, de perfusion, cathéters etc.). Pour atteindre un nombre d’une cinquantaine d’emplois directs. Le coût de l’unité matériaux a été de 30 millions, celui de l’unité médicale est prévu à 50 millions de dinars.
Un local de 300 m² en façade est également dans l’attente de viabilisation, pour une activité secondaire qui portera le nombre d’emplois directs à une centaine de personnes.
Après être sorti d’une très longue bataille administrative, où la règle mafieuse s’exprime au grand jour, mon unité de plasturgie flambant neuve croupit sous la poussière des chantiers avoisinants. Lorsque j’ai été attributaire du terrain à la ZAM Ali-Mendjeli, mon dernier souci était de voir la viabilisation de cette zone non réalisée. C’est à la fin des travaux d’implantation de mon hangar et après avoir réceptionné ma première ligne d’extrusion que les choses se sont corsées.

Pas de route, pas d’énergie électrique, pas de gaz, pas d’eau industrielle !
Les réponses des acteurs de la Sonelgaz m’ont soufflé officieusement qu’il n’y avait plus assez d’énergie électrique pour alimenter l’extension de cette zone d’activité, car le pôle universitaire Constantine 3 a tout englouti ! Et même ma demande de simple branchement électrique s’est enlisée dans une médiocrité sans précédent, alors que la vétusté dévaste mes équipements, ma structure, et de surcroît la motivation qui m’a poussé à rentrer dans mon pays.
Outre cet imbroglio chaotique qui porte un préjudice certain à tout élan d’investissement, je suis confronté quotidiennement à un esprit de corps «boureaucratique» de la part des services fiscaux. L’Andi n’est là que pour des statistiques et des annulations de droits. La définition de facilitation est totalement absente du jargon de cette agence, censée défaire les entraves du chemin des investisseurs ! Aucun suivi et aucun soutien aux investissements ne sont proposés sur le terrain d’une réalité qui vous pousse à regretter la minute où vous avez pensé bien faire de sacrifier votre énergie et votre santé dans ce marasme larvé !

Le périple entamé à Annaba avant d’atterrir à Constantine !
Si ma rage s’est amplifiée ces derniers temps, c’est parce que j’ai traversé tempêtes et marées pour ce projet et que le confort que j’ai laissé, il y a quelques années à l’étranger, rattrape mes interminables journées !
Evoluant en France en tant que consultant en process industriel, j’avais, avec fierté, décidé de réintégrer mon sol natal et de m’investir dans un projet d’unité de plasturgie de haute technicité. Après prospection, Annaba fut le choix de mon élan citoyen, désirant contribuer à l’essor économique de cette belle Algérie que j’aime tant.
Courant 2006, je déposai un dossier Calpi, et, en un temps record, je me suis imprégné de l’évolution de la plasturgie au niveau national. Après quelques tracasseries rencontrées avec l’administration de Annaba, je commençais à deviner un peu la réalité d’une bureaucratie érigée contre tout ce qui est porteur de valeur ajoutée et de savoir !
Lettres de dénonciation, interventions d’amis hauts fonctionnaires à Alger, je suis reçu par le wali de Annaba et, devant mon plaidoyer sincère, le wali décide de m’octroyer, par décision d’attribution n°2482/D/07 du 24 juin 2006, une assiette foncière de 5 000 m². Je me déplace immédiatement en France et mets en vente mes biens immobiliers péniblement acquis, (vente d’une maison de 380 m² et d’un terrain de 500 m²).
Après cette transaction, j’ai transféré 50% du produit de la vente de compte à compte, afin de m’investir dans le montage de ce projet. Plus d’une année après, de déboires, de mépris et de fourberies de la part des administrations impliquées dans l’aide au développement économique, je reçois un appel téléphonique du directeur général de l’Urban, qui m’informe de l’annulation pure et simple du projet de la ZAC Seybouse qui devait recevoir l’investissement de 7 projets dont le mien !
Désolation, amertume et perte sèche de quelques milliers d’euros, j’intente une action en justice contre la wilaya de Annaba et l’Urban, aux fins de faire valoir mes droits et décide de me replier sur Constantine. Bataille juridique sans précédent, soutenue par les meilleurs avocats de Constantine dont feu Maître Ali Benslitane (paix à son âme). Du mois de mars 2008 au mois de mars 2014, la fin de non-recevoir de la première action près la chambre administrative de la cour de Annaba au recours en rétractation introduit près le Conseil d’État fut entérinée !
Persévérant, et de surcroît pris d’une rage sans précédent, j’introduis, parallèlement à mes déboires judiciaires, un dossier Calpiref à Constantine dans le but d’atteindre mes objectifs. Le 7 mars 2012, la wilaya de Constantine accueille favorablement mes ambitions par arrêté n°55 de la même date. Faisant fi de ce que j’allais endurer, une euphorie s’installe en moi et je me remets au travail.
Une année après, je rencontre, par un concours de circonstances, le wali de Constantine de l’époque (M. Bedoui). Je lui expose rapidement ma situation, il décide immédiatement d’instruire ses services afin de m’attribuer une assiette foncière de 2 500 m² à la Zone d’activité multiservice de Ali-Mendjeli. Je prends mes angoisses en patience, le remercie et retourne sur le champ de bataille des fourberies administratives.
Je n’aurais, à ce moment-là, jamais pensé que les comportements mafieux et de surcroît véreux étaient capables de modifier la rédaction d’un arrêté et de le soumettre à la signature de l’autorité suprême d’une wilaya ! En effet, pour se débarrasser de cette injonction, les services de la Wilaya m’affectent un lot de terrain de 484 m² à 40 kilomètres de Constantine (zone industrielle de Zighoud-Youcef, arrêté n°790 du 11 avril 2013).
Ce qui m’a, de surcroît, choqué, c’est que l’arrêté a été dissimulé et ne m’a jamais été notifié. C’est à la rencontre hasardeuse de la responsable du Calpiref, lors d’une conférence organisée par l’Andi, que je découvre cette attribution tronquée… Envahi par une colère noire, j’introduis immédiatement un recours au nouveau wali de Constantine. La réaction de Monsieur Ouadah ne se fait pas attendre. Il ordonne qu’on me réintègre dans mes droits en m’attribuant les fameux 2 500 m² à la ZAM Ali-Mendjeli !
Quelques jours plus tard, je fus attributaire d’une parcelle de 1 250 m² et non de 2 500, je me tais dans mes silences et me remets au travail…

Constantine, mercredi 8 décembre 2021
Mohamed-Chérif Zerguine

(Je mets à la disposition à qui de droit tous les documents justifiant les propos exprimés dans ce texte).

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