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Rubrique Culture

Cinéma Le métier de monteur à travers Lyazid Khodja

Décédé dimanche dernier, Lyazid Khodja a été monteur ou coréalisateurs d’œuvres cinématographiques «historiques» à tout point de vue.
Méconnu, le métier de monteur est très important dans la phase finale ou la finition d’une œuvre audiovisuelle. C’est lui qui lui donne son «âme» et son «corps» en quelque sorte. Le monteur est ainsi essentiel à la «mise en musique» d’un documentaire, d’un film ou d’une émission. C’est lui qui met en cohérence les unes avec les autres les scènes choisies par le réalisateur et qui seront montées avec la bande-son. Le monteur image et son  est chargé du premier tri et du premier classement de la pellicule impressionnée son et image. Le chef monteur procède ensuite et dans l'esprit du scénario à l'assemblage artistique et technique des images et des sons. Il donne ainsi au film son rythme et monte la partition musicale et les effets sonores. Pour une œuvre de fiction, le monteur doit naviguer entre les contraintes budgétaires imposées par le producteur et le réalisateur. Pour respecter le scénario, le monteur en régie, devant son banc de montage, visionne tous les rushes. Cela dure des heures. Ensuite, il sélectionne, avec le réalisateur, les scènes et les images appropriées pour commencer le montage proprement dit.
Lyazid Khodja a été monteur dans le film Les Hors la loi de Tewfik Fares sorti en 1968 et dont Rachid Bouchareb reprendra pratiquement le titre en 2010. Le film, tourné principalement dans la campagne algérienne, raconte l’histoire de trois Algériens qui combattent, les armes à la main, l’occupation française, peu après la Seconde Guerre mondiale. À l’affiche, il y a notamment Sid-Ahmed Agoumi, Mohamed Chouikh et Cheikh Noureddine, ainsi que Georges Moustaki à la musique. Khodja a également été le monteur du long métrage Nahla de Farouk Beloufa, sorti une dizaine d’années plus tard. Le film est considéré comme une référence incontournable dans le monde arabe. Il a tourné à Beyrouth, au Liban, au tout début de ce qui sera la sanglante guerre civile. Sans excès de «leçons» ou de messages politiques, l’œuvre raconte le quotidien de gens simples qui essayent de vivre (et de survivre) tant bien que mal, notamment une jeune chanteuse ainsi que les travailleurs d’un journal situé pas très loin des zones de conflit. 
 Nahla est unique, notamment parce qu’il est l’unique long métrage de fiction de Farouk Beloufa, décédé le 9 avril 2018 à Paris.
 Lyazid Khodja a également coréalisé avec Rachid Benallal le film Si Mohand U M’hand sorti en 2006, une œuvre sur «le poète errant» qui est lui aussi une référence. Khodja est aussi producteur et a été directeur de la filmathèque Mohamed-Zinet de l'Office Ryad-El-Feth à Alger. 
Né à M'sila, en 1945, Lyazid Khodja a fait partie de la première promotion de l'Institut de cinéma d'Alger (de 1964 à 1966) avant de poursuivre ses études en France. Il retourne en Algériet entre à la faculté pour suivre des études de sociologie. Il obtient, en 1973, une licence à la faculté des lettres et des sciences sociales d'Alger. Il sera l’auteur de plusieurs courts métrages, il s'implique ansuite totalement dans le développement du cinéma et va être le producteur du film Les enfants de Néon de Brahim Tsaki, sorti en 1990.
Kader B.

 

 

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