Des montagnes du Caucase, aux plaines allemandes. Gueorgui Makharachvili a fait un long chemin, à la recherche de son fils Goderdzi, soldat soviétique durant le Seconde Guerre mondiale. Les tanks de l’armée Rouge sont stationnés près d’un champ de vignes quelque part en Allemagne. Guerre ou paix, le vieux paysan n’a pas perdu son humanité et ses réflexes. Le voilà qui prend soin des ceps. «Stop, stop, stop !» crie-t-il en direction du jeune tankiste soviétique qui piétine les arbustes. En courant, Gueorgui Makharachvili va se mettre debout devant le char, afin de l’empêcher de continuer son chemin à travers champs. Le jeune tankiste lui fait remarquer que c’est un champ allemand. «Tu n’as pas vu ce qu’ils ont fait eux chez nous ?» demande encore le tankiste au vieux géorgien. «Ça, c’était eux, les fascistes… Tu veux faire comme eux ? Tiens, tire sur ces deux enfants allemands... Ils ne t’ont rien fait. Les vignes aussi ne t’ont rien fait…» Le vieux paysan sermonne encore le jeune militaire qui, tout honteux, cherche un autre chemin, afin d’épargner les champs allemands.
C’est une des plus émouvantes scènes du film (un chef-d’œuvre) soviétique Le père du soldat du réalisateur géorgien Revaz Tchkheidze.
K. B
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