Placeholder

Rubrique Culture

Varda Film Club Amy Winehouse s’invite au Cosmos

Le Varda Film Club poursuit son programme hebdomadaire au-delà du mois de Ramadhan. Ce jeudi 13 juin, à 19h30, la salle Cosmos de l’Office Riadh El-Feth abritera le documentaire Amy (2015), de Asif Kapadia. 

Réalisé par le cinéaste anglais d’origine indienne, Asif Kapadia, le documentaire est sorti en 2015, quatre ans après le décès prématuré de la chanteuse Amy Winehouse, icône de la soul et l’une des figures les plus marquantes de la scène musicale contemporaine. 
C’était sans doute l’une des artistes les plus harcelées par les médias, notamment les paparazzis et les tabloïds, qui épiaient sans vergogne sa vie privée et surveillaient particulièrement son alcoolémie et sa consommation de drogue. Aux antipodes de cet intérêt morbide, Asif Kapadia met en avant l’immense talent de l’artiste et retrace son parcours fulgurant depuis ses débuts, à 14 ans, jusqu’à son décès, en passant par sa période de succès planétaire. Oscar du meilleur film documentaire en 2015, Amy contient plus de cent interviews avec les proches et collaborateurs de la chanteuse et plonge à la fois dans son univers artistique et son intimité tourmentée, sans voyeurisme aucun, mais, au contraire, avec beaucoup d’empathie et de respect. 
Rythmé par la musique de la diva écorchée, écrit à la manière d’une tragédie rock’n roll, le film a captivé public et critiques tant il aura réussi à brosser un portrait aussi profond que complexe d’une artiste adulée par les uns, caricaturée par les autres, mais, surtout, incomprise et seule jusqu’à son dernier jour. 
Amy Winehouse, surnommée la Janis Joplin des années 2000, est née en 1983 à Londres, dans une famille mélomane. A dix ans, déjà enfant rebelle, elle fonde avec son amie un groupe de rap avant de s’inscrire, à 14 ans, dans une école de théâtre dont elle aurait été expulsée à cause de sa tenue et de ses piercings ! A dix-huit ans, sa voix se fait par un producteur et elle sort son premier album Frank en 2003. Elle devient très vite l’icône du mouvement des «Ladettes», apparu à Londres dans les années 1990 et définissant les femmes totalement libérées et menant une vie nocturne intense tout en dédaignant le politiquement correct et les injonctions sociales liées aux femmes et à la féminité. En 2006, la sortie de Back to black est une révélation mondiale et les fans de jazz, de blues et de soul y découvrent la réincarnation, en une seule personne, d’Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan ou encore Janis Joplin. 
Le single Rehab (cure de désintoxication) explose les classements au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Au sommet de son art et de sa célébrité, raflant neuf Grammy Awards et devenant l’artiste la plus adulée de son époque, Amy Winehouse n’a plus que quatre années à vivre, mais elle ne le sait pas encore. Car l’artiste est victime d’un succès qui l’a très vite débordée, mais aussi de ses tourments intimes, de ses abus et de son mode de vie excessif en tout. Au-delà du cliché de l’artiste tourmentée et écorchée vive, elle semblait subir une vie qui ne correspondait ni à ses fragilités ni à son tempérament. Les sunlights, le harcèlement des paparazzis, les pressions de sa famille, sa vie amoureuse chaotique et cette célébrité envahissante ne laissaient que peu de place à une prise en charge sérieuse de ses traumas et de ses blessures. Drogue, alcool, sexe et noctambulisme sont alors devenus sa seule catharsis, avec un sérieux penchant pour l’autodestruction. Elle est retrouvée morte le 23 juillet 2011 dans son appartement. Elle avait 27 ans. 
Sarah H.

Placeholder

Multimédia

Plus

Placeholder