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Rubrique Culture

Il sera fonctionnel avant la fin de l’année Création du 1er fonds de financement culturel indépendant

C’est une première en Algérie, après des décennies de dépendance quasi-exclusive aux subventions et financements étatiques, les artistes pourront bientôt bénéficier d’un fonds indépendant initié par un groupe d’activistes culturels.

Le Fonds transsaharien pour la mobilité artistique, dont l’annonce de la création a été faite par l’activiste culturel Ammar Kessab, pourrait bientôt mettre fin à des années de monopole incontesté des pouvoirs publics sur le financement des arts et de la culture. Comme son nom l’indique, ce fonds sera consacré, dans un premier temps, à la prise en charge des déplacements d’artistes algériens dans des manifestations culturelles africaines. Son ambition consiste donc en un double challenge d’offrir un soutien matériel aux créateurs algériens et de promouvoir les échanges culturels transafricains.
Dr Ammar Kessab, expert en politique culturelle et membre actif de plusieurs organismes africains, mais aussi l’un des initiateurs de ce projet, est connu depuis des années pour sa critique ponctuelle da la gestion du secteur culturel en Algérie et notamment du monopole financier de l’État. Il nous explique la genèse de ce fonds inédit dans le pays : «L’idée de créer un fonds indépendant au service des artistes algériens date de plusieurs années. Elle avait fédéré autour d’elle plusieurs acteurs culturels engagés pour le développement des arts et de la culture en Algérie. L’idée est de réduire la dépendance des artistes aux financements publics, qui sont, dans un contexte autoritaire comme en Algérie, forcément aliénants et ne permettent pas à l’artiste de créer librement.»
Il faut dire que depuis plusieurs années, le recours systématique et quasi-exclusif aux moyens de l’État a très vite entraîné différentes formes de censure dont une économique qui sévissait notamment dans le domaine du cinéma. À cela s’ajoute une vision principalement propagandiste et événementielle du fait culturel conduisant à une paupérisation de la création et un abandon manifeste de toute dynamique constructive.
Ammar Kessab, qui active depuis longtemps dans le champ culturel africain, estime qu’il est temps de desserrer l’emprise des pouvoirs publics sur la création : «Nous avions auparavant été pris par nos différents engagements, et nous n’avions pu consacrer à ce projet le temps nécessaire pour le concrétiser. Mais nous avons profité du confinement, imposé à la suite de la crise sanitaire provoquée par le Covid-19, pour retravailler sur ce projet.» Mais en attendant que le fonds se dote des moyens nécessaires pour englober différents aspects du financement et de l’accompagnement de la production culturelle, il est question, pour l’instant, de soutenir des artistes dans leurs déplacements vers d’autres pays africains : «Pour être réalistes et efficaces, nous avons choisi de commencer par créer un fonds de mobilité artistique, qui est plus facile à monter et à gérer qu’un fonds d’aide à la création par exemple. Il permettra aux artistes algériens et résidents en Algérie de bénéficier de bourses de mobilité à travers l’Afrique.
Il s’agit, plus concrètement, de financer leurs voyages pour participer à un évènement artistique dans un autre pays. L’objectif du fonds est triple : répondre à un besoin réel des artistes en Algérie qui sont souvent invités à présenter leurs œuvres dans d’autres pays africains sans qu’ils puissent le faire faute de moyens financiers pour le transport, diffuser la création artistique algérienne à travers le continent en vue de rapprocher culturellement l’Algérie des autres pays de la région et de l’Afrique subsaharienne, et enfin expérimenter, pour la première fois en Algérie, un fonds indépendant dont les financements ne dépendent pas de l’État.»
Enfin, notre interlocuteur indique qu’un conseil d’administration est en cours de formation et que les premières bourses «devraient être disponibles au dernier trimestre de l’année en cours». Et de conclure : «Pour renforcer le fonds, nous établirons des partenariats avec d’autres fonds indépendants, y compris Africa Arts Lines, basé au Maroc, et le Fonds africain pour la culture, basé au Mali, et dont je suis membre fondateur et membre du conseil d’administration. Pour terminer, je dirai que le Transaharian Artistic Mobility Fund ne pourra réussir que si les acteurs culturels algériens et les opérateurs privés le soutiennent, car la mobilisation des fonds se fera en priorité auprès d’eux, avec des règles de gestion complètement transparentes, qui les rassureront.»
Sarah H.     

 

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