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Rubrique Culture

Film Last Words, ou quand Jonathan Nossiter imaginait la pandémie avant le coronavirus

Toute ressemblance avec une situation réelle serait fortuite : dans Last Words, en salles mercredi, le réalisateur américain Jonathan Nossiter a imaginé la fin de l'humanité décimée par un virus... qu'il présente comme un hymne «joyeux» à la vie. Interprété notamment par Charlotte Rampling et Nick Nolte, Last Words, imaginé et tourné avant la pandémie de coronavirus, plonge le spectateur en 2085, dans un monde de champs de ruines dispersés sur une terre qui n'est plus qu'un immense désert. Le héros, un jeune homme noir qui ne connaît pas son prénom, tombe sur des pellicules de la Cinémathèque de Bologne dans les éboulis de Paris.
 Il décide de partir pour la ville italienne afin de comprendre l'origine de ces morceaux de celluloïd qui l'intriguent.
Sur son chemin, un panneau rouillé indique «quarantaine épidémique virale». Pourtant, Jonathan Nossiter, qui s'était fait connaître en 2004 avec le documentaire Mondovino sur la mondialisation du vin, a commencé à écrire ce scénario en 2014, avant de tourner en 2018 et 2019.
Cette «fiction est peut-être un documentaire d'anticipation. J'espère que non», a-t-il déclaré, au Festival de Deauville début septembre.
Dans le film, l'espoir renaît quand un vieil homme fait découvrir, sur un projecteur à pédales, le cinéma au héros, aussi ébahi que ses ancêtres du XIXe siècle. Ensemble, ils partent pour Athènes, où ils trouvent quelques centaines de survivants qui ont oublié ce qu'étaient les rapports entre humains. Au fil des séances, chacun redécouvre la tendresse, le contact avec l'autre comme avec la terre, le rire, le sexe et, avec le premier poisson aperçu depuis des décennies, le «plaisir de manger autre chose que des canettes» de poudre. «Une poignée de main peut devenir un moment d'énorme complicité, de sensualité et même d'érotisme», commente Jonathan Nossiter.
Le film, faisant partie de la Sélection officielle Cannes 2020, se veut à mille lieues «de l’ingénierie de la peur d'Hollywood qui massacre» le spectateur, relève Nossiter. «C'est un appel à l'amour, un film joyeux, une joie un peu terrible (étant donné,W ndlr) le réchauffement climatique, l'état des choses catastrophiques, déjà en 2020. Si on ne le voit pas, c'est comme être en septembre 1939 et penser qu'Hitler n'était pas dangereux», a-t-il expliqué à l'AFP.
À 58 ans, le cinéaste a, quant à lui, changé de vie : il est désormais devenu maraîcher, en Italie. Et plaide, au cinéma comme dans l'assiette, pour «une résistance joyeuse» à l'intoxication du monde.

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