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Rubrique Culture

M’hamed Bouheddadj expose au MAMO après 28 ans d’exil Des sculptures d’une rare élégance inspirées de peintures rupestres

Le Musée d’art moderne d’Oran (Mamo) accueille, depuis le 4 juillet et ce, jusqu’au 5 août 2021, une exposition de peintures et de sculptures. On notera la présence remarquable du grand artiste peintre sculpteur, originaire de Tlemcen, M’hamed Bouheddadj, qui expose à Oran après près de 28 ans d’exil. 
Ses sculptures sont d’une beauté exceptionnelle ; son génie à créer autant de personnages inspirés des peintures rupestres du Tassili capte l’attention par tant de détails et de beauté. Nous l’avons rencontré seul à déambuler parmi ses œuvres, les lieux étant vides, malheureusement pour cette exposition de grande valeur. Cet artiste était très connu en Algérie les années 80. Sa dernière exposition avant son exil remonte à 1992, à Oran. Après tant d’années, c’est avec beaucoup de nostalgie qu’il revient à Oran exposer et renouer le contact avec les anciens et les nouveaux artistes et autres amateurs d’art. Autodidacte, M’hamed Bouheddadj n’a fait aucune étude dans le domaine, c’est un don, nous confie-t-il : «Je suis boulimique d’art, je ne fais que cela depuis tout jeune. J’ai commencé à être connu et sollicité partout en Algérie.» Il exposera à la galerie Racim, à Ryad El Feth, au Palais du peuple, à Grenade, Madrid, au Maroc… Pour ceux qui ne le savent pas, c’est bien cet artiste qui a réalisé 5 sculptures monumentales pour l’aéroport d’Alger en 1986, dans le cadre du programme d’embellissement de la ville d’Alger : «J’ai réalisé 5 sculptures d’après les fresques du Tassili, installées à la sortie de l’aéroport international d’Alger.» Il se souvient de l’année 1992, lorsque ces sculptures ont été détruites, «parce qu’elles représentaient des êtres humains soi-disant nus. 
Ce n’étaient pas des nus obscènes, mais des nus très stylisés», s’en défend-il fièrement. Il qualifie son parcours de grand et de chaotique en même temps, «mais il n’y a que l’amour de l’art qui perdure et m’a permis de tenir encore et de vouloir m’exprimer». Présent en Algérie depuis plus d’une année, il revient au pays pour une grande exposition marquant son retour. Malheureusement, celui-ci a coïncidé avec le début du confinement de 2020. Ce n’est qu’au mois de décembre dernier qu’il exposa à Tlemcen. L’année de son séjour en Algérie, il ne chômera pas : il réalisera de petites sculptures, ainsi que des peintures rupestres sur toile; une technique spécialement développée par l’artiste. L’artiste a confié au Mamo, dans le cadre de cette exposition, de grandes sculptures restées dans son atelier à Tlemcen depuis 30 ans, période de son départ, nous dira-t-il. Il a ressorti ces œuvres qu’il a déjà exposées lors de sa dernière exposition à Oran. «Mon approche m’a fait connaître en Algérie, car je m’inspire des peintures rupestres du Tassili. J’ai vu le mouvement, la finesse et je me suis dit pourquoi ne pas élaborer cela en sculptures.» 
Les sculptures sont réalisées en métal recouvert de pâte à bois et de résine. «Ça devient, nous explique-t-il, du bois pétrifié incassable, ça traverse le temps. Ces sculptures peuvent rester 1 000 ans et plus; on dirait qu’elles vont sortir du socle».
 Artiste créateur, il nous confiera qu’il n’aime pas copier : «J’admire le travail de tous les artistes, de l’amateur au plus grand artiste, car chacun a une vision, une histoire, une expérience. Chaque artiste a le droit de s’exprimer comme il veut, à lui, après, de convaincre son public.» 
À 73 ans après plus de 50 ans passés à peindre et à réaliser des sculptures, il nous confiera : «Sincèrement, je suis satisfait de ma vie, car j’ai beaucoup donné. Je me considère satisfait, mais je ne suis pas resté égoïste, fermé sur moi-même. Je milite en parlant de l’art, cela permettra peut-être d’aider les jeunes artistes qui débutent.»  
Amel Bentolba

 

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