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Rubrique Culture

Kamel Abdat en show à Alger Immense talent freiné par le politiquement correct

«Made in Algeria» est le nouveau spectacle de l’humoriste Kamel Abdat qu’il a présenté dimanche au théâtre d’Alger-centre. Durant deux heures, l’artiste aborde de nombreux aspects de la vie quotidienne en Algérie devant une salle hilare.
Dans «Made in Bladi», Kamel Abdat a fait rire aux éclats le public nombreux du théâtre communal d’Alger-Centre venu apprécier l’un des talents les plus remarquables de la scène humoristique actuelle. D’une durée de deux heures, le spectacle consiste en une série de sketchs thématiques ponctués d’improvisations et d’échanges avec le public. L’artiste a son mot à dire sur pratiquement tout… sauf la politique, qu’il évite «pour des raisons politiques» plaisante-t-il. Il tacle l’Algérien sur son rapport à l’amour, décrit les changements des relations entre homme et femme après le mariage, ironise sur le régionalisme et les différents clichés véhiculés les uns sur les autres (les Kabyles alcooliques, les Oranais danseurs de raï, les Touareg fainéants, les Chaouis militaires, les Mozabites quincaillers, etc.), brocarde l’école algérienne, etc. Allant d’une histoire à une autre, Kamel Abdat réussit souvent à faire mouche avec des vannes aussi inspirées que décapantes et se permet parfois d’aller au-delà de ce qui est «permis» dans un spectacle grand-public à l’algérienne.
Et à propos de spectateurs, ceux-ci sont régulièrement sollicités, par l’humoriste, ce qui leur permet d’aérer son spectacle à coups d’improvisations et de répliques hilarantes aux paroles d’un public qui a, par ailleurs, joué le jeu. «Made in Algeria» recèle cependant des carences considérables, à commencer par le manque de fluidité et une transition parfois bâclée d’un sujet à un autre. Mais le plus dérangeant demeure sans doute la difficulté que semble avoir Kamel Abdat à resserrer et densifier son spectacle en évitant, par exemple, la redondance, le premier degré, l’humour facile et les vannes recyclées.
Si le talent et la créativité sont palpables dans la manière qu’a l’humoriste de tourner en dérision les aspects les plus violents et les plus détestables de la vie quotidienne en Algérie, s’il possède cette capacité de faire rire aux éclats en évitant au mieux de céder à la pitrerie, il n’est vraisemblablement pas assez mature artistiquement pour écrire véritablement ses spectacles et produire ainsi un humour solide et subtil. Or, Abdat en est encore sur le plan formel au stade du sketch amélioré où il va même parfois jusqu’à expliquer ses vannes et verser dans le politiquement correct, voire dans l’humour aseptisé. On sent, en effet, une certaine peur de déranger ou de choquer le spectateur ; laquelle appréhension est souvent nuisible à la création humoristique.
Sarah H. 

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