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Rubrique Culture

Djamel Allam a été inhumé hier au cimetière Sidi M’hamed-Amokrane de Béjaïa L’adieu à un monstre sacré de la chanson algérienne

Les obsèques du chanteur algérien Djamel Allam, décédé samedi dernier, dans un hôpital parisien des suites d’un cancer du pancréas, ont eu lieu, en milieu de  journée, hier, à Béjaïa. 
La dépouille du défunt a été inhumée au cimetière Sidi M’hamed-Amokrane, en présence d'une foule nombreuse et de plusieurs personnalités. Mohamed Hattab ministre de la Jeunesse et des Sports, Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture, les autorités locales civiles et militaires ainsi que de nombreux élus locaux, des parlementaires toutes tendances confondues de la circonscription de Béjaïa ont assisté à l’enterrement de l’artiste. 
Les chanteurs Amour Abdenour, Lounis Ait Menguellet, Oulehlou ; Akli D., Malika Domrane, Kamel Hamadi, Medjahed Hamid, Yasmina pour ne citer que ces quelques noms de la chanson algérienne en générale et kabyle en particulier ainsi que de nombreux musiciens à l’instar de Safy Boutella, Bazou, Hafid Djemaï, le caricaturiste Ghilas Aïnouche ;  des responsables de l’Onda, des hommes du théâtre et du cinéma venus d’Alger, des syndicalistes, des personnalités du mouvement associatif et de la société civile locale, des amis du défunt et des citoyens lambda ont tenu également par leur présence à rendre un ultime hommage au monstre sacré de la chanson algérienne et précurseur de la chanson moderne d’expression kabyle. 
C’est vers neuf heures du matin de la journée d’hier que l’avion transportant la dépouille du défunt atterrit sur le tarmac de l’aéroport Soummam Abane Ramdane de Béjaïa avant son transport au domicile familiale situé au quartier des 600 logements d’Ihaddadène où une foule nombreuse s’est amassée sur les trottoirs pour un dernier hommage. A onze heures, la dépouille du défunt a été  exposée au TRB. 
Les nombreux citoyens qui se sont déplacés de plusieurs régions du pays et de la wilaya de Béjaïa ; les personnalités artistiques du théâtre, du cinéma et de la chanson, les acteurs politiques , syndicaux, du mouvement associatif et la société civile  qui ont tenu à marquer de leur présence le départ pour l'éternité» de cette icône de la chanson se sont succédé devant le cercueil du défunt pour un dernier hommage. 
Des témoignages sur le disparu soulignent ses qualités humaines mettant en avant l'estime et le respect de tous ceux qui l'ont connu. «Djamel Allam a considérablement contribué au développement de l’art ; je pense que s’il voyait toute cette foule venue à son enterrement, il serait très heureux par toutes ces marques de sympathie et de reconnaissance pour tout ce qu’il a donné durant sa riche carrière artistique», a indiqué en substance lors d’une brève oraison funèbre prononcée par Kamel Hamadi avant la levée de la dépouille vers le cimetière. 
Ses deux enfants Nazim et Salim qui accompagnaient leur père pour son dernier voyage ont remercié d’une voix chargée d’émotion toute la foule venue rendre un dernier hommage à l’artiste. Mouloud Iboud ancien capitaine du Jumbo Jet et actuel porte parole de la JSK présent aux obsèques n’a pas manqué aussi de  saluer la mémoire de l’artiste : «C’est une ancienne connaissance des années 1970 ; à l’époque, il y avait toute une génération de chanteurs modernes qui étaient proches de la JSK à l’image des Abranis, Idir, Izri Brahim etc. et Djamel qui aimait beaucoup la JSK venait nous voir  avec Rachid Dali qui est du même quartier que lui à Béjaïa. Djamel a beaucoup fait pour la chanson kabyle en particulier et la chanson algérienne en générale, je présente mes condoléances à toute sa famille, il manquera énormément à l’art mais son travail artistique restera éternel», dira Mouloud Iboud. 
«Djamel est un projet culturel à lui tout seul dont l’Algérie doit s’inspirer pour élaborer son projet. C’est un projet pluriel qui assume la dimension fondamentale qui est  tamazight avec tout les rajouts et l’enrichissement possibles», fait observer de son côté Brahim Tazaghart, éditeur et écrivain d’expression amazighe. Le chanteur Amour Abdenour présent à l’enterrement témoigne aussi de la riche carrière et de l’immense talent du défunt. «Avec la musique de Djamel Allam, on a écouté de nouvelles mélodies et un nouveau style ; c’était quelque chose d’extraordinairement beau à écouter dans les années 1970. C’était pour nous une révolution. Djamel Allam a pu donner un plus à la musique kabyle et algérienne en lui donnant de nouvelles sonorités. C’était un passionné de la belle musique. Son talent et sa riche carrière dans la chanson et le cinéma parlent pour lui et resteront pour toujours.» «Djamel Allam ce que je retiens de lui, est qu’il a été le premier, faut-il le rappeler, à écrire sur la jaquette de ses disques en tifinagh alors que c’était interdit à l’époque. Il fallait vraiment oser pour le faire et avoir beaucoup de courage. Le défunt a été une école pour ma génération. Il a porté très loin, dans les quatre coins du monde, la chanson kabyle avec fierté. Ses œuvres demeureront pour l’éternité», témoignent aussi Sadoudi Arab des éditions Star plus et Lounis Meziani des éditions Mélodie d’Ighzer Amokrane.  
Safy Boutella, musicien qui a beaucoup travaillé avec Djamel Allam était très affecté par la disparition de son ami. «Je suis très ému d’être parmi vous. Djamel était pour moi un frère. D’une ouverture à l’autre, de la passion, de l’amour se dégageaient de lui ; il aimait son pays, sans aucune forme de régionalisme ; il était soucieux de la justice sociale. Il était pour moi un juste, un humaniste. Tous les jeunes peuvent se construire et prendre exemple des valeurs portées par Djamel».
Hafid Djemaï musicien et aussi ami de l’artiste dans une intervention devant la foule avant l’enterrement du défunt dira : «Comment  ne pas être ému en voyant cette foule venue rendre un dernier hommage à Djamel Allam. Il fut un ami, une idole. Il était un rassembleur ; il avait de multiples talents et épris de culture ; il se noyait dans ces centaines de livres. J’ai toujours été subjugué par sa soif d’apprendre ; il s’était forgé tout seul en autodidacte. Il nous laisse une œuvre majeure.»
Aziz Kersani

 

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