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Rubrique Culture

Il dénonce la politique culturelle du Gouvernement L’appel des 200 tire la sonnette d’alarme

Plus de 200 intellectuels, artistes et écrivains ont signé une déclaration commune sur la situation du secteur culturel en Algérie. Clairement hostile à l’actuel ministre Azzedine Mihoubi, cet appel vise à sensibiliser l’opinion publique sur «une léthargie chronique» touchant la vie culturelle algérienne. 
Dénonçant l’absence totale d’impact social ou économique de la culture, mettant en exergue l’échec d’une politique hégémonique de l’Etat sur le secteur et décriant la censure, le clientélisme et la corruption qui «ont mis la culture à genoux» ainsi que l’absence de l’Algérie sur la scène culturelle internationale, la déclaration signée pour l’heure par plus de 200 personnalités du domaine se veut une sonnette d’alarme sur «la dangerosité de la situation actuelle» qui ne peut perdurer. 
Les signataires présentent ainsi une plateforme de quatre revendications centrales : «L’ouverture d’un dialogue sérieux dans les plus brefs délais sur la situation de la culture en Algérie ; la mise en place d’une politique culturelle claire en concertation avec les différents acteurs du domaine et dans laquelle le secteur culturel indépendant est un objectif central ; la révision des textes législatifs et réglementaires qui restreignent la liberté d’action culturelle et d’expression artistique, à leur tête les loi du cinéma et du livre ; la mise en place de critères transparents dans la désignation des membres des comités artistiques et dans la sélection des projets financés ainsi que la publication de l’ensemble de ces informations sur le site internet du ministère.»  
Et d’argumenter : la concertation avec les acteurs culturels permettra également de mettre la lumière sur d’autres problématiques et de trouver une issue salutaire au marasme actuel dont les signataires énumèrent les causes comme suit : «La concentration de l’action culturelle entre les mains d’un groupe d’individus restreint ; la pratique bureaucratique des responsables culturels qui conduit à l’exclusion ; la distribution des postes de responsabilité selon des critères partisans, régionaux et politiques ; l’absence de la culture du dialogue, ce qui a creusé davantage le fossé entre les responsables d’une part et les intellectuels et artistes d’autre part ; l’aggravation de la corruption dans le secteur culturel, ce qui nécessite désormais l’intervention de la justice.»  
Les signataires annoncent enfin que si la tutelle ne prend pas les mesures nécessaires pour une réforme profonde et radicale de sa politique de gestion du secteur, «nous serons obligés d’user d’autres moyens légaux de revendication. Nous avons plusieurs options dans l’avenir que nous envisageons positivement car nous portons une position commune et une forte volonté de changement». A ce propos, Ammar Kessab, expert en politique culturelle et l’un des initiateurs de cette pétition, nous explique que si le ministère ne s’engage pas dans la voie du changement, les signataires envisagent d’organiser des actions publiques et des manifestations afin d’élargir le cercle de protestation et de démontrer la détermination de la communauté artistique et de la société civile à sortir la culture de sa léthargie. 
Pour l’heure, plus de 200 acteurs culturels ont rallié cet appel, dont le comédien Abdennour Chelouch, le producteur et présentateur Slimane Bekhlili, le journaliste sportif Hafid Derradji, l’écrivain Aïssa Cheriet, le metteur en scène Ahmed Rezzak, le poète et acteur associatif Abdelali Mezghiche, le poète du malhoun Tewfik Ouamane, l’actrice Nawel Zaâter, etc.  La déclaration publiée le 5 septembre revêt aujourd’hui une signification particulière puisqu’on apprenait le lendemain au soir l’interdiction par le ministère de la Culture de la projection du film Fragments de rêve (un documentaire sur les mouvements sociaux en Algérie depuis 2011) de Bahia El Feggoun prévu pour la clôture des 16es Rencontres cinématographiques de Béjaïa. 
Les organisateurs de ces dernières ont donc annoncé la suspension de l’événement jusqu’à ce que «les conditions du libre exercice soient assurées». 
Sarah H.

 

 

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