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Rubrique Culture

10e Festival international du théâtre de Béjaïa La pièce Tmenfla du théatre d'Oum el-Bouaghi séduit le public

La pièce Tmenfla (les nouaisons) du théâtre régional d’Oum el-Bouaghi  a ouvert samedi soir, au Théâtre Abdelmalek-Bouguermouh, la 10e édition du festival international du théâtre de Béjaïa. Un choix manifestement bien inspiré, puisque la représentation a séduit au-delà de toute attente, malgré le handicap de la langue, la pièce ayant était joué entièrement en chaoui.
«Je n’ai rien compris au texte. Mais j’ai été impressionné par le jeu et la performance des comédiens», confiera à l’APS une représentante de la délégation française, visiblement émue et qui, à l’instar du reste des représentants sénégalais voisins, ont fait montre d’un enthousiasme à tout rompre en fin de spectacle. Quant au public béjaoui, visiblement mieux loti en termes de compréhension, mais sans tout appréhender, il s’est littéralement fendu la rate tant l’œuvre respirait la farce et le bon mot.
Récipiendaire, en 2018, du prix de la meilleure pièce au 8e festival du théâtre amazigh de Batna, la pièce écrite par Ali Tamer et mise en scène par Lahcène Chiba est, dans son emballage général, une émouvante tragédie.
Sa trame et ses nouaisons s’articulent autour des péripéties d’un jeune couple habitant en rase campagne et qui, soudain, par l’effet magique du théâtre, devient le centre du monde. 
Des citoyens de tout bord, notamment durant la période noire du terrorisme, y débarquent pour exposer leur propre drame de la vie et y chercher des réponses à des questionnements d’ordre existentiel. La temporalité avec la décennie noire, en fait, n’est qu’un repère de situation, dans une chronique qui croque, au demeurant, tous les ratages sociopolitiques survenus sur la scène nationale depuis l’indépendance, expliquera un membre de la troupe, qui trouve que le fil, tel qu’il a été dressé, est commun à tous les pays qui ont connu la nuit coloniale et qui ont dû faire, dans la douleur, leur effort d’affranchissement.
Concrètement, la pièce est atemporelle et sans géographie. Et pour cause : elle ne traite pas de faits réels mais rend compte de l’effort onirique et d’imagination d’un historien, à l’esprit trouble, incapable de cerner les mutations de la société dans laquelle il vit, notamment ses influences, ses tyrannies, sa fragilité et ses délires.
Il est en proie au doute à chaque fois qu’il tente de conceptualiser des rapports de force et comprendre l’alternance entre l’attirance et la répulsion, les humiliations et les résistances, les délires et les résignations, achevant et abandonnant ses chroniques au milieu du gué, si bien que dans l’histoire, il n’est décelé aucun fil conducteur. Et, par lassitude, embourbé dans ses idées noires et inachevées, il se donne la mort et laisse tomber le rideau sur ses personnages qui ne sont, au bout du compte, que le produit de son esprit foisonnant.
Remplie de cadavres à cause des luttes pour le pouvoir qu’elle aborde et des sentiments contraires qu’elle cristallise dans toutes les strates sociales (familles, amis et voisins), la pièce, qui emprunte largement au théâtre de l’absurde, est déclinée dans des effets loufoques et baroques absolument décoiffants. 
Un magnifique spectacle en somme, soutenu par des comédiens en possession de tout leur art.

 

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