L’Occident était réputé être «le champion du monde» du non-mélange de la politique avec le sport, l’art ou la culture. Mais depuis le début de la guerre en Ukraine, cela semble ne pas être vrai. Dans les médias occidentaux, la chasse aux artistes «pro-Poutine» fait rage. On lit, par exemple, que La Scala de Milan «a écarté le célèbre chef d'orchestre russe Valery Gergiev», réputé proche de Vladimir Poutine, des prochaines représentations d'un opéra de Tchaïkovski et que, «depuis le lancement de l'offensive russe en Ukraine, plusieurs orchestres et festivals en Europe et aux États-Unis ont annulé leurs engagements avec Valery Gergiev, dont la Philharmonie de Paris et la prestigieuse salle new-yorkaise Carnegie Hall».
Le créateur russe Valentin Yudashkin est banni de la Fashion Week à Paris «pour son mutisme sur l'Ukraine» (pas pour ce qu’il a dit), un procès d’intention qui ne dit pas son nom dans ce qui ressemble à une nouvelle «chasse aux sorcières», la fameuse chasse aux communistes qui ne dit pas son nom aussi.
Toujours dans les médias occidentaux, on lit noir sur blanc : «La pression s'accentue sur les artistes russes (…) pour qu'ils prennent leurs distances avec le président Vladimir Poutine, sous peine d'être persona non grata sur les scènes occidentales.» L’Opéra de Bavière a, ainsi, déjà, annoncé sa décision d'annuler les représentations de la soprano russe Anna Netrebko, prévues pour juillet.
«Il n'est pas juste de forcer les artistes, ou toute autre personnalité, à exprimer leurs opinions politiques en public et à dénoncer leur patrie. (...) Je ne suis pas une personne politique. Je ne suis pas une experte en politique. Je suis une artiste et mon but est d'unir les gens au-delà des clivages politiques», a répondu Netrebko.
A-t-on jamais pris des mesures contre un artiste occidental pour ce qu’a fait le président de son pays ?
K. B.
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