Même Djeha a eu affaire à la «roumia» d’Algérie ! Pierre Daum, l’auteur du livre Ni valise ni cercueil. Les pieds-noirs restés en Algérie après l’indépendance, a raison. Beaucoup de pieds- noirs (français, espagnols…) sont restés en Algérie, bien après 1962. On les reconnaissait de loin à cause de leurs chiens «habillés» (de vêtements) pour les protéger du froid en hiver. Dans un quartier à l’ouest d’Alger, les gens se souviennent bien d’au moins deux familles «françaises».
La première est composée d’un jeune «gaillard», de sa sœur et de la mère. Le jeune qui s’est «algérianisé» était le protecteur de la mère et surtout de sa sœur. Il imposait le respect depuis le jour où il avait donné une raclée à un jeune voyou qui voulait draguer sa sœur. La deuxième famille était composée du père, de ses deux filles et de leur frère. Le garçon qui s’est donné un prénom «arabe» est devenu un grand supporteur du Mouloudia d’Alger et ne ratait aucun match à Bologhine, puis au stade du 5-Juillet. Les deux familles européennes ont quitté l’Algérie au début de «la décennie noire», dans les années 90.
Aujourd’hui, la «roumia» a disparu même des blagues et des «histoires algériennes».
K. B.
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